Chapitre 7

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♫ « My Way » - Calvin Harris ♫


△▲△
Louis
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Plus de vingt minutes que je lui ai envoyé mon message, et Alex ne m'a toujours pas répondu. Le fait de tourner en rond dans mon salon à attendre un éclaircissement de sa part ne m'aide pas à garder mon euphorie d'avoir enfin une vraie explication sur son comportement. Il aime Ava. Il aime ma petite amie. Et il a tenté de se l'approprier à un moment où elle était clairement dans un état de faiblesse. Et ce coup bas, je ne le digère pas. Dégonflé, réponds-moi, putain.

Je décide d'en rajouter une couche, dont le but est clairement de le provoquer encore plus, car mon premier texto était déjà relativement explicite.

Moi, 14h44 : « Tu n'as vraiment trouvé que ça pour la garder ? »

Allez, je t'attends. Ma patience a des limites. Enfin, non. Je suis tout, sauf patient. Surtout quand il s'agit de mettre ce genre de choses au point. Depuis qu'Ava nous a présentés l'un à l'autre, je persistais à supposer que son attitude ambiguë n'était que le fruit de mon imagination déformée par la jalousie. Mais il faut croire que j'avais finalement eu du flair sur ce coup. Et vu son entêtement à ne pas la laisser vivre sa vie comme elle l'entend, je pense que ma poigne exagérée au moment de son départ n'avait visiblement pas été perçue comme une mise en garde de ma part.

Pris dans mes pensées et mon énervement excessif, je peste tout seul et décide de lui renvoyer un troisième message.

Moi, 14h45 : « Si tu veux mettre les choses au point avec moi, ma porte est grande ouverte. »

Après tout, il a voulu jouer au con, alors maintenant, jouons jusqu'au bout. Et j'espère que cette fois-ci, il aura les couilles de me répondre. Plus mes mots partent sous le coup de l'impulsion, plus je me rends compte du comique de la scène. Ce mec est à des centaines de kilomètres d'ici. Il n'ira jamais jusqu'à venir m'affronter sur un territoire qui n'est pas le sien. Et d'une certaine manière, cette idée me rassure autant qu'elle m'agace. Sentir mon poing s'écraser contre sa figure empathique me ferait un bien fou. Mais même si je persiste à croire que cela me soulagerait, je suis loin d'être un habitué des règlements de compte. Sauf quand il s'agit de remettre en place un connard qui s'octroie le droit de se croire plus malin que moi.

Résigné, je décide d'arrêter de marcher en long et en large au milieu de la pièce et me laisse tomber dans mon canapé, en envoyant mon téléphone loin de moi. Il ne répondra pas. Mais finalement, l'alerte de messagerie s'active au moment même où je commence à baisser les bras et le prénom de cet enfoiré s'affiche sur l'écran. Ce n'est pas trop tôt.

Alex, 14h46 : « Et bien, on se dit à demain alors, mon pote ;) »

Mon état d'excitation redouble maintenant d'intensité. Mes mots n'ont pas dépassés ma pensée et je crois même que c'était exactement ce qu'il voulait entendre. Je ne perds pas un instant pour lui répondre.

Moi, 14h46 : « Pas de problème, mon « P.O.T.E » »

Ok, là je suis remonté à bloc. Je me lève et me rends rapidement compte en me voyant en transparence dans mon écran plat, que je n'ai l'air de rien à gesticuler des bras, tel un boxeur faisant ses exercices d'échauffement, au beau milieu de mon appartement. Mais le coup de fil qui s'affiche sur mon téléphone fait immédiatement descendre l'ivresse qui s'est emparée de moi. L'enfoiré, il l'a prévenue. Enfin, c'est la première supposition qui me vient à l'esprit lorsque je vois le prénom d'Ava sur mon smartphone. Pris de cours et ne sachant quoi dire, je laisse passer l'appel, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il peut s'agir d'un pur hasard qu'elle me téléphone pile à ce moment-là. Pour en être sûr, je décide de la rappeler. Cependant, vu que sa première phrase n'est pas un simple « allô », j'en déduis qu'elle est bel et bien au courant.

YOURS. // Tome 2Where stories live. Discover now