Chapitre 1 - Just to fuck

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 Ce qui le faisait le plus chier ? Être entouré de tous ces hypocrites et de devoir plaquer ce faux sourire sur ses lèvres. Ces réunions ne servaient à rien sinon à gâcher son temps si précieux. Écouter l'autre abruti parler de son projet copié sur d'autres le rendait malade. Lui, il avait réellement travaillé sur le sujet mais il ne suçait pas le patron alors il avait moins le droit à la parole, c'était paradoxal quand on avait la bouche pleine, on pouvait pas causer. Il fallait juste qu'il tienne encore un mois et il les enverrait tous chier. Il irait signer dans une boite où les échelons on les grimpait en bossant et pas en passant sous le bureau, Kamenashi Kazuya avait des principes.

Ha bah ça, il aurait dû s'en douter. Il finissait son service à seize heure alors il fallait que l'autre chieur la ramène. Réunion de dernière minute. Il faisait comme les autres, il faisait genre qu'il rayonnait de joie de savoir classer les verres par taille et les bouteilles par couleur plutôt que par ordre alphabétique. Il était certain que ce demeuré ne connaissait même pas les trois premières lettres de l'alphabet. Quand il put enfin partir après son service, il ne prit même pas le temps de se changer. Il devait passer à son appartement d'abord de toute manière et il n'avait aucune envie de revoir la tronche de l'autre connard. Il espérait que ses efforts payent et qu'il soit enfin engagé dans un restaurant digne de ce nom. Il en avait ras-le-cul de passer de resto en resto sans pouvoir évoluer et surtout en gagnant toujours la même somme. Avec l'argent, on pouvait acheter, donc consommer. Il était dans une société de consommation alors c'était logique.

Cela faisait pratiquement deux semaines qu'il passait devant la carte posée sur sa table de nuit en faisant comme s'il ne la voyait pas. Après tout il s'en foutait mais il ne savait pas pourquoi il la conservait. Ce soir, il la fixait encore avant de partir de nouveau à la recherche d'un bon coup. Mais fallait dire que l'autre avait foutu le bordel, il avait placé la barre trop haute pour les simples pèlerins du coin. Il continuait tout de même d'aller dans la même boite car même s'il n'aimait pas la routine, au moins là-bas, il savait que le stock de jeunes hommes en rut se renouvelait constamment et espérait un peu retomber sur ce genre de personne.

Une fois encore ses sens ne s'étaient pas mis en éveil de la même manière. Kazuya cherchait à reproduire la scène chaque soir mais chaque homme était décevant ne comblant pas ses attentes. Au volant de sa voiture, ses mains tapotaient nerveusement, ses dents abimaient sa lèvre inférieure. Il était naze quand il rentrait du boulot et mort de chercher un homme qui le ferait jouir aussi bien que l'autre enfoiré de brun qui ne s'était jamais pointé. Il évitait d'aller toujours au même endroit pour ne pas croiser d'habitués. Ça le gonflait les types qui faisaient genre on se connait alors qu'en fin de compte, ils s'étaient croisés juste le temps d'une pipe. Les gens devenaient bien trop vite familiers.

Ce jour-là, Jin s'était changé avant de partir, s'était brossé les dents pour une haleine fraîche et marcha d'un pas décidé vers le bâtiment qu'il avait repéré la veille. Il hésita un long moment en se demandant ce qu'il foutait là mais il le savait bien. Il avait besoin de retrouver ce plaisir qu'il ne trouvait plus nulle part. Il pouvait jouir, ça oui, c'était un homme, mais jamais c'était aussi fort que ce soir là et c'était vachement agaçant. Parce que c'était obligé que l'autre enflure le savait, sinon pourquoi il lui aurait refourgué sa carte bidon ? D'ailleurs, il allait sans doute passer pour un con quand on lui dirait que ce type bossait même pas là. De toute façon qu'est-ce que ça pouvait bien foutre puisqu'il n'y refouterait plus les pieds.

Il se décida à entrer et comme si le fait que le mot architecte n'était pas écrit assez gros, c'était rempli de formes moches et bizarres qui servaient à rien, comme sur la carte. Bien sûr le réceptionniste ne put s'empêcher de lui faire des avances mais il l'ignora royalement. Kamenashi Kazuya avait son étage privé pour travailler, rien que ça. Mais il était en réunion donc indisponible comme par hasard le jour où il se déplaçait. Il entra donc dans le jeu de la séduction et par chance l'autre était crédule. Il le laissa monter à l'étage contre son numéro. Pauvre type en manque... Il emprunta l'ascenseur et attendit d'atteindre le lieu. 

Hurt MeWhere stories live. Discover now