Prison 4

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Excusez moi, pour les espaces manquants après le premier paragraphe, peu importe ce que je fais ils se suppriment toujours ! Bonne lecture

***

Je vis son regard descendre sur mon torse encore découvert, imperceptiblement, elle passa sa langue sur sa lèvre inférieure. Je me retournai donc et pris mon tee-shirt. Je toquai à ma cellule demandant à sortir de la pièce pour me rendre à mon boulot. La surveillante, qui avait arrêté de répéter le protocole, jeta un regard noir à Eléa, l'eut-elle assassiné d'un regard que ça ne m'aurait pas étonné. Elle me confia ensuite aux molosses qui se déridèrent en me voyant. Pendant ces trois ans,j'avais peu à peu réussi à les apprivoiser, surtout ces dernières semaines à vrai dire. Ils étaient plus souples avec moi,ils me permettaient de faire des détours et parfois même ils m'offraient des clopes. Ils me parlaient d'eux parfois. L'un était père de trois enfants insupportables, le second était un homosexuel refoulé qui masquait ses préférences sous une couche de muscles difformes. Ils m'emmenaient donc jusqu'aux cuisines, où j'étais de corvée de vaisselle. Je me surpris à me demander ce que pouvait bien faire Eléa de son côté. J'osai espérer qu'elle n'aurait pas l'audace de fouiller mes maigres possessions. Bien sur que si elle allait le faire, je le savais, pourquoi même aurais-je espéré le contraire. Je nettoyai les assiettes blanches et écaillés, les couverts à bout ronds et les verres ternes et abîmés par le produit. La tête un peu ailleurs, les couverts avaient tendance à m'échapper et une flaque d'eau se formait à mes pieds. Quelques heures plus tard, il était l'heure de déjeuner, je rejoignis mes amis comme d'habitude, je vis qu'Eléa était à notre table et cela m'avait fait plaisir malgré moi.


"Encore à la plonge Jones ? Demanda un des jumeaux moqueurs en voyant mon tee-shirt mouillé


-La ferme répliquai-je."


Le parrain me regarda étrangement,semblant chercher quelque chose sur mon apparence. Heureusement oupas, l'unique femme à l'exception d'Eléa s'exclama :


"Ou alors il a enfin assouvi ses pulsions sex...


-Meurtrières, coupa le doyen de la tablée."


Je le remerciai du regard avant decommencer à manger. Ils parlaient entre eux, essayant en vain dem'inclure à la conversation. Je me contentai que de vaguesmouvements de tête. Je remarquai pas les regards un peu inquiets quel'on me jetait. Je me contentai de manger, de ranger mon plateausur les espaces dédiés puis je retournai à ma place attendant queles portes du réfectoire ouvrent enfin.


"Encore vexé pour l'armoire Richard ? Demanda maladroitement Eléa.


-Je suis plus un gamin tu sais, je me vexe pas pour si peu.


-Oh attention tu sors les crocs.


-Non je fais juste comme tu m'as dit, je suis odieux et je ne fais pas ami ami avec toi.


-Oh, répondit-elle visiblement déçue."


Le bruit caractéristique annonça queles portes venaient d'être déverrouillé et que tout le mondedevait sortir. Au moment de partir, le Parrain me glissa quelquesmots à l'oreille :


"N'oublie pas à la promenade ce soir, le nouveau du 2.Et sois agréable avec elle.


-Comme tu veux, dis-je lassé."


Je rentrai dans ma cellule directement suivie par Eléa. Je l'ignorai au mieux, attendant la surveillante pour mon rendez-vous chez la mère Scott. A vrai dire, nous n'étionspas obligés de nous y rendre mais, après un test psychologique assez poussé, elle avait conclu que j'étais très lunatique,voire bipolaire. Ainsi, je devais me rendre dans son bureau tous les jours, pour qu'elle décèle le moindre des signes précoces de ma maladie. Je me trouvais surtout impulsif et borné, mais elle n'était pas d'accord. Elle me surveillait et savait que j'étais quelqu'un d'assez intelligent pour me servir de mon caractère à mon avantage. Cela m'avait d'ailleurs étonné quand elle m'avait annoncé quelques jours avant l'arrivée d'Eléa que je pouvais désormais vivre en collectivité légalement. Je pouvais aussi sortir lors des visites programmées au centre commercial voisin ou dans l'hospice d'à côté. Elle relâchait la pression qu'elle entretenait sur moi jusqu'à présent, je me souvenais néanmoins quelle me devait quelque chose pour avoir accepté de résoudre son problème de place. Lorsque la surveillante vint frapper contre la porte, je me levai silencieusement et la suivit sans parler. Elle me laissa au bon soin des molosses qui me firent passé devant la bibliothèque afin que je puisse emprunter quelques chef d'oeuvre de la littérature francophone. Lorsque j'entrai dans la salle d'examen  de Mme Scott, elle me regarda au dessus de ses lunettes.

"Tu aurais du me prévenir que tu aimais la lecture, je t'aurais laissé y accéder avant.

-Non, vous mentez, vous pensiez que j'allais mettre fin à ma vie avec la tranche du papier.

-Je te sens tendu Richard, est ce à cause d'Eléa ? Que penses-tu d'elle ?

-Je ne suis pas tendu, je suis seulement fatigué et lassé de tout ça.

-Veux-tu dire que tu veux cesser nos séances ? Et répond à mes questions précédentes.

-Non, cela me permet de sortir de ma cellule pendant une trentaine de minutes, c'est agréable. Eléa est une nana bizarre. Elle parait rebelle et tellement fragile. Puis-je savoir pourquoi elle est là ou pas ?

-Je ne peux pas te le dire malheureusement. As-tu parlé avec elle ?

-Non pas vraiment.

-Elle a déjà fait trois ans dans un autre établissement. Il lui en reste deux comme toi, c'est tout ce que je peux te dire Richard, mais fais attention à toi, elle n'est pas ce qu'elle parait.

-Je sais c'est une délinquante. Comme moi.

-Non c'est différent.

-Bien sur, conclus-je en rogne."


Cela faisait déjà quarante-cinq minutes que nous discutions, il était temps que je sorte de là. Je frappai à la porte avec force, mes livres sous le bras opposé.

Les deux gardes me conduisirent jusqu'au douche, papotant discrètement pendant que je laissais l'eau coulée sur ma peau nue. Cela n'était pas ma journée normalement, mais ils avaient du comprendre que j'en avais besoin ou alors mon odeur corporel portait plus que je ne pouvais le penser. Je me rhabillai rapidement et retournai sous escorte dans ma cellule. Eléa avait les yeux perdus sur le mur en face d'elle, ses sourcils froncés démontraient son mécontentement et ses lèvres s'amincissait à vue d'oeil, signe qu'elle prenait sur elle pour le cacher. Je demandai doucement :

"Tu vas bien ?

-Oh tu es revenu, dit -elle monotone.

-Oui, tu m'avais l'air rêveuse,quelque chose s'est passé pendant mon absence ?

-La fille d'en face...

-La Dealeuse ? Qu'a-t-elle dit ?

-Tu me protégeras Richard ? N'est ce pas que tu me protégeras ?

-Évidemment, bien que rien n'est gratuit.

-Ah, rit-elle jaune, encore un qui s'intéresse plus à ma plastique qu'à moi. Laisse tomber.

-Je ne pensais pas à ça, mais soit. Je t'ai promis protection quand tu es arrivée et je ne trahirai pas mes paroles.

-Pourquoi Jones ? Pourquoi tu es ici et pourquoi tu es si gentil avec tout le monde ?

-Tu me connais pas, crachai-je à cemoment là."

Je ne voulais pas être gentil. La gentillesse est pour les faibles, la vrai force est dans l'impassibilité. Je devais être méchant, et ne m'intéresser à rien . Je voulais que ma carapace de dure à cuire se reforme et me protège des hommes froids des cachots voisins. Je voulais que mon père, celui qui m'avait tout enseigné soit fier de moi.

On this side of the barsHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin