M'acceptes-tu ?

Prologue

Année 2006 en France.

Dans la peau d'Erwan 19 ans, au sein de l'université paris Diderot.

J'ai donc attendu une année entière à chier pour passer le bac et me revoilà plongé dans la même galère.
Sérieusement qui peut me dire pourquoi j'ai écouté cet imbécile ?

Du droit ?

Je vais foutre quoi avec ça sérieux ?

Avec sa taille de nain et ses vieux petits yeux, je me demande parfois s'il arrive à voir quelque chose ?

Il se bousille inutilement tous les jours la santé en fumant comme un pompier et en buvant comme un trou sans limite. Maintenant je n'ai qu'une envie, c'est de le massacrer et lui faire payer de me faire attendre comme un con dans ce couloir. Il n'est jamais fichu de venir à l'heure cet idiot ! Je ne parle même pas de l'autre gros porc qui n'a même pas été fichu de venir à l'heure.

Lorsqu'ils apparaîtront, je me ferais un plaisir de massacrer leurs deux têtes.

Je me ressaisie et reprends mon calme en remarquant que les autres étudiants commencent à entrer dans la salle. Je dois être honnête, je n'assumais pas d'entrer tout seul, j'ai beau être charismatique beau et grand, je suis en réalité une vraie tapette. Je repense à tout cela jusqu'à ce que le couloir se vide complètement et que je me sente réellement seul et idiot. Il est temps Erwan de me questionner sur mes choix, à savoir si je devais ou pas entrer dans cette salle.

Mon gars, entre, tu n'as dans tous les cas pas le choix ! Le vieux a payé toute l'année. 

Je prends une contenance pour dissimuler tout signe de malaise. Je remets droit ma veste et tente de franchir la porte de l'amphithéâtre. C'est à ce moment précis où j'allais entamer mon entrée que je sens le bras d'un imbécile que je reconnais se poser autour de mes épaules. Je me retourne à la suite sur la vieille tête shootée de Haru, malheureusement mon pote d'enfance avec qui j'ai dû me trimballer toute ma vie. Il a des origines mixtes entre la Corée du Sud et un pays central en Afrique. Il est tellement fainéant, qu'il n'a jamais pu questionner ses parents sur ses origines, après ça a donné un déchet comme lui totalement contraire à ce que sont ses deux soeurs.

« Désolé, chacal, j'ai eu du mal à me réveiller », me dit-il en me sortant tous ses chicos que j'ai juste envie de fracasser.

« Gars souris, apprends à sourire, c'est pas compliqué la vie, me dit-il.

- Danielle, il est où cet imbécile ? ».

Nous nous retournons en même temps tous les deux pour voir le gros porcs arriver en courant et essoufflé devant nous. C'est uniquement maintenant qu'il pense à courir. 

« Putain, ils ont déjà commencé, vas-y venez on entre », nous dit Danielle qui ouvre la porte et entre dans la salle.

C'est donc comme cela que quelques instants à la suite, nous nous sommes retrouvés mélangés dans un même seul amphi avec plusieurs étudiants pour écouter le grand charabia du professeur de droit. En l'écoutant depuis plusieurs minutes c'est à ce moment précis que je commence à remettre mon orientation scolaire et toute ma vie future en question.

Sérieux pourquoi je l'ai écouté et je suis venu en droit ?

Je suis inscrit depuis des mois dans ce cursus et je me fais toujours autant chier. Le professeur parle tellement qu'on a l'impression qu'il plonge dans des délires que lui seul comprend. Je peux vous assurer qu'il n'y a que lui qui s'écoute et qui comprend son cours.

Je tourne mon regard sur Haru qui avait l'air complètement ailleurs. Au fond même si je ne suis pas lui je sais exactement à quoi il pense : à son coup d'hier. Il ne faut pas croire même s'il a l'apparence d'un junky, d'un fou, d'un drogué à cause de ses cernes, ce gros bâtard est réellement une tête. On ne le voit jamais réviser mais ça ne l'empêche pas de finir parmi les premiers. Je crois en vrai, c'est un sorcier.