Chapitre 44

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    Nous faisant l'honneur de rester dîner avec nous, nos femmes étaient très heureuses de passer du temps ensembles. Elles s'entendaient très bien, pour notre plus grand bonheur à tous.

    Angelo venait de finir de passer un appel à Genà, pour savoir comment s'était passé la journée avec tous les montres. Tout se passe très bien, même Aurore qui est de nature turbulente, s'est bien contenue avec ses cousins. Angelo revint donc souriant et ravi, d'avoir eu des nouvelles de sa petite fille adorée. Emilio était lui aussi heureux d'avoir eu des nouvelles de ses trois enfants ; le petit Diego n'avait fait aucun mauvais tour aujourd'hui, et les jumelles de nature douces et calmes comme leur maman, avaient passé une agréable journée.

— J'ai oublié de demander des nouvelles de tes enfants, répliqua Emilio dans un sourire taquin. Ah mais oui... c'est vrai, ils ne sont pas encore arrivés.

Haha. Il est drôle.

   Je le frappai sur le torse, avant de jurer tout bas.

— Je rigole gamin, calme toi. J'espère juste avoir de nouveaux neveux et nièces. Cette famille a besoin d'être agrandie.

— Nous avons le temps, dis-je, en fixant Elena.

— Non au contraire. Nous ne savons pas ce que demain nous réserver, déclara-t-il.

— Tu es un père formidable. N'en doute jamais, Emilio, avouai-je.

    Il m'offrît un sourire, puis partit échanger avec Elena et Angelo.

— Tu comptes la demander en mariage bientôt ? me demanda subitement une voix féminine, à l'oreille, que j'identifiai rapidement comme étant celle de Flora.

— Notre relation vous intéresse tant que cela ?

— Évidement que oui ! Le dernier de la famille s'est enfin trouvé une femme !

— Comment fait mon frère pour te supporter... murmurai-je, avant qu'elle ne me tire la joue.

— Demande la en mariage, elle n'attend que ça, s'enquit-elle, alors que mon cœur s'accélérait subitement.

— Tu viens de dire quoi, là ? répliquai-je, en la tirant par le bras et en s'éloignant du groupe.

— Camilla et moi lui avons parlé de nos familles et nos vies. Elena nous a fait part de ses envies dans le futur, c'est tout.

— A-t-elle avoué vouloir se marier avec moi ? questionnai-je rapidement.

— Disons qu'elle ne l'a pas avoué clairement, car il est vrai que votre relation vient de débuter. Cependant, elle m'a confié que si cela continuait ainsi, ça lui plairait bien de vivre avec toi car, je cite : « vivre avec une grosse guimauve bourrée de sucre pour le restant de sa vie, ça doit être vraiment amusant. »

— Tu es sûre qu'elle n'était pas sous l'emprise de l'alcool quand elle t'a énoncé cela ?

— Avec du jus de fruit ça m'étonnerait. Attends encore quelques mois et hop, petite demande entre deux apéros ! continua-t-elle, les yeux brillants et les joues rouges.

— Toi. Tu es sous l'emprise de l'alcool, déclarai-je durement.

— Vive les mariés ! renchérît-t-elle, alors que Angelo commençait à se rapprocher de sa femme.

   Arrivé à sa hauteur, il posa une main sur son front, avant de longuement inspirer.

— Tu vois, gamin. Toujours avoir un œil sur ta femme, gronda-t-il, avant de la prendre dans ses bras.

    Flora commença à lui chantonner quelque chose d'incompréhensible. Pendant ce temps, je détournai le regard et... Mio Dio. Camilla était entrain de danser sur la table, avec Elena qui avait retiré ses chaussures. Mon sang ne fit qu'un tour, pendant que Emilio attrapa Camilla dans ses bras. À mon tour, je m'avançai.

— Oh ma guimauve ! rigola Elena, les yeux tout brillants.

    Voyant qu'elle tanguait dangereusement sur la table, je marmonnai un juron. Je l'attrapai, en sentant déjà une odeur d'alcool dans l'air. Je rejoignis Emilio et Angelo, qui se trouvaient déjà dans le grand salon, leurs femmes dans leurs bras.

— Où ont-elles trouvé de l'alcool ? me gronda Angelo.

— C'est Floraaaa ! Elle a trouvé là cachette ! intervint soudainement Elena, en hoquetant.

— Elle avait besoin de se détendre, calmez-vous, soufflai-je pour prendre sa défense.

— Elle pouvait se détendre toute seule sans entraîner nos femmes, marmonna Emilio, en fixant sa douce endormie dans ses bras.

— Je ne l'ai même pas vu partir... murmurai-je, en me rendant compte que ces femmes et particulièrement Flora, étaient très malignes.

— Je pense qu'il serait préférable que vous les rameniez chez vous, repris-je.

— Merci pour l'accueil, Demetrio. La prochaine fois, nous irons chez moi, poursuivit Angelo, un sourire en coin.

— Vous direz bonjour aux enfants de ma part, continuai-je.

— Et préviens nous quand tu la demanderas en mariage, répliqua Emilio, en me lançant un clin d'œil.

— Tu seras le dernier au courant, ajoutai-je, souriant.

    Une grimace fit apparition sur son visage, alors que Angelo laissait échapper un ricanement.

— Nous nous reverrons bientôt, gamin. Prends bien soin de cette femme. Et c'est officiel, elle fait bel et bien partie de la famille royale.

— C'était surtout à moi de le décider, Angelo. Et puis cela fait déjà un moment qu'elle fait partie de cette famille...

    Tous deux acquiescèrent de la tête, avant de venir me frapper l'épaule. Sur de dernières paroles, nous nous saluions, et j'en profitai pour me rendre dans ma chambre. Quelques minutes plus tard j'arrivai finalement dans la pièce, et m'empressai de déposer Elena sur le lit. Je retirai délicatement ses chaussures, puis lui recouvris le corps à l'aide du drap. Elle aura besoin d'un bon cachet quand elle se réveillera, c'est certain. Je souris, en caressant son visage.

— Un jour ce sera ton tour. Tu deviendras ma femme...

Prince Demetrio Où les histoires vivent. Découvrez maintenant