Chapitre 13 ( pdv Silana )

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Précédemment
J'aurais tellement dû le tuer. J'aurais tellement du..

***
-Trop bleu. Trop long. Trop de froufrou. Trop laid ! Trop... trop pas assez !!!

Je soupirais, énervée, et me tournais vers la couturière.

-Est-ce là les seuls modèles que vous avez ? lui demandais-je avec mépris et colère.

-Je...heu... oui, dit-elle, toute tremblante.

Sa peur m'aurait peut-être émue si ma tenue pour la réception de ce soir n'était pas en jeu. Cela faisait trois heures déjà que cette incapable de couturière royale me proposait des modèles de robes plus obsolètes et horriblement laids les uns que les autres. J'avais songé à la faire pendre au moins vingt fois dans les dernières minutes.

-C'est scandaleux ! m'exclamais-je.

-Mais madame...

-Il n'y a pas de mais, dis-je. Il y a juste du je vais faire mieux. Ne comprenez-vous pas que la délégation ésalienne arrive dans 9 heures et que je n'ai toujours rien à me mettre ?

La couturière baissa les yeux et retourna au travail avec les autres domestiques sans un mot de plus. La domesticité royale avait été ménagée trop longtemps. Elle avait ramolli depuis mon départ.

-J'ai des affaires à régler, lançais-je à la cantonade. Et quand je reviendrai, je ferais mieux de trouver un véritable chef d'œuvre. Je veux que ces stupides représentant d'Ésalie comprenne qu'ils n'ont pas affaire à n'importe qui.

-Bien, Votre Majesté, répondirent en chœur les domestiques.

Je souris, satisfaite, et m'en allais vers la salle des glaces. C'était là que serait donné le bal de ce soir. Cette salle, en plus d'être la plus grosse du palais, possédait un élément unique : un plancher de danse en vitre. Étant la reine, il était de mon devoir d'organiser les importantes réceptions. Devoir que je n'avais pas pu accomplir depuis ce chalet où ils m'avaient envoyé il y avait de cela cinq ans. J'avais bien l'intention de faire les choses en grand pour mon retour.

-Gorlio, appelais-je en entrant dans la salle. Gorlio !

Un petit homme trapu et nerveux apparut devant moi. Gorlio était l'une des personnes que je pouvais presque considérer comme mon égal dans ce palais. Presque. Il ne flair pas non plus exagérer ; personne n'était à ma hauteur. Toujours est-il que Gorlio avait certains talents en décoration qui ne pouvaient être ignorés.

-Ah enfin vous voilà ! Avez-vous les lys blanc que j'ai demandé ?

Il parut hésité. Je hais quand les gens hésitent.

-Non madame, ce n'est pas la saison, mais j'ai réussi à obtenir de magnifiques jonquilles et...

-Des jonquilles ? des jonquilles !? Mais qu'est-ce qui vous est passé par la tête ? Je veux un symbole de pureté et de paix, pas de tristesse et de mélancolie ! Par les dieux tout puissants... trouver moi ces lys !

-Mhmm, oui, tout de suite madame, dit-il, mais il ne bougea pas.

Un moment passa.

-Mais qu'attendez-vous ?! lui demandais-je.

Il parut revenir à lui.

-il fallait que je vous dise quelque chose...Ah oui ! s'exclama-t-il soudainement. La jeune Lady que vous avez demandée à voir se trouve à l'extérieur de la salle et vous attend, madame.

-Merci, Gorlio, dis-je sèchement, irritée par le temps précieux qu'il me faisait perdre. Maintenant, allez travailler.

Je le chassais d'un mouvement de main et sortit rejoindre Lady Georgia. Ma journée était déjà très chargée, toutefois j'avais réussi à y trouver un trou pour pouvoir m'entretenir avec ma complice.

Le Sacrifice de la PrincesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant