Chapitre 8 - If you fall, I'll hold you up

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- Putain. Va te recoucher. T'as pas le droit d'être debout. Sinon je te renvois à l'hôpital.
- Oh ça va hein. Je me lève juste pour bouffer.
- Pourquoi tu m'as pas demandé ? Retourne t'allonger.
- Ok, chef. Mais apporte moi quelque chose à manger, j'ai la dalle.
- J'suis en train de préparer.
- Hey Jin ! Apporte des gâteaux aussi, cria-t-il du salon.

Kazuya se rallongea dans le canapé qu'il lui avait aménagé et sourit en se rappelant de la tronche qu'il avait tiré quand le médecin leurs avait annoncé qu'il avait une côte fêlée. Son père avait dédramatisé la situation en se foutant de leur gueule et en disant que Jin était l'homme qu'il lui fallait pour le remettre à sa place. Il savait que ça avait rassuré son mec sur leur situation en plus de leur discussion. Les choses pouvaient pas être plus claires.

- Jin ! J'ai faim !
- Deux secondes !
- J'vais crever.
- Tu dramatises pas un peu, lui dit-il en venant s'asseoir à côté de lui.
- Et la bouffe ?
- Ben, ça cuit. Tiens.
- Un seul biscuit ?
- Tu vas bien attendre cinq minutes que ça finisse de cuire.
- Y a intérêt que ce soit bon.
- T'as pas vraiment le choix si tu veux bouffer.
- Ok, capitula-t-il en avalant le biscuit en deux bouchées.

Jin s'était concentré sur la télé et Kazuya en profita pour le sonder.

- Tu t'en veux ? C'est pour ça que t'as pris deux semaines pour t'occuper de moi ?
- Mouais. C'est pas que je m'en veux. C'est juste que quand j'me suis cassé le bras tu t'es occupé de moi. Alors j'm'occupe de toi.
- Tu payes ta dette ?
- Jusqu'à ce que tu me casses autre chose.
- T'aurais pu dire que c'était juste parce que tu t'inquiétais pour moi.
- Tu sais bien que je suis pas un sentimental. Au moins, cette fois, je t'ai pas loupé. Et puis t'aurais passé ton temps debout tout seul, au moins là, j'suis sûr que tu restes couché.
- Et dire que je pensais que je t'avais foutu une raclée.
- Faudra t'avouer que tu peux pas toujours avoir le dessus.
- Dommage. J'aimais bien Candy la soumise.
- C'est pourtant toi qui supportais pas Candy. Pis, je trouve que ça me dévalorise. Je cuisine bien mieux que Candy, lui dit-il en se levant pour finir de préparer la bouffe.
- Et t'es vachement plus cochonne, cria-t-il en rigolant.
- C'est ça ouais !
- T'inquiète moi je me souviens du jour où t'as fait ta soumise !
- N'empêche que t'en as redemandé !

Kazuya rigola une nouvelle fois et éteignit la télévision en attendant d'être nourri.



Ça faisait déjà une semaine que Kazuya restait allongé sur le canapé. Il avait donc décidé de s'atteler aux plans du restaurant. Il dessinait un peu en aveugle parce qu'il ne savait pas vraiment ce que Jin voulait mais il le connaissait suffisamment pour trouver une bonne idée pour le surprendre. Maru passait de temps en temps pour expliquer à Jin comment s'occuper et diriger un restaurant et ça faisait déjà une heure qu'ils discutaient dans le salon penché sur une pile de feuilles.

- J'ai peut-être une occasion d'ouvrir un autre resto à Tokyo plutôt. J'ai entendu dire qu'un restaurateur allait vendre. Son fils veut pas de la succession. Je pense que ce serait mieux que de t'expédier si loin. Je préfère t'avoir pas loin si jamais j'avais besoin que tu m'épaules encore pour le resto.
- Et Fukuoka ?
- J'aurais d'autres occasions là-bas, je connais des gens. A Tokyo, c'est plus dur de trouver des places.
- Moi, ça me va. Peu importe où c'est.
- Bon. T'as réfléchi sur le chef de salle et de cuisine ? J't'avais donné des fiches.
- J'ai passé des coups de fil. Je dois en rencontrer quelques uns. J'suis pas encore fixé.
- Ok. Par contre, si tout se passe comme prévu, on démarre les travaux dans trois mois.
- Faudrait que je vois l'ancien resto pour mes plans, intervint Kazuya. J'peux faire dans l'hypothèse des deux mais si y a un truc déjà existant, y a peut-être pas tout à jeter.
- D'accord. On ira visiter si j'arrive à l'acheter. Bon, j'vous laisse. C'est tout pour aujourd'hui. Je te tiens au courant.
- Ok, merci.
- Merci à toi. J'étais sûr que t'apprendrais très vite.

Kazuya retourna voir le médecin la semaine d'après. Il était presque déçu d'être guéri tellement il aimait ça que Jin s'occupe de lui. Mais en y réfléchissant dès qu'ils étaient rentrés et que l'autre s'était jeté sur lui, il regrettait plus du tout. Il aimait aussi qu'il s'occupe de lui comme ça.



La sonnette retentit plusieurs fois avant qu'il réalise que c'était pas le réveil. Il ouvrit un œil pour regarder l'heure et grogna. Qui pouvait venir le faire chier à cinq heures du matin. Mais vu l'insistance, il se demandait si c'était pas un de ses potes qui avait un problème. Il se leva et enfila un pantalon avant d'aller ouvrir.

- Jin. Il faut qu'on parle, lui annonça la jeune femme.
- Liao ? Mais qu'est-ce que tu fous ici à une heure pareille ?
- Jin, tu peux pas partir comme ça. Je suis désolée pour mon comportement de l'autre jour. Mais je ne comprends pas ton choix d'arrêter alors que tu faisais tant de progrès.
- J'en ai plus besoin. Kazuya me suffit.
- Jusqu'au jour où de nouveau, il ne suffira plus. Jin, je m'inquiète pour toi, vraiment.
- Mais c'est pas l'heure d'en discuter.
- Est-ce que je peux venir en discuter plus tard ?

Jin souffla. Il avait pas envie de causer avec elle mais si ça pouvait mettre les choses au clair pour qu'elle lui lâche les basques alors autant qu'il accepte.

- D'accord. Discutons-en plus tard.
- Merci.

Il la regarda partir et en sentant qu'il n'arriverait pas à se rendormir, il s'installa dans le canapé. Ça le faisait vraiment chier de lui causer alors qu'il savait qu'elle l'écouterait pas. Il regarda la pièce, se souvenant de chaque endroit où il avait fait l'amour avec Kazuya. Son mec était parti voir un client en Corée. Il partait juste pour quatre jours. C'était un projet qu'il avait eu il y a quelques années et il allait voir le travail fini. Il commençait vraiment à ressentir le manque de sa présence mais il sentait qu'il n'y avait pas que ça. Il pensait à son corps chaque seconde. Il y pensait trop.

C'était peine perdu, il arrivait pas à se détendre. Pourtant l'endroit était magnifique. C'était exactement ça qu'il espérait et son client Coréen était prêt à lui donner d'autres contrats. Il était tombé sur un type bien fortuné qui aimait étaler sa fortune mais surtout se pavaner de connaître un grand architecte. Bon, ça le flattait, mais ça le gonflait aussi d'être ici quatre jours en figuration en sachant que Jin était seul chez eux. Il pouvait pas s'empêcher d'angoisser.

Il avait parlé avec Liao pendant plus d'une heure dans un café après son travail. Elle voulait pas le lâcher et ça commençait sérieusement à le gaver. Elle pouvait pas aller emmerder quelqu'un d'autre. Il était accoudé au bar devant une bière depuis dix minutes quand un grand type, châtain, sourire aux lèvres, lui proposa de lui offrir une seconde bière. Il sentit alors cette sensation d'envie et il comprit son origine. Y a avait pas que le manque de Kazuya qui le travaillait depuis deux jours, il y avait aussi le manque de sexe. Il refusa l'offre et se dépêcha de rentrer à l'appartement. Il avait les mains moites, il se sentait stressé. Il tenta de se calmer en faisant la cuisine et ne bougea pas de l'appartement de tout le week-end.

Kazuya prit un taxi en sortant de l'aéroport. Il était arrivé assez vite à l'appartement mais il buguait devant la porte. Il flippait de ce qu'il pourrait trouver derrière. Il savait qu'il lui avait pas encore redonné toute sa confiance mais là c'était carrément de la paranoïa. Il le savait. Jamais il s'était senti si nerveux en voyage. Il prit une grande inspiration et entra dans l'appartement. Il était vingt et une heure passé mais il sentit l'odeur provenant de la cuisine. Il sentit un poids s'ôter de sa poitrine et il alla rejoindre le brun. C'est là que ses sourcils se froncèrent et qu'il ouvrit grand la bouche.

- Je vais ranger, lui assura Jin en le voyant.
- Mais putain... c'est quoi ce bordel ?
- J'ai cuisiné.
- Pour combien ? Attends, t'as invité du monde ? On fête quelque chose ?
- Non, non. C'est le stress. Fallait que je m'occupe.
- Comment ça ?
- Ben quand je ressens le manque, faut que je me trouve une activité.
- Le... manque ?
- Dès que j'ai senti que j'avais envie, j'suis rentré. Ça m'angoisse mais j'arrive à gérer. Mais ça m'a foutu les boules. Ça faisait longtemps que j'avais pas ressenti ça.

Jin s'approcha brusquement de Kazuya et attrapa brusquement sa nuque pour l'embrasser. Sous le coup de la surprise, il se laissa faire mais bien vite, il le stoppa.

- Non Jin.
- Quoi non ?
- Faut... faire abstinence.
- Quoi ? Tu te fous de ma gueule ?
- Non. Je suis sérieux. Si on baise maintenant, t'en auras de plus en plus envie. Et ça fera comme la dernière fois. Faut que tu sois patient.
- Non. J'veux pas. Juste cette fois. S'il-te-plaît.
- Non.
- J't'ai attendu putain !

Il pouvait pas lui dire non. Il l'avait attendu. Il l'avait attendu exprès. Il pouvait pas refuser ça. Il appuya plus fortement sur sa nuque pour le forcer à l'embrasser mais Kazuya le repoussa plus violemment.

Il allait devoir assurer, il le sentait. Il en avait parlé plusieurs fois avec Takuya et c'était la seule solution. Seulement, il avait encore jamais fait face à une crise de manque alors il ne savait pas vraiment comment si prendre ni comment Jin allait réagir. Son mec avait l'air complètement désespéré mais aussi excité et le mélange des deux lui foutait les boules. Ils allaient finir par en venir aux mains, il le sentait. Mais surtout, il sentait que si Jin était dans cet état, il allait avoir du mal à avoir le dessus. Jin revint à la charge et le souleva pour le plaquer contre le mur. Ses lèvres venaient embrasser et mordre sa peau avec envie. Il gémit sous le choc mais se débattit suffisamment pour le repousser. Quand il vit la lueur d'envie dans les yeux de Jin, il se dit qu'il valait mieux trouver une solution dans la seconde pour le calmer. Seulement, avec l'autre couillon en manque, une seconde c'était pas assez. Alors quand il le vit venir sur lui encore une fois, il se barra en courant et alla jusque dans la chambre. Il claqua à peine la porte que Jin essayait déjà de l'ouvrir.

- Kazuya ! Ouvre putain !
- Tu te calmes d'abord !
- Kazuya, s'il-te-plaît, gémit-il.

Il faillit ouvrir la porte en l'entendant si désespéré mais il recommença à taper dedans et il la maintint pour ne pas qu'elle s'ouvre. Fallait qu'il cogite et vite. Fallait qu'il refroidisse les ardeurs animales de son mec. Pas que ça lui déplairait d'y passer vu sa fougue mais c'était pour son bien. D'ailleurs, en parlant de refroidir, ça venait de lui donner une idée. Fallait juste qu'il arrive jusqu'à la salle de bain sans se faire choper ce qui allait être chaud. Il s'écarta brusquement de la porte et Jin partit vers l'avant. Il l'aida à tomber en poussant dans son dos et partit en courant dans la salle de bain. Il l'avait suivi bien sûr et quand il entra dans la cabine de douche, Jin se crut malin en les enfermant à l'intérieur. Il le regarda droit dans les yeux et ouvrit le robinet d'eau froide. Quand Jin voulut se barrer, il le retint et l'envoya contre le mur opposé pour servir de rempart à la porte.

- Tu restes là. Ça peut pas te faire de mal une douche froide.

Il se laissa glisser contre la paroi et remonta ses genoux contre son corps. Il avait complètement perdu le contrôle en voyant Kazuya rentrer même s'il avait réussi à le garder quelques instants. Mais la tentation était devenue d'un seul coup trop grande. Il cacha son visage derrière ses mains et se concentra pour retrouver une respiration plus calme. Son corps était excité. Il avait vraiment envie mais il devait se contrôler pour que Kazuya n'ait pas à supporter encore une crise. En sentant sa main sur son épaule, il tressaillit et se recula.

- Me touche pas, marmonna-t-il. S'il-te-plaît, me touche pas.
- Ca va mieux ?
- Non.
- Jin, comment tu te sens ?
- Excité.
- Mais encore ?
- Mais encore quoi ? Je bande même sous l'eau froide.
- Non mais ça va se calmer.
- Je sais. Ça veut pas dire que je serai plus excité.
- Depuis quand t'es dans cet état-là ?
- Deux jours.
- Et tu cuisines quand t'es en manque ?
- Ouais. Faut que je m'occupe. C'est Takuya qui m'a dit qu'il fallait que je sois occupé pour pas y penser. A chaque fois, c'est des choses différentes. Là, j'avais envie de cuisiner.
- T'as appelé quelqu'un ?
- Pour quoi faire ?
- Pour t'aider.
- J'ai pas besoin d'aide pour gérer.
- Et ça t'arrive souvent ?
- Avant oui. Ça faisait un moment que ça m'était pas arrivé.

Il pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. Takuya avait peut-être raison, c'était trop tôt pour Jin. Il s'assit en face de lui. Il savait même pas combien de temps ça devait durer son abstinence, il savait juste qu'il devait le faire. C'était sa faute. Il l'avait entraîné dans un nouveau quotidien et il avait cru que Jin arriverait à le suivre. Mais c'était pas le cas. Pourtant, Jin avait su reconnaître ses symptômes, il avait su gérer sa crise jusqu'à ce qu'il rentre. Cette fois, il avait pas retrouvé d'inconnu chez eux.

- C'est pas ta faute, lui dit Jin qui grelottait. C'est la maladie. J'serai jamais guéri complètement.
- Pourtant, t'en aurais peut-être pas refait si j'étais pas revenu dans ta vie.
- C'est moi qui suis venu te chercher. Si j'avais voulu vivre une vie tranquille, j'serais devenu moine.
- Combien de temps c'est censé durer ?
- J'en sais rien. D'habitude, j'suis tout seul. Je les vois pas passer.
- Hm.
- J't'ai fait peur ?
- Un peu mais tu m'as inquiété surtout. J'savais pas trop comment calmer tes ardeurs sans en venir à un bon coup de genoux bien placé.
- Ben j'aurais été toi j'aurais pas cherché.
- Ha bah merci. Non, mais Takuya m'a fait comprendre qu'il fallait pas que je fasse comme ça. Alors, moi au moins, je l'ai joué subtil.
- Mon paquet te remercie de cette attention.
- Tu te sens mieux ?
- Mouais. Au moins, j'bande plus.
- L'eau froide c'est radical.
- J'ai surtout franchement froid.
- Ca se voit, tu claques des dents.
- J'peux sortir maintenant ?
- Ok.

Ils sortirent de la cabine trempés et gelés quand Kazuya se mit à rire.

- Pourquoi tu glousses comme une dinde ?
- Non mais, j'ai dû courir dans tout l'appart' pour t'emmener jusque là, et ça me rappelle le premier jour où on a emménagé ensemble.
- Ha putain. Déjà que je voulais pas au départ, mais en plus, tu m'avais chourré mon calebard.
- Non mais il m'allait bien. Mais toi tu voulais pas me le prêter.
- Alors tu me l'as piqué en douce et t'es venu te pavaner devant moi.
- Ben, tu m'avais coursé dans tout l'appart' et tu m'avais pris contre le mur du salon à côté de la porte fenêtre. En plus, c'était tout grand ouvert.
- J'suis pas sûr que se soit le bon moment de me le rappeler.
- Ha oui merde. Bon, ben, c'est fini. Je fixe les règles. Plus de sexe, plus de bisous, plus de câlins, plus de sous-entendus et surtout plus un mot sur le sexe.
- Attend, on se croirait en prison.
- C'est pour ton bien. Si tu veux pas que je prévienne tes amis, tu te tiens à carreaux.
- Ok, ok.
- Pas d'écart possible. Pas de branlette en cachette. Et sache que si c'est dur pour toi, c'est dur pour moi. Donc pas la peine de te plaindre. Et si tu me refais une crise, j'hésiterais pas à employer les grands moyens.
- Et c'est quoi ?
- Tu le sauras pas. C'est mon issue de secours.
- Ok.

Et là, ça faisait deux semaines que ça durait. Jin lui avait refait des crises dans le même genre mais à chaque fois, il l'avait maîtrisé. Ça devenait dur de lui résister. Après tout, il était vachement excitant quand il le regardait avec ses yeux pleins de désir, quand il arrivait à l'attraper pendant quelques secondes où ses lèvres chaudes le dévoraient avec envie. Il en frissonnait rien que d'y penser mais il devait tenir encore. Jin dormait sur ses genoux. Il était rentré du travail et s'était tout de suite affalé sur lui pour dormir. Il avait dû poser sa planche à dessin et il avait même éteint la télé pour qu'il puisse se reposer. En le voyant ouvrir lentement les yeux, il lui exposa son idée.

- J'ai trouvé une solution pour évacuer notre trop plein d'énergie.
- Hm ?
- Salle de sport. Parce qu'à force de bouffer comme on fait, on va finir comme deux gros porcs. Et puis, toi, faut que tu muscles tes bourrelets et, moi, que je regagne du muscle.
- C'est dans ta tête que j'ai des bourrelets.
- Ben ma tête ira mieux quand tu lui remontreras un corps finement musclé comme je l'aime.
- Pourquoi tu m'aimes plus ?
- Bien sûr que si. Mais tu devrais être parfait pour moi.
- Ben voyons.
- Jin ?
- Hm ?
- J'veux pas faire ma Candy mais... tu sais, je t'aime comme t'es. Ça me manque de plus te toucher, mais je t'aime quand même.
- Ca fait pas Candy du tout. De toute façon, Candy c'est pas une cochonne.
- Hey ! Interdit les sous-entendus.
- Désolé, maître.
- Tss, arrête.
- Y avait pas de sous-entendu.
- Ouais ben ressorts-moi ça quand t'iras mieux et tu verras ce qu'il va te faire ton maître. Pauvre naze.
- Moi aussi je t'aime.
- Débile.



Jin avait pris son service depuis plus de deux heures quand Liao débarqua avec son petit ami dans le restaurant. Il savait pas pourquoi mais il sentait que c'était pas bon signe.

- Jin, je t'ai laissé assez de temps pour réfléchir. Maintenant, tu dois revenir.
- J'ai déjà dit non. J'en ai plus besoin. Je dirige ma vie comme je veux. Et vous en faites plus partie.
- Ce n'est pas acceptable.
- Faudra que tu vives avec.
- Ne m'oblige pas à péter un scandale ici.
- Tu ferais pas ça. C'est contre tes préceptes.
- Des ennuis ? Demanda Maru en voyant que Jin avait l'air d'avoir un problème avec les nouveaux clients.
- Non, c'est rien, ils allaient partir.
- Non ! Je ne partirai pas !
- Baisse d'un ton, lui ordonna Jin les dents serrées pour ne pas crier à son tour.
- Il y a des rats en cuisine ! S'exclama-t-elle devant toute la salle. Je vais les faire fermer, je serais vous, je ne viendrais plus ici.

Jin était paniqué. Elle pouvait pas faire ça. Pas le jour où Maru invitait les nouveaux investisseurs qui voulaient acheter l'enseigne pour ouvrir une chaîne. Il regarda son patron mais celui-ci restait très calme et se dirigea vers la demoiselle.

- Je vais vous demander de sortir. Si vous avez des ennuis avec des membres de mon personnel, je vous prierai de bien vouloir les régler en dehors de leurs heures de services.

Sa voix était restée calme mais elle avait été suffisamment audible pour que les personnes présentes l'entendent. La jeune femme tourna les talons et partit, suivie par son petit-ami. Maru fit signe à un des employés de venir remplacer Akanishi et le brun suivit Maru dans les cuisines. Il le sentait mal. Il voulait pas que cette connasse ruine tous ses efforts maintenant que leur projet allait aboutir.

- Je connais cette grognasse qui sort d'une secte. Qu'est-ce qu'elle fout ici ?
- Quoi ? Tu la connais ?
- Oui. Je pense pas être le seul apparemment.
- Oui. Mais, je veux juste qu'elle me lâche.
- Dans une période de ma vie, je me suis tourné vers eux et puis j'ai réalisé qu'ils ne pouvaient rien pour moi. Et je peux te dire, qu'ils ont mis du temps à me lâcher. Alors porte plainte maintenant pour harcèlement ou ils recommenceront leur cinéma de tout à l'heure. Ça passe pour cette fois, elle avait l'air complètement folle et son copain derrière l'a pas suivi. Mais la prochaine fois, ils pourront revenir à plusieurs. Alors fais-le maintenant. C'est un conseil.
- Merci.
- Bien. Je compte sur toi Akanishi. Ils achèteront pas forcément l'enseigne et on s'en fiche. Mais le restaurant... il sera bien ouvert à Tokyo, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Il était soulagé. Il aurait presque pu se marrer pour se détendre mais y avait du monde autour de lui alors il se retint pour pas passer pour un dingue. Il voulait pas que ses projets tombent à l'eau à cause d'une connerie pareille. Kazuya lui en aurait voulu. Il voulait vraiment ouvrir ce restaurant et le diriger, il voulait montrer à Maru qu'il avait eu raison de lui faire confiance et de le soutenir. Il retourna travailler le sourire aux lèvres en pensant qu'il allait pouvoir annoncer à Kazuya qu'il allait enfin devenir patron pour de vrai.



Ça devenait long cette période d'abstinence mais apparemment Jin n'éprouvait plus le besoin viscéral de lui sauter dessus. Ils étaient depuis presque une heure dans la salle de sport et il pédalait en le regardant soulever des poids. Plus il passait du temps là et plus son corps l'appelait. Il allait finir par croire que c'était lui qui était en manque. Juste de voir une goutte de sueur couler le long de son corps, il avait l'impression qu'il allait devenir dingue. Il avait invité ce soir ses amis et ceux de Jin. Il était pas au courant puisque c'était une surprise pour son anniversaire. Hier soir, ils avaient franchi un autre cap quand ils avaient été dîner chez les parents de Jin. Ils étaient tellement calmes comparés aux siens. Son frère était quelqu'un de posé qui avait un débit de paroles impressionnant mais il était sûr d'une chose, la communication, c'était pas leur fort. Ils étaient pas au courant des problèmes de Jin et Jin lui avait dit qu'il voulait pas qu'ils le soient. Mais de toute façon, même entre eux, la discussion paraissait pas facile. Il comprenait maintenant pourquoi il avait eu tant de mal à l'approcher. Ils n'avaient pas l'air spécialement proches mais on savait que c'était pas des inconnus. Mais il était content d'avoir enfin pu les rencontrer. Il existait pour de vrai dans la famille de Jin.


Il avait fini son service un peu plus tard que prévu. Il était pas spécialement fatigué mais il sentait... enfin il savait pas trop. C'était entre l'excitation et la fatigue et ça faisait qu'il se sentait plutôt mou. Ce mois-ci allait être chargé. La visite du restaurant pour les plans, le choix du personnel, la naissance du bébé de Koki, son mariage... En tout cas, depuis qu'il avait porté plainte comme Maru lui avait conseillé, l'autre tâche venait plus. Ça faisait ça de moins à gérer. Il entra dans l'appart', ôta ses chaussures et pensait pouvoir s'affaler une ou deux heures dans le canapé quand la lumière s'alluma toute seule et qu'une tonne de types se mirent à brailler un joyeux anniversaire sonore.

- Avoue, t'as eu les boules, le taquina Kazuya.
- T'as décidé de te la jouer discret en groupe maintenant ?
- Tu t'y attendais pas hein.
- J'avoue, j'avais surtout zappé. Comme j'ai vu mes parents hier, j'ai cru que c'était hier.
- Allez, viens donc que je te présente un génie.
- Exagère pas, je suis juste un être supérieur, ricana un brun qui avait déjà un verre d'alcool dans les mains.
- Yamashita Tomohisa.
- Pi, pour les intimes, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil.
- Il est passé d'architecte, à créateur de fringues, puis serveur, puis maître d'hôtel, pour ensuite redevenir architecte pour finir cuisinier.
- J'ai le droit de pas être fixé. J'ai encore toute la vie devant moi !
- Depuis combien de temps la cuisine ? Demanda Jin curieux.
- Oh bin là ça fait... trois mois. J'ai passé le diplôme avant.
- Tu passes tous les diplômes de tes travails ?
- Ha bah ouais. En fait, j'trouve ça vachement cool.

Kazuya les laissa discuter et la soirée débuta avec un brouhaha assez important dans leur petit appartement. Ils se retrouvèrent très vite à table et Jin fit la connaissance d'Ueda alors que Kazuya faisait connaissance avec Shige dont Jin était le parrain.

- Mais je cherche un apprenti, ça t'intéresse pas Ueda ? Lui proposa Kazuya.
- Non pour moi c'est fini. Je me suis stabilisé maintenant.
- Ouais, c'est sympa la mécanique mais je paye mieux et les horaires sont flexibles. Pour tes gosses ça serait bien, non ?
- Tu me proposes un travail ?
- Ouais. Je cherche un apprenti mais je veux pas tomber sur un abruti pis je supporte pas les types qui sortent tout juste des écoles et qui croient tout savoir alors qu'ils débarquent.
- J'vais y réfléchir, merci.
- Moi, je veux bien, si Ueada veut pas, intervint Pi.
- Dans tes rêves. Je te supporterais pas toute la journée.
- Pauvre naze, tout le monde aime ma présence.
- Ferme ta gueule la grande folle.
- Grande folle toi-même. Tu sais que c'est moi qui lui ai appris à se mettre du vernis sur les ongles de pieds pour que ce soit beau, dit-il à Jin. C'est moi qui lui ai ouvert l'esprit sur le monde merveilleux des hommes. C'est grâce à moi si aucune femme n'a touché son corps.
- Oui bah c'est bon, tu la fermes.
- T'inquiète, hein, moi je suis jamais passé dessus, c'est sûr que y a eu du monde, mais c'est moi qui l'ai branché avec son premier mec. On se connaît depuis un bail.
- Non mais ça je le savais déjà que c'était une vraie chaudière. Et puis j'vous conseille pas les femmes. En plus, ça tombe enceinte.
- Non mais c'est bien d'être papa, intervint Koki.
- Attends, tu vas être moins ravi quand tu pourras plus baiser avec ta femme parce que le gosse va chialer sans arrêt, lui expliqua Kazuya. Il va hurler, crier, chialer, chier sans arrêt. Ça sent mauvais, ça bave...
- Oh ! C'est bon, le coupa-t-il. Y a pas que des inconvénients.
- Oui mais y a trop d'inconvénients pour très peu d'avantages, ajouta-t-il.
- Ha non mais on dirait presque l'enfer.
- Les écoute pas, les coupa Ueda. Tu verras quand il va sourire pour la première, qu'il va rire, qu'il fera ses premiers pas, qu'il dira ses premiers mots. Ça effacera les premiers mois qui sont pas toujours faciles à gérer. Mais quand t'auras le deuxième, tu seras mieux préparé.
- Arrête, lui donne pas de mauvaises idées, le sermonna Kazuya.
- Vous devriez passer à la maison que je vous présente les miens.
- Ca va pas t'en as quatre !
- Les enfants c'est adorable.
- Du moment que c'est pas les miens, j'm'en fous, lui dit Jin.
- J'trouverai ça cool un petit Tomo junior, lui sortit Pi souriant.
- Tu peux pas tomber enceinte Pi, lui rappela Kazuya avec un sourire moqueur.
- Et alors ? J'prendrai une mère porteuse. Attend, Tomo junior, ça serait trop de la balle.
- Trouve-toi quelqu'un déjà.
- Ben j'ai déjà plusieurs copains figure-toi.

Kazuya souffla. Yamashita était plus vieux que lui et que Jin mais des fois il se posait des questions sur sa santé mentale. En tout cas, l'arrivée du gâteau mit tout le monde d'accord, il fallait que Yamashita continue dans la cuisine. Avoir réuni tous leurs amis avait été une idée brillante. Jin s'était réconcilié avec Takuya et le nouvel arrivant, Shige, avait maintenant une équipe de soutien. Kazuya se félicitait sur ce coup-là mais beaucoup moins quand arriva le tour des cadeaux. Yamashita avait toujours eu des goûts douteux et là, il en faisait les frais. Surtout qu'il n'était pas sûr que Jin soit revenu à la normale. Ça le faisait flipper de pas savoir, ça le faisait flipper de pas oser s'approcher en pensant que si jamais c'était trop tôt, il rechuterait. Il savait pas quand Jin était malade, quand il ne l'était plus. Et Takuya avait dû le sentir parce qu'après la distribution de cadeaux, il le prit à part.

- Un problème avec Jin ?
- Putain, t'es perspicace.
- Je sais sentir ces choses là.
- C'est aussi d'une dépendance sexuelle que tu te soignes ?
- Oui.
- Il a fait une rechute y a un peu plus d'un mois. On gère bien mais je saurais pas dire s'il est encore dans une période de rut ou si tout est à la normale.
- Je peux pas te donner de période, ni même te dire une date précise. Vous le sentirez. Il faut juste que tu n'y penses pas comme il réussit à le faire sinon je vais finir par croire que tu es malade aussi, lui dit-il en souriant.
- Oh ça va hein. Je sais me retenir. Seulement, je suis qu'un homme et Jin est affreusement excitant. Pis forcément j'ai des envies hein.
- Je sais. C'est normal. Mais je t'avais dit que c'était souvent pour le compagnon que c'était le plus dur.
- J'pensais pas autant. Ça m'a un peu flippé la première fois. Mais j'ai eu plus peur pour lui je crois. J'avais peur d'avoir fait une connerie.
- Ne pense pas comme ça. Le risque, vous le prenez à deux et ça ne sera pas sa dernière crise. Si tu arrives à te faire à cette idée alors tu le vivras plus facilement.
- Sûrement, souffla-t-il.


Kazuya avait fini les plans et Jin les avait présenté à Maru. L'ancien restaurant n'était pas complètement à refaire, il y avait des éléments intéressants. Il avait parlé à son patron d'un jeune cuisinier prometteur et il lui avait conseillé, s'il voulait l'embaucher, de prendre un chef de salle expérimenté pour pouvoir surveiller plus fréquemment les cuisines. Quand il avait annoncé ça à Kazuya, il avait levé les yeux au ciel en lui disant qu'il était pas au bout de ses peines et qu'il espérait pour lui que Yamashita ne décide pas de changer de métier en cours de route. Mais il était optimiste pour le coup. Chacune de ses décisions était réfléchie. Il ne prenait pas à la légère son nouveau rôle.

Jin l'avait traîné. Il avait beau être ravi de la naissance de la petite de Koki, ça changeait pas qu'il pouvait pas blairer les gosses. Surtout qu'à cet âge là, ils passaient leur temps à chialer. Pourtant quand il se pencha sur le berceau pour voir le résultat, il resta perplexe.

- Putain c'est moche quand ça vient de naître. Il te ressemble Koki.
- Merci, déclara celui-ci en rigolant.
- Moi, j'la trouve chou. T'as vu la taille de sa main comparée à la mienne.
- La pollue pas avec tes mains sales. Elle est encore innocente.
- Non mais je peux pas pervertir un bébé.
- Parle pas trop fort où elle va se mettre à chialer, chuchota Kazuya en la voyant bouger.

Koki et sa copine pouvaient pas s'empêcher de rire. Jin leur rendit un sourire et posa de nouveaux ses yeux sur le bébé. Dans un sens, ça lui faisait bizarre de se dire qu'il en aurait jamais mais de l'autre, c'était vraiment trop d'emmerdes.

- Rêve pas c'est hors de question, le coupa Kazuya.
- Hein ?
- On en aura pas.
- Non mais j'en veux pas de toute façon. Sinon j'peux dire adieux à ma carrière, j'serais enchaîné à la maison pour m'en occuper.
- Franchement, vous êtes faits l'un pour l'autre mais j'vous jure qu'un bébé, ça gâcherait pas votre vie, leur dit Koki.
- Non merci, lui répondit Kazuya. Je te laisse ce... plaisir.

Vraiment, c'était pas son truc. C'est vrai, il comprenait pas les gens qui disaient qu'un bébé c'était mignon ou qu'il ressemblait à leur parents. C'était tout petit, boudiné, fripé... non vraiment il voyait pas. Ce qui le faisait le plus flipper c'était de voir ce mélange d'envie et de peur dans les yeux de Jin. Il était pas question qu'il se mette un truc pareil dans la tête.

- Tu veux le porter ? Proposa Koki à Jin.
- Ouais !
- Non ! Rétorqua Kazuya.
- Non mais j'veux essayer.
- J'te préviens que j'y touche pas, informa Kazuya en se reculant quand Koki vint prendre sa fille pour la mettre dans les bras de Jin.

Il était légèrement angoissé. Il se disait que s'il la faisait tomber, il était pas dans la merde. Lui qui pensait qu'elle serait légère, il se rendit compte qu'elle faisait quand même son poids. Il était vachement impressionné en y pensant parce que vu la taille du bébé et ce qu'il connaissait de l'anatomie des femmes, c'était un peu juste pour qu'il sorte par là.

- Ca doit être vachement douloureux à sortir vu la taille de la bête.
- Ha ça c'est bien vrai, acquiesça la maman. T'as l'impression d'être coupée en deux. En plus juste avant t'es ronde pendant des mois et ça fait mal au dos.
- Je comprendrais qu'il y en ait qu'une, intervint Kazuya.
- On y réfléchira quand j'aurai de nouveau une taille normale plutôt que de ressembler au bonhomme Michelin.

Jin sourit à la remarque. Il comprenait pourquoi Koki était avec elle. Il l'avait tout de suite aimée quand il l'avait rencontré et ils venaient de faire un bébé vraiment magnifique. Mais l'avouer devant Kazuya c'était hors de question. Ça lui faisait vraiment un effet bizarre de l'avoir dans les bras et il pouvait pas s'empêcher de sourire.

Ils étaient rentrés tout de suite après et Jin s'affala dans le canapé. Il sentit alors Kazuya s'asseoir sur ses genoux et poser ses deux mains de chaque côté de sa tête. Ça faisait un moment qu'il n'avait pas eu une telle proximité.

- Jin. On n'en aura pas, lui dit-il droit dans les yeux.
- Je sais.
- Non tu sais pas.
- Bien sûr que si je sais parce qu'on en veut pas.
- Je t'ai vu à l'hôpital.
- Non mais elle était mignonne mais c'est celle de Koki. J'me vois pas avoir le mien. J'veux dire qu'elle est chou parce qu'elle est pas à moi et tant qu'elle fait pas de bruit.
- J'voulais que ce soit clair.
- Kazuya, c'était déjà clair.
- T'es sûr ? Non parce que je veux pas que dans quelques années, tu me sortes que t'en veux un, parce que ça sera non. On se met d'accord maintenant.
- Kazuya, j'en veux pas, lui assura-t-il en prenant son visage entre ses mains. J'ai déjà tout ce qu'il me faut, ajouta-t-il en approchant son visage.
- J'veux pas que tu te sentes piégé plus tard si c'est pas ce que tu cherchais avec moi, chuchota-t-il comme une confidence.
- Jamais j'pourrais penser une chose pareille, chuchota-t-il à son tour. Jamais.

Les lèvres de Jin effleurèrent les siennes et il en trembla. Il avait l'impression que ça faisait une éternité qu'il ne l'avait pas touché. Qu'il ne l'avait pas senti. Ses dents se mirent à mordiller sa lèvre inférieure et il prit tout son temps avant d'y goûter avec sa langue. Il aurait voulu en profiter mais rien que le contact l'avait électrisé et visiblement pas que lui car ils se sautèrent presque dessus pour s'embrasser plus violement. Sa langue se voulait dominante pour dompter l'autre. Ses mains cherchaient toujours plus d'emprise pour le sentir encore plus sur son corps.

Ils avaient tellement envie tous les deux que leurs gestes étaient brusques et qu'ils se heurtaient en retirant leurs affaires. Pas besoin de cérémonie pour ce genre de retrouvailles, de toute façon, ils n'en avaient jamais eu besoin. Leurs corps se séparaient, se retrouvaient avec brutalité. Leurs baisers étaient sauvages et n'avaient que pour but de faire monter l'envie mais aussi de prouver à l'autre qu'il était là.

Ils avaient abandonné le canapé pour le tapis et Kazuya quitta ses lèvres pour descendre sur son corps en mordant sa peau qui se marquait. Il y avait déjà des griffures qui laissaient des marques encore vives mais il voulait le marquer encore plus. Jin adorait ça, il le savait, il suffisait juste d'écouter ses gémissements et ses soupirs.

- J'vais prendre cher, souffla Jin en le sentant descendre le long de son corps.
- Oh que oui. J'vais pas t'épargner, lui assura-t-il.

Sa langue était taquine. Jin sourit quand elle passa juste à côté de son sexe pour lécher sa cuisse. Il attrapa la tête de son mec par les cheveux et le redressa pour lui parler.

- Sois pas trop long hein.
- T'as cru quoi ? Que j'allais faire des préliminaires allongés ?
- T'es bien parti pour.
- T'inquiète, t'es bien assez chaud pour que je te prenne maintenant.
- Ben qu'est-ce que t'attends.
- Tu veux même pas un coup de langue alors que ça fait presque deux mois sans rien ?
- J'ai surtout envie de baiser là, justement parce que ça fait longtemps. Alors arrête tes manières de chaudasse.
- T'as raison tu vas prendre cher, lui dit-il avec un sourire sadique en lui ouvrant largement les cuisses.

Ses mains s'enroulèrent autour de ses cuisses mates et il s'agenouilla surplombant le corps du brun. Y avait pas à dire, le sport ça l'avait rendu encore plus bandant.

- Putain Jin, t'es presque parfait.
- Comment ça presque ? Lui dit-il en se redressant sur ses coudes l'air contrarié.
- Ben ta chevelure de clochard là. Si au moins tu te coiffais.
- J't'emmerde.
- Non mais coupe-les. Tu t'en occupes pas assez pour les avoir si longs.
- J'fais ce que je veux.
- Je dis ça pour ton bien futur patron. Ça fait négligé.
- Bon, on baise ou on s'tape la discut'.
- J'peux faire les deux, lui dit-il avec un sourire malin.
- Alors sors plutôt des mots de pervers pour m'exciter, fétichiste des ch'veux.

Kazuya souleva ses cuisses et ne se fit pas prier pour exaucer son vœu. Il le pénétra entièrement et ferma les yeux sous la décharge de sensations brutes que cela lui procura. Il lâcha ses jambes et posa ses mains de part et d'autre de sa tête.

- Merde, j'me souvenais pas que c'était si bon.
- Arrête ça fait... même pas... deux mois.
- Inconfortable ?
- Fous-toi... de ma gueule.
- J'suis sympa, j'fais une pause.
- Trop aimable.
- Putain dis-toi qu'après plus de deux ans, on l'a fait quasi cinq fois alors deux mois, attends-toi d'y repasser au moins une fois de plus.
- J'attends que ça, lui glissa-t-il dans l'oreille après l'avoir approché.

Jin sentit sa bouche venir emprisonner la sienne et leurs lèvres se retrouvèrent une nouvelle fois pour se titiller. C'était comme un jeu, à celui qui craquerait le premier. Et Kazuya n'était pas patient alors il commença à donner des coups de reins brusques tout en léchant ses lèvres martyrisées pour rejoindre sa jumelle. Il cédait beaucoup plus souvent le premier mais qu'importe que ce soit lui ou Jin, il y trouvait toujours autant de plaisir. Sa main droite longea le flan du brun et vint saisir fermement sa cuisse pour remonter sa jambe plus haut. Jin avait posé son autre jambe sur la table basse et il griffait et appuyait toujours plus sur ses reins pour qu'il accélère. Kazuya lâcha ses lèvres et sourit en dirigeant sa bouche vers son oreille. La réaction ne se fit pas attendre, il sentit le corps de son mec se tendre et se resserrer autour de son membre.

- T'aimes ça quand j'te prends à même le sol, lui dit-il de son souffle haché.

Il n'eut pour réponse qu'un gémissement plus fort et il savait qu'en plus de l'exciter avec ses chuchotements et son souffle dans son oreille, il venait de toucher un point encore plus sensible. Il s'appuya de tout son corps sur le sien et la main qui maintenait sa jambe attrapa un petit oreiller du canapé. Il le glissa sous les fesses de son compagnon qui se retrouva soulevé et reprit son rythme.

- Ah putain sa mère ! S'exclama Jin.
- C'est pas mieux comme ça ?
- T'es une pute.
- J'adore tes mots doux.
- Attends ralenti... j'vais v'nir... trop vite.
- Te retiens pas... c'est pas bon, lui chuchota-t-il exprès dans l'oreille pour le rendre encore plus sensible.

Jin se contracta sous la décharge de sensations supplémentaires et ne se retint pas davantage. L'agréable sensation de l'orgasme se diffusa dans tout son corps et il relâcha son souffle qu'il avait retenu. Ses mains tenaient encore fermement ses hanches qui avaient prises un rythme complètement désordonné et le souffle de Kazuya dans son oreille renforçait cette sensation.

- Contracte-toi encore, j'vais venir.

Jin rouvrit les yeux et prit son visage entre ses mains pour le regarder. Il se contracta une nouvelle fois et regarda Kazuya partir à son tour dans l'orgasme. Il sentit son corps se détendre sur lui, son ventre se reposer sur le sien, son torse se coller, sa tête lourde se reposer sur son épaule.

- Ca me va, souffla-t-il.
- Quoi ? On remet pas ça ? Lui demanda Kazuya sans bouger, les yeux fermés.
- Si... enfin non, j'suis claqué. Mais j'parlais pas de ça. C'est ma vie. Ça me convient comme ça.
- Ca me convient aussi.  

Hurt MeWhere stories live. Discover now