Spirits of The New Orleans

Chapitre 2 : I don't know if I appreciate you

- Je ne savais pas qu'on avait de la visite, s'étonna son père.

- On doit travailler sur un exposé ensemble, dit Catherine avant de se tourner vers l'autre jeune femme. Morgane voici mon père Andrew, papa voici Morgane Shield.

- Vous vous connaissez depuis longtemps ? demanda Andrew.

Catherine laissa échapper un "oui" et Morgane un "non". Elles se dévisagèrent quelques secondes, le sourcil levé et l'air désagréable qu'arborait Morgane ne plaisait déjà pas à Catherine. Finalement, son père s'éloigna en écarquillant les yeux pendant que Catherine entraîna Morgane dans sa chambre. Celle-ci était rangée, pour une fois, le lit était correctement fait, le bureau juste en-dessous d'une fenêtre donnant sur la ville était propre, l'armoire juste en face était fermée. Morgane regardait le mur de photo au dessus du lit, photos de vacances, d'amis, de familles... Des photos heureuses.

- Tu as déjà trouvé des choses ? demanda Catherine en l'extirpant de ses pensées. J'ai pensé qu'on pourrait parler de la colonisation puis de son extension au fil des siècles en entrant un peu plus dans les détails jusqu'à en venir à notre époque. Tu savais que c'était les français qui étaient venus explorés la Louisiane en premiers ? C'est un petit clin d'œil pour toi ! Il y a l'influence du quartier français, des célébrités et donc du cinéma. Après pour l'aspect physique de la ville, on devrait dire quelques mots sur les bayous, les marécages tout autour, tu vois ?

- Tu parles toujours autant ? se moqua Morgane, sourcil haussé et bras croisés. Et puis comment tu sais que j'habitais en France avant ? demanda-t-elle, intriguée.

- Tu as l'accent, tu sais. Ton anglais n'est pas totalement parfait, rit Catherine. Comme moi, j'ai l'accent du Royaume-Uni mais bon, je ne fais quand même pas de fautes quand je parle.

Catherine adorait taquiner les gens, c'était sa passion surtout lorsqu'elle voyait que ça agaçait ou énervait les gens en face d'elle, c'était le cas de Morgane, mais celle-ci prenait sur elle, ca se voyait.

- Enfin soit, dit celle-ci en sortant des papiers de son sac à dos gris, j'avais pensé à quelque chose de totalement différents. Pourquoi ne parlerions-nous pas des légendes qui ont bâtis cette ville ? J'en ai déjà tout un paquet en réserve.

- Wo-wo-wohhhhh ! s'écria Catherine en levant la main comme pour l'arrêter de parler. On dérivera totalement de notre sujet ! C'est la mauvaise note assurée !

- On intégrera un chapitre de légendes dans ton idée alors, je suis sûre que ça peut être un plus et puis, notre sujet c'est bien l'Histoire de la Nouvelle Orléans, or toutes les villes possèdent des légendes populaires qui ont forgé cette Histoire tout autant que les guerres et autres colonisations.

- D'accord, allons-y pour la magie et tout ce que tu veux ! T'as trouvé quoi ?

Elles s'assirent toutes les deux sur le lit en éparpillant des papiers tandis que Morgane expliquait ses idées. Catherine ne savait pas si elle l'appréciait ou pas, Morgane était différente de toutes les personnes qu'elle avait côtoyé jusqu'à présent. Elle était d'un naturel renfermée, pas très sujette aux blagues. Si elles arrivaient à se supporter, Catherine se faisait la promesse de l'emmener à l'une de ces fêtes pour lui apprendre à s'amuser comme il se devait à la Nouvelle Orléans.

- Marie Laveau était donc une prêtresse vaudou ? essaye de comprendre Catherine au bout d'un certain temps.

- Exactement ! Et puis, on pourra donc parler des noirs et de l'esclavage à la Nouvelle Orléans à cette époque et expliquer en quoi Marie Laveau était aussi un personnage important !

Morgane parlait avec tellement d'enthousiasme et de joie qu'on voulait presque croire à tout ce qu'elle racontait, on aurait dit d'ailleurs qu'elle-même le croyait.