Chapitre 14

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♫ « Anyway » - Huntar ♫


△▲△
Louis
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Putain d'embouteillages. J'ai l'impression qu'à chaque fois que je décide de prendre ma bagnole, ces abrutis d'automobilistes font exprès de me faire chier. Et avec cette chaleur, ça n'arrange rien à mon impatience d'arriver enfin à destination. J'envoie un message à Harry pour le prévenir que j'aurai du retard.

Moi, 18:35 : « Ça bouchonne sur Primrose. Je serais à la bourre. Ne prépare rien sans moi. J'arrive. »

Le connaissant, il ne respectera pas ce que je lui demande et aura commencé à tout mettre en place seul. Il a souhaité organiser une soirée avec notre petit comité habituel, histoire que nous nous retrouvions tous ensemble pour la première fois depuis son accident.

Harry, 18:36 : « Ne te presse pas. Il n'y a pas tant que ça de préparatifs à faire. »

Qu'est-ce que j'avais dit ? Je suis sûr qu'il a déjà tout fait. Je ne cesse de triturer le bouton de la radio à la recherche d'une musique que j'aurai envie d'écouter. Cependant, rien de très intéressant ne retient mon attention. Jusqu'à ce que mes doigts se stoppent instantanément lorsqu'une voix, aux notes aiguës et familières, résonne dans l'habitacle. Le commentateur de la station coupe le titre avant la fin.

« Et voilà, nous vous l'avions promis en exclusivité, le tout nouveau single de Zayn, « Thrive », qui ne doit sortir que dans quelques semaines. Nous sommes les premiers à vous diffuser cet extrait. On attend vos réactions sur les réseaux sociaux, hashtag #ZaynIsBack... »

Je libère immédiatement un gloussement à l'entente de cette incitation de la part de l'émission. Le grand retour de Zayn... Enfoiré. Excédé, je n'insiste alors pas davantage sur ma recherche de musique et éteins totalement la radio.

Le trafic se débloque finalement plus rapidement que je ne l'aurais cru, mais je prends tout de même l'initiative de couper par des petites routes plus longues, mais moins fréquentées que la voie rapide. Une poignée de minutes plus tard, je suis enfin chez Harry, au terme d'un périple de plus de trois quart d'heure, alors qu'il en faut la moitié moins en temps normal. D'un léger klaxon, je l'avertis de mon arrivée pour qu'il ouvre son portail. Au coin de l'arrêt de bus qui se trouve à quelques mètres de chez lui, j'aperçois la silhouette d'un paparazzi, très mal dissimulé derrière un panneau publicitaire. Le portique principal s'ouvre, le faisant jaillir de sa cachette, son appareil photo braqué sur l'intérieur de la cour. J'avance rapidement ma Porsche et sors pour inciter le type à stopper son intrusion dans l'intimité de mon ami.

- Eh ! C'est une propriété privée, mec ! Recule, ou on fait intervenir la Police !

Mais ce connard ne se démonte pas et s'acharne au contraire à prendre un maximum de clichés. Heureusement, Harry n'est pas dehors, ce qui me laisse le temps de l'avertir qu'il peut refermer son portail électrique au plus vite. Mais il est plus vif que moi, puisque l'accès se réduit alors que je n'ai pas encore atteint l'entrée de sa maison. Je m'assure qu'il n'ait plus aucune visibilité avant d'ouvrir la porte. Harry se tient à quelques pas de là, debout sur ses béquilles.

- Tu sais que tu as un campeur devant chez toi ?

- Oui. Me répond-t-il simplement. D'après Joy, ça fait plusieurs jours qu'il est là.

- Mais appelle les flics, merde !

- À quoi bon ? Si celui-ci s'en va, il sera remplacé dans la minute par un autre.

YOURS. // Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant