chapitre 8

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Après un déjeuner ennuyeux où je n'ai pas prononcé un seul mot, je décide d'aller m'excuser. Clément est assis sur les marches de la piscine. Il lit un roman. Je m'approche silencieusement de lui.

- À la fin, on apprend que c'était un rêve, dis-je une fois en face de lui.

- Sérieux ? Me répond-t-il d'un air étonné.

- Non, ne t'inquiète pas. Je plaisante. Je ne l'ai pas encore lu.

Je m'assois à côté de lui, puis reprend :

- En faite j'étais venue te présenter mes excuses pour hier soir. Je n'aurai jamais dû te parler comme ça. Je suis tellement désolée.

- Je trouve que tu fais preuve de beaucoup de courage en venant t'excuser. Alors je serais vraiment le dernier des crétins en refusant tes excuses.

Un silence gênant intervient. Nous nous regardons sans trop savoir quoi faire.

- Quel est ton livre préféré ? me demande Clément pour briser la glace.

- Cette question est tellement difficile​. Il y a tellement de livres que j'aime. Je crois bien qu'il vas falloir préciser la question.

- Mais il y a rien à préciser.

- A bon? Alors vas-y, répond à ta question.

- Le crime de l'orient expresse d'Agatha Christie. Tu vois c'est simple. Mais sinon quel est ton auteur favoris ?

- Paul Bilo. Mais je n'ai pas lu tout ses livres. Mais pourquoi cette question ?

- Pour apprendre à te connaître, je dit-il simplement. Quelle ville aimerais-tu visiter ?

- J'aimerais aller à la nouvelle Orléans et me promener dans le bayou. Et toi?

- J'aimerais beaucoup me rendre à Montréal mais ton programme à l'air bien. Je pourrais t'accompagner ?

- Si un jour j'y vais, tu seras le bienvenu. Mais je pense que l'on peut attendre encore quelques années avant d'avoir la majorité américaine.

- C'est pas grave on attendra.

- Regarde comme ils sont mignons, dit Sofia à ma mère en descendant les marches.

Clément se retourne et lui lance un regard noir qu'elle n'aperçoit pas. Elle reprend, en s'adressant à son amie:

- Tu vois ? Je t'avais dit qu'ils étaient fait l'un pour l'autre.

- On devrait peut-être les laisser ? lui demande ma mère.

- À cette âge, tu sais ? On se cache pas.

Sur ces mots, elles s'en vont. Clément se tourne vers moi.

- Désolé, me dit-il. Elle ne se rend pas compte de ce qu'elle dit.

- C'est pas ta faute si ta mère est comme ça. C'est pas la peine de lui trouver des excuses. Si elle est intrusive, tu n'y es pour rien.

Il sourit.

- Mais c'est vrais. Quoi? T'es pas d'accord avec moi ?

- Je mentirais si je disais que tu as tort. Mais c'est ma mère et on ne choisit pas sa famille.

- Elle est intrusive mais ça ne change rien au fait que tu l'aimes parce que c'est ta mère. Les seuls choses que je connaisse de ma famille, Logan me les à apprise. Donc je ne sais presque rien sur ma mère.

- Je pense que tu as peut-être raison. Quand mon frère s'est marié sans l'accord de mes parents, au début elle l'a renié et, depuis qu'elle a sympathisé avec sa femme, elle n'arrête pas de le mettre sur un piédestal et de lui faire des compliments élogieux sur son mariage. C'est limite si à côté je ne suis qu'un moins que rien. Mais changeons de sujet car celui-ci m'énerve. Quelle est ton plat préféré ?

- Les bagels, j'adore ça. Et toi?

- Moi, c'est les sushis. J'aime les sushis. Je pourrais leur écrire une déclaration d'amour tellement j'aime ça !

- Quel est ta série préférée ? Je demande.

À l'écoute de cette question, il me regarde droit dans les yeux et me répond d'un air gêné :

- Je n'ai jamais regardé de série de toute ma vie.

- Jamais?

- Non, jamais. Chez moi on regarde plutôt des vieux films. Mes parents m'empêche de regarder des séries. Ils trouvent que c'est une perte de temps et qu'il vaut mieux consacrer son temps aux études.

- Alors se soir, tu viens regarder une série avec moi. Essaye pas de te défiler, t'es obligé.

- Alors j'espère que se sera bien, dit-il en souriant

Le soleil baisse petit à petit tandis que nous discutions.

Un Été RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant