Même si j'ai déjà mon idée là-dessus. Elle roule lamentablement des yeux avant de me répondre, comme pour me mettre face à mon excès de maturité.

- Oh ça va... Commence-t-elle après s'être détachée de moi. Jerry fêtait son anniversaire... on a juste bu une petite coupe après notre garde.

Je n'y crois absolument pas. Ou alors, si j'en juge par son haleine chargée, il n'avait pas ramené que du Champagne. Mais je persiste à croire qu'elle était encore avec cette Bianca, dont j'entends parler à longueur de journée. Il me tarde d'ailleurs de mettre un visage sur ce nom. Je décide de ne pas insister, mais maintiens une expression impassible pour lui montrer que son attitude m'agace. Joy s'élance une nouvelle fois et prend d'assaut mon cou, dans un élan bestial.

- Arrête, je ne suis pas d'humeur.

Suis-je réellement en train de dire ça ? Mais elle ne tient pas compte de mon objection et poursuit en mordillant mon lobe d'oreille. Elle sait bien que j'adore ça. Je la repousse encore.

- Il y a même pas cinq minutes, j'étais en train de dormir.

D'un claquement de langue, Joy me montre que je n'ai pas mon mot à dire. Son regard vire au noir en un instant. Elle plaque sa main contre ma bouche pour éviter que je ne la coupe une nouvelle fois dans son ardeur et semble ne pas se rendre compte de la force qu'elle décuple pour parvenir à ses fins. Projeté en arrière, je termine ma course contre le mur dans mon dos et heurte l'interrupteur. Nous nous retrouvons alors plongés dans le noir. Son autre main se loge immédiatement là où se situe son désir. Elle met toute la volonté du monde pour me faire durcir. Et il m'est tout simplement impossible de résister à ce genre de sollicitations venant d'elle. Ses doigts sont si agiles... Non, ils ne le sont pas. Il ne faut pas que je craque. Profiter d'elle dans cet état est trop facile... Sauf que là, je n'y suis pour rien. C'est elle qui profite de moi.

- Prends-moi, Styles.

Et mon amour ? J'aimais bien « mon amour ». Elle exerce des pressions tellement stimulantes... Non putain, c'est trop facile là. Elle profite clairement de moi alors qu'elle n'est pas dans son état normal. Et merde, ça monte quand même. J'étouffe un gémissement en me mordant le poing, jusqu'à ce que mes phalanges malmenées sous mes dents me crient d'abandonner l'idée de me freiner ainsi. Son visage au plus près du mien, j'entends son souffle me murmurer de la faire crier comme elle ne l'a jamais fait. Ses mots viennent réellement de franchir sa bouche, mais trop focalisé sur l'odeur de whisky émanant de ses lèvres, je n'ai pas réalisé leur impact sur mon corps. Sentant que je perds le contrôle, j'entreprends de nous guider vers l'étage, sachant pertinemment qu'à ce stade, il m'est impossible de faire machine arrière. Mais Joy me fait comprendre qu'elle veut de moi ici et maintenant en sortant un préservatif de son sac. Je ne suis plus maître de rien et symbolise ce constat en levant les mains, comme pour me rassurer moi-même sur le fait de ne pas profiter de la situation. Joy m'entraîne dans sa chute contrôlée sur les marches d'une main ferme derrière ma nuque. Elle est définitivement trop chaude ce soir. Désormais, mes paroles bien pensantes sont reléguées au plus profond de mon inconscient. Ma langue s'allie à la sienne et cette fois, c'est elle qui gémit. L'absence de contact visuel dû à l'obscurité me fait défaut. J'aimerais tellement dévorer son regard comme je dévore sa bouche. Assise face à moi dans une position des plus suggestives, je relève le tissu de sa robe pour accéder à ce qu'elle porte en dessous. Plus pour très longtemps. J'agrippe la dentelle de son string avec les dents et le lui enlève en le faisant glisser lentement pour l'exciter encore plus. Ses jambes sont prises de tremblements inattendus au contact de mon visage contre sa peau. J'humidifie deux de mes doigts avant d'explorer plus profondément son intimité. Mon immersion se fait sans aucune difficulté -bien que ce ne soit pas une nouveauté- mais c'est une étape que je ne néglige jamais. Je la connais si bien, que le chemin vers la jouissance n'est plus un secret. Je ne résiste pas à l'embrasser ardemment une nouvelle fois. Comme pour préserver sa voix pour après, elle me mord la lèvre pour ne pas crier. Sa main agrippe ma chevelure avec fermeté et je sens que c'est le signal pour réaliser le souhait qu'elle a exprimé tout à l'heure. Je retire alors mes doigts après de subtils va-et-vient et m'apprête à la pénétrer, mais la fais languir quelques instants.

YOURS. // Tome 2Onde histórias criam vida. Descubra agora