- « ... endroit révélé une heure avant l'événement sur les réseaux sociaux. »... C'est quoi ça ?

- Non ? Ne me dis pas que tu n'es jamais allée à une soirée clandestine ! Me lance-t-elle avec une vraie stupéfaction dans le regard.

J'ai bourlingué dans pas mal de soirées bizarres, mais jamais dans ce genre-là. De ce que j'en sais, il vaut mieux ne pas y aller en talons par peur de devoir prendre ses jambes à son cou si les flics débarquent. Vu l'expression d'excitation de Bianca, j'en conclus que ça doit tout de même valoir le détour.

- C'est juste impossible que tu refuses mon invitation ! Ajoute-t-elle face à mon air dubitatif. C'est une occasion qui ne se représentera pas de sitôt !

Elle attend ma réponse en mimant une prière et ne me quitte pas des yeux. Depuis plusieurs semaines, mes excursions nocturnes ont nettement été revues à la hausse et cela se ressent sur mon organisme qui a besoin d'une période de rodage avant de se remettre en selle. Mais je vais encore une fois ranger ma fatigue au placard. Un Paxil et ça repart.

- Bon, c'est d'accord.

Bianca laisse échapper un petit cri de joie.

- Tu verras, tu ne le regretteras pas !

En la voyant si enjouée de partager une soirée avec moi, j'ai presque le sentiment que le temps s'est figé entre mes vingt ans et aujourd'hui. Elle est restée la même. Toujours si surprenante et intrépide.

- Je le regrette déjà figure-toi ! Ma couette m'attendait.

Elle souffle d'exaspération face à ma réplique aux antipodes de ses plans et récupère son précieux document, sésame d'entrée à cette fameuse soirée.

- Tu n'en as que deux ?

- Oui, pourquoi ? Me demande-t-elle, ne voyant pas où je veux en venir.

- J'aurai bien proposé à Ava de venir avec nous.

- Qui ? La cul-serré ? Ajoute-t-elle très détachée, en rangeant les flyers dans son sac à main.

« La cul-serré » ? Elle ne l'a vue qu'une seule fois et c'est comme ça qu'elle l'imagine ?

- Je t'assure que tu la sous-estimes ! Une fois lancée, on ne l'arrête plus, elle est vraiment très...

- Oui, bref. On va chez toi ? Me coupe-t-elle en m'attrapant la main.

- Euh, oui.

Étonnée qu'elle me guide de la sorte, j'ai le pas lourd et tente de réfléchir à une explication à fournir à Ava durant les quelques mètres qui nous séparent de l'appartement. Bianca semble tenir dur comme fer à ce que nous allions à cet endroit ce soir et j'imagine que son empressement est le signe de cette excitation qui l'habite.

Arrivée devant la porte, l'éclairage m'indique que mon amie est bel et bien chez nous. J'aurai espéré qu'elle soit chez Louis pour ne pas avoir à justifier la présence de Bianca. Assise dans le sofa la télécommande en main, Ava baisse le son du home cinéma lorsque nous entrons. Elle s'aperçoit rapidement que je ne suis pas seule et son expression amicale change dans la seconde. Si des yeux pouvaient tuer, je crois que nous serions mortes sur-le-champ. Je tente alors d'apaiser immédiatement la chose.

- Coucou ! Tu as passé une bonne journée ?

- Oui... Lance-t-elle faiblement en se levant. Tu... enfin vous faites quelque chose ce soir ?

C'est alors que je me rends compte qu'elle avait mis la table pour nous deux et qu'un plat de macaronis est en train de cuir dans le four. Mes yeux se posent ensuite sur sa valise ouverte sur le canapé, ravivant notre conversation de ce matin concernant son départ pour Amsterdam demain. Joy, tu es vraiment nulle.

YOURS. // Tome 2Where stories live. Discover now