Chapitre 4- Du rêve au cauchemar

Start from the beginning
                                    

Ses longs cils bruns sont constellés de larmes, je ne l'ai jamais vu perdre autant le contrôle de lui-même. Son T-Shirt est déchiré laissant apparaître un trou béant au niveau de son abdomen. Il va mourir, c'est inévitable, et je le sais. Seulement, s'il meurt, j'en mourais aussi. Je hurle, je pleure et je répète inlassablement son nom.

***

Je me réveille en hurlant. Encore ce cauchemar. Il me faut un certain temps d'adaptation pour comprendre que je suis toujours attachée dans la salle blanche. J'ai un goût pâteux dans la bouche. Ma tête est encore douloureuse. Je tente de recouvrer mes esprits et tend l'oreille.

Quelqu'un hurle à côté. Ce sont des hurlements de douleur, je n'ai pas le moindre doute là-dessus. C'est le genre de hurlements qui ne trompe pas. Est-ce la fille aux cheveux noirs ? Elle avait l'air plus au courant que moi des projets de l'Atrium pour nous. Je déglutis avec difficulté.

Je suis sûrement toujours dans les locaux de la Source. Peut-être que ce qu'on raconte est faux. En vérité, les Hommes de sciences font des expériences sur des humains ordinaires pour trouver leur remède. Mais pourquoi moi ?

Je prends la mesure de ce que je viens de deviner et succombe à la panique. Je hurle, griffe, tente par tous les moyens de m'échapper de mes liens qui se resserrent toujours un peu plus autour de ma chair, la meurtrissant atrocement. Cela ne sert qu'à me fatiguer. Je finis par retomber dans les méandres du sommeil, épuisée et affaiblie.

***

– Dahlia ? Dahlia, tu m'entends ?

J'ouvre difficilement les yeux pour me retrouver plongée dans ceux d'un bleu si unique qui appartiennent à celui qui me fait tant tourner la tête. J'observe son visage un long moment et lis l'inquiétude sur ses traits si  angéliques. Ses lèvres vermeilles sont légèrement entrouvertes. Automatiquement, ma respiration s'accélère. Je m'imagine suivre leurs courbes à l'aide de mon index, puis l'envie de les mordre sauvagement me prend si vivement que c'en est douloureux. Il ne semble même pas le remarquer. Lorsqu'il m'aide à m'asseoir, une vive douleur se répand au niveau de mon abdomen. Ce qui me fait grimacer.

– Vas-y doucement... Que s'est-il passé ? Tu t'es littéralement effondrée...

Ma tête tourne et j'observe les alentours pour me rendre compte que tout le monde nous regarde, surpris. Je ne sais absolument pas ce qu'il s'est passé. Je me suis sentie mal et le noir a enveloppé mon regard sans prévenir. Doucement, je sens une main glisser sous mon menton pour relever mon visage. Il me force à le regarder dans les yeux. Encore une fois, je me perds dans ses iris d'un bleu céruléen dont l'intensité pourrait damner un saint.

– Tu m'as fait peur...

Nous nous fixons un long moment sans rien ajouter. Mon souffle devient erratique, mon ventre se noue. Que se passe-t-il ? Jamais encore, il ne m'avait regardée de la sorte. Tant d'émotions se succèdent dans ses prunelles que c'en est déstabilisant. À quoi peut-il bien penser ? Mais avant que j'aie eu le temps d'être sûre d'avoir deviner ce que je rêvais d'y déceler, son visage se ferme, il m'aide à me relever d'une poigne de fer et prend ses distances, me laissant vacillante, comme une pauvre fille à qui on vient d'enlever une jambe. Loin de sa chaleur, je me sens frigorifiée et fragilisée. Et je ne peux m'empêcher de rager d'être si faible face à lui.

***

Je me réveille à nouveau en sueur, un parfum d'homme s'estompe peu à peu. Je ne sais pas exactement depuis combien de temps je suis allongée sur cette table. Aucune fenêtre sur le monde extérieur ne me permet de le savoir et j'ai l'esprit totalement embrouillé. Mes bras et mes jambes sont ankylosés.

Ultra (sous contrat d'édition)Where stories live. Discover now