Chapitre 4- Du rêve au cauchemar

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Je suis réveillée par une douleur atroce. Ma tête me lance. La lumière m'est insupportable et ma vision est trouble. Je tente de respirer calmement, repensant à ce qu'Hydor m'a dit un jour. Selon les Aztèques, ou je ne sais plus vraiment quelle antique civilisation, le fait de ralentir sa respiration freine la course du temps et aide à vider son esprit.

Je cligne plusieurs fois des yeux, m'habituant peu à peu à la luminosité.

Où suis-je ?

La pièce est vide, seule la table en fer sur laquelle je repose et une petite armoire en métal la meuble. Tout est entièrement blanc, comme l'antre de la Source. Je déglutis avec difficulté. Des bribes d'images de ce qui s'est passé me reviennent. J'ai la désagréable impression d'être un rat de laboratoire.

J'essaie de bouger. Impossible. Mes pieds et mes mains sont attachés à la table. Un instant, la panique manque de me submerger.

Non ! Respire Dahlia, garde tous tes moyens.

J'essaie de me remémorer les derniers événements qui m'ont amenée dans ce fâcheux état. J'entends l'Homme de science murmurer de sa voix nasillarde : « Je vous tiens ». Ces derniers mots raisonnent dans ma tête. J'ai envie de leur crier qu'ils se trompent, que je ne suis pas une mutante, mais aucun son ne veut sortir de ma bouche. J'ai l'impression que l'air a quitté mes poumons.

J'entends des bruis de pas qui s'approchent, la poignée se tourne et un homme en costume blanc entre.

Est-ce un docteur ? Il en a l'air.

Il porte une longue moustache noire. Le médecin se dirige vers moi sans me regarder, il prend mon bras entre ses mains glacées. Je n'arrive ni à bouger, ni à parler.

Merde Dahlia, réagis !

Il est tellement proche de moi à présent que je distingue sa peau granuleuse rougie à certains endroits. Il s'apprête à m'enfoncer une seringue dans le bras qui contient une substance incolore.

Pourquoi ne me regarde t-il pas ? Lâche !

Je crie pour moi-même car mon corps refuse toujours de coopérer. Mais contre toute attente, il semble m'entendre. Comme pour répondre à ma demande silencieuse, il tourne ses yeux noirs vers moi, me fixant avec intensité.

Il semble complètement paniqué et se mord la lèvre en reculant d'un pas. Il a l'expression d'un homme qui vient de commettre une grosse erreur.

Soudain, son regard se vide, devenant presque blanchâtre. Je vois la seringue s'écarter de mon bras pour se diriger très lentement vers le sien, il paraît en transe.

J'aimerais tellement qu'il s'administre ce liquide à lui-même, je souhaite qu'il écarte cette seringue de moi à tout prix.

La porte s'ouvre avec fracas me ramenant brusquement à la réalité. J'entends quelqu'un crier. L'homme aux allures de docteur secoue la tête pour reprendre ses esprits, ses yeux redeviennent noirs comme de l'encre et il m'enfonce d'un coup sec la seringue dans le bras. Je sens un liquide glacé se répandre dans mes veines, c'est douloureux. Puis, je sombre à nouveau.

***

NON ! Je t'en prie, ne pars pas. Regarde moi, ouvre les yeux, ne t'endors pas.

J'ai froid...

Il a parlé d'une voix faible et tremblante. Il me sourit, tend un bras vers mon visage et le caresse tendrement

Je n'ai pas peur de la mort. J'aurai juste voulu passer plus de temps avec toi. Tout mon temps.

Ultra (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant