Prison 6

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La fin du repas se déroula dans une ambiance bon enfant que les gardes ne supportaient pas à en juger par les coups d'œil peu bienveillants qu'ils nous lançaient. Mais à vrai dire, ils n'oseraient pas venir le dire en face, les jumeaux avaient déjà attrapés l'un d'entre eux qu'ils avaient salement amochés. Lorsque l'heure de retourner dans nos cellules arriva, je pris presque instinctivement la main d'Eléa pour la mener à ma suite jusqu'à notre chambre. Enfin au calme, je m'allongeai sur mon lit, la tête sur les mains. Sans parler, je regardai le plafond, peut-être pourrais-je demander à la directrice qu'elle m'autorise à refaire les murs et le plafond grâce à l'argent que j'avais accumulé. Je sentis toutefois un regard lourd observer le moindre de mes gestes.

« Tu fiches quoi là Eléa ?

-Bah je me disais que l'on pourrait faire connaissance.

-J'ai pas envie.

-Ok. »

On peut dire que la conversation avait coupé court et étrangement, bien que ce fut ma faute, cela me déplaisait. Je cherchai quelque chose à dire, les yeux fermés mais rien ne venait. Je partis vers la petite fenêtre, attentif aux odeurs que l'extérieur dégageait, ce mélange inconscient d'air pur et de végétations fraîches. J'avais pris cette habitude il y a deux ans, au début de ma peine, je crois qu'avant cela, peu m'importait ce qui m'entourait, seuls moi et ma richesse fraîchement acquise comptaient. J'avais donc décidé d'ouvrir mes sens, j'écoutais plus que de raison les moindres sons de la prison, je regardai chaque détail, tant et si bien que j'avais la nette impression que mes sens étaient plus précis et plus expérimentés qu'avant. Finalement l'expérience me plaisait et je pensais que c'était quelque chose que j'allais garder après tout ça.

J'écoutai la respiration forte et irrégulière d'Eléa, comme si elle essayait de se corriger, de la contrôler.

« Eléa, que fais-tu ? »

Elle sursauta au son de ma voix, or elle était à une proximité étonnante de moi et avec un tee-shirt entre les deux mains, tendu. Allongée sur le sol dans une position un peu étrange,elle me regardait d'un regard noir. Je choisis de ne pas l'aider à se relever, après tout ses intentions n'étaient toujours pas très claires.

« Tu comptes rester sur le sol ou tu te relèves ? Demandai-je peu aimable.

-J'attends ton aide, dit-elle cyniquement »

Je tendis ma main, avec réserve. Quand nos deux paumes se joignirent, je ressentis une vague de chaleur se déverser dans mon cœur. Ma méfiance tomba pendant un court instant, pendant lequel elle tira un peu plus fort sur ma main et me fit tomber sur elle. Je la sentis attraper quelque chose, le passer sous mon cou et une pression s'exerça sur ma trachée. Elle tentait de m'étrangler mais aucune peur ne se fit ressentir. Un rire faible s'échappa de ma poitrine et alors que ma vision commençait à se troubler, je lui dis :

« Et alors maintenant ? Je te remercie de me permettre de quitter éternellement ce maudit établisse... »

Tout devint vague, mes forces me quittèrent peu à peu. Je m'effondrai sur les genoux, confortable ne pus-je m'empêcher de penser, de celle qui m'avait étranglé sauvagement.

***

Hola chicas ! Voilà le chapitre que j'attendais impatiemment de vous poster !!! Bonne lecture

On this side of the barsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant