La Guerre du pouvoir, TOME I: Troublantes révélations [TERMINÉ]

Chapitre XL

PDV Calixte
Ayant fini de déjeuner avec la famille d'Amanda, je me rendis dans ma chambre que la directrice m'avait attribuée dans le deuxième bâtiment. Seulement, je ne savais pas du tout où je devais aller. Je restai plantée au beau milieu de l'entrée à réfléchir où je devais me rendre quand je sentis un parfum familier - seulement depuis une journée- Dan!
- Tu cherches quelque chose? fit-il.
- Oui, en fait je cherche ma chambre.
- Suis-moi.
Nous passâmes dans un couloir puis nous entrâmes dans un autre jusqu'à arriver dans un dernier encore plus long et beaucoup plus large.
- Il n'y a que des couloirs ici!
Il ne répondit pas mais il s'arrêta devant une porte où une plaque était accrochée et où était marqué mon nom.
- C'est là mais que veux-tu faire sachant que nous allons bientôt partir?
- Je voulais juste voir où se trouvait ma chambre... tu voudrais bien aller avec moi au chêne?
- Si tu veux, on se rejoint à l'entrée, fit-il avec un sourire ravissant aux lèvres.

J'attendais Dan en me remontant les cheveux en une couette haute et bien serrée, mes cheveux ondulés me retombaient dans le cou découvrant un tatouage formant un œil: non pas comme le nôtre mais fantastique. C'était un symbole pour moi pour je ne sais quelles raisons... J'étais assise sur les escaliers menant, je crois, au dortoir des garçons. Mon sac sur les genoux, je lisais un livre jusqu'à ce que Dan arrive et se mette devant moi.
- Tu lis?
- Tout le monde a le droit de lire, non? lui fis-je remarquer.
- Bien sûr...
Je rangeai mon livre dans mon sac et descendis les escaliers en continuant à parler.
- Depuis combien de temps es-tu dans cette école?
- Depuis l'âge de cinq ans.
- Et tu as... Dix-sept ans?
- Dix-huit.
- J'ai l'impression que cette discussion n'a aucun intérêt...
- C'est juste que tu n'as rien à dire. Il faut que tu le comprennes, rigola-t-il.
- Tu insinues que je ne fais que parler!
- Non pas du tout... fit-il en levant les yeux au ciel.
Nous prîmes le même chemin que lorsque nous y étions allés et nous arrivâmes les premiers. Je m'assis contre le tronc et sortis un miroir pour voir si j'étais toujours aussi bien maquillée.
- Sérieux! Tu te remaquilles maintenant!
- Oui comme une fille normale... En fait, je regarde juste si mon mascara a coulé.
Il s'assit à côté de moi et puis il sourit en ajoutant:
- C'est bon! Tu es assez belle.
- Je rêve! Tu viens de me faire un compliment!
- J'ai bien le droit de te dire ce que je veux.
J'éclatai de rire, en regardant son visage ultra-mignon. Puis, Amanda arriva en compagnie d'Alec main dans la main. J'en fus surprise. Ne m'avait-elle pas dit qu'elle était avec Jason? Mais cette question s'effaça quand aussitôt je me rendis compte qu'ils allaient très bien ensemble et que leur visage joyeux était communicatif. Je souris et Dan en fit autant. Tout d'un coup, Amanda découvrit notre présence et haussa les sourcils puis elle se rapprocha et dit:
- Nous ne sommes pas les premiers, alors!
- Eh non! ajoutai-je.
- Nous sommes là, s'écrièrent les autres en arrivant dans la prairie.
Maintenant nous étions au complet. Ornelia avait apporté les Chamallows, Clark et Martin les tentes et puis nous autres les sacs de couchage. Dan se releva et me tendit la main afin que je me lève même si je pouvais très bien le faire toute seule. Amanda me regardait étrangement mais j'en fis abstraction et partis en avant avec Dan quand elle me rattrapa et me prit le bras, un peu trop fermement à mon goût, pour m'emmener à l'écart.
- Tu peux me dire ce qui se passe?
- De quoi tu parles?
- De Dan.
- Qu'est-ce qu'il y a? Il est juste serviable, répondis-je.
- Ne me mens pas, rigola-t-elle.
- Je ne te mens pas et tu peux me croire...
Elle me regarda toujours pas convaincue. Néanmoins, elle me laissa rejoindre Dan qui m'attendait avec impatience.

PDV Amanda

J'étais sûre que Calixte avait un faible pour Dan même s'ils ne se connaissaient que depuis ce matin. Apres lui avoir parlé et de n'avoir pas été du tout convaincue, je rejoignis Sacha qui marchait à l'écart.
- Pourquoi ne marches-tu pas avec eux?
- Parce que j'aime bien la solitude, fit-il, désinvolte.
- Je suis sûre qu'ils ne te parlent pas car tu ne vas pas vers eux...
- Regarde-les! Je ne crois pas qu'il ait besoin de moi, franchement!
- Ils ne te connaissent pas comme moi...
- Qui te dit que tu me connais, rit-il.
Je lui infligeai un petit coup amical sur l'épaule, il me répondit en riant doucement.
- Sinon, comment vas-tu éviter les rayons du soleil?
- J'aurai juste à me mettre tout au fond d'une grotte. N'oublie pas qu'il n'y a pas que moi, il y a Martin, ajouta-t-il en levant le regard sur ce dernier qui s'amusait à faire rire Ornelia et Clark.
- Oui, je sais mais j'ai tendance à oublier qu'il est un vampire... Aimes-tu Calixte?
- C'est une gentille fille et très belle. Pas autant que toi mais quand même, combien de temps va-t-elle rester?
- Aucune idée, elle partira peut-être avec mes parents.
- On tourne à droite derrière les hibiscus, cria-t-il en coupant notre discussion.
Je restai avec lui jusqu'à ce que nous arrivions vers une ruine. Je ne cesserai d'être surprise du terrain de Kalyssa. La nuit évidemment était tombée depuis un bout de temps déjà mais je ne m'en étais pas rendu compte. Un petit ruisseau passait le long de la ruine et brillait sous la lumière éclatante de la lune et de ses étoiles en ondulant sous le passage de poissons. Sur les murs, les ombres des plantes déambulaient comme des revenants aux démarches élégantes dans leur ancienne ville et le feu qu'avaient allumé Alec et Dan ajoutait plusieurs autres silhouettes aux reflets orangés. La chaleur des flammes me réchauffa car, malgré cette magnifique nuit, il faisait froid. Je m'assis sur l'un des sacs dépliés à côté de Calixte. J'étais heureuse qu'elle soit là. Nous allions pouvoir repartager nos secrets et nos problèmes comme quand nous avions douze ans et ça me manquait. Je m'en voulais terriblement d'être partie sans rien lui dire...
- Calixte... Je voulais te dire que je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir prévenue.
- J'accepte tes excuses parce que j'ai rencontré tes amis et je t'ai retrouvée, toi, dit-elle en me prenant dans ses bras.
Je lui rendis son étreinte et je me sentis soulagée.
- Qui veux des machmallows?
- Cha...
- Tu as un problème avec la guimauve, le loup, fit remarquer Sacha.
- Je t'ai déjà dit que j'avais un prénom! s'énerva Alec.
- Ouais je sais mais je préfère la façon dont je t'appelle.
- Sauf que moi non! Alors, arrête de m'appeler comme ça!
- Je ne crois pas que tu sois bien placé pour donner des ordres, ajouta Sacha, le loup.
Alec s'énerva encore plus jusqu'à se lever et partir en direction de Sacha qui était tout sauf énervé et apeuré par l'arrivée d'Alec devant lui. Ce dernier le prit par le col mais Sacha dit d'une manière feinte:
- Tu ne vas tout de même pas me faire du mal.
Alec était prêt à lui mettre un coup de poing dans le visage mais j'intervins:
- Stop! Arrêtez! Vous ne voyez que ce devait être une soirée sympa et amusante! Au lieu de ça, vous avez trouvé le moyen de vous battre encore pour des choses inutiles! Alors maintenant, Alec, tu vas t'asseoir et, Sacha tu vas stopper toutes tes réflexions pour cette nuit! Compris?
Alec grogna pour finalement aller se rasseoir comme je le lui avais demandé. Quant à Sacha, il semblait amusé d'avoir énervé Alec, néanmoins il allait faire ce que je lui avais dit.
Ornelia distribua à tout le monde des brochettes que nous fîmes chauffer au dessus du feu qui avait doublé de volume grâce à moi. Je le fis reprendre sa taille normale puis nous recommençâmes à parler normalement.
- On fait un action/vérité? proposa Mirabelle.
- Oui si vous voulez.
Tout le monde acquiesça sauf Alec qui semblait hésitant mais qui finit par accepter.
- Moi qui commence! s'exclama Mirabelle. Amanda, action ou vérité?
- Vérité, répondis-je.
- euh... Aimes-tu Alec?
Je me tournai vers Alec qui faisait complètement autre chose mais qui releva la tête comme si il avait senti mon regard sur lui. Il me sourit alors je répondis:
- Oui.
- C'est mignon, chuchota Ornelia.
- Allez c'est à toi Amanda, dit Mirabelle.
- Dan, désignai-je enfin, action ou vérité?
- Action.
Je savais que c'était idiot mais j'avais envie de lui donner cette action pour découvrir si Calixte allait rougir.
- Embrasse Calixte.
Cette dernière releva la tête, interpellée, puis elle regarda Dan qui lui souriait. Il s'approcha d'elle et l'embrassa. J'attendais sa réaction quand il enleva ses lèvres des siennes. Elle avait rougi!
La soirée continua dans les blagues, les histoires de monstres ou d'autres jeux. Vers une heure du matin, Sacha et Martin partirent se coucher dans les ruines pour échapper au soleil plus tard. Le sommeil n'allait pas tarder à prendre tout le monde. Les trois garçons restant allèrent se coucher dans une tente et les quatre filles se divisèrent en deux: Ornelia, Mirabelle et Calixte, moi. Et forcément la seule qui ne trouva pas ce satané sommeil fut moi. Je sortis de la tente discrètement pour aller m'asseoir auprès du feu pour regarder le ciel. Une étoile filante passa et je fermai les yeux.
- Tu fais un vœux, fit une voix derrière moi.
Je les rouvris et me retournai pour voir qui n'était pas endormi comme moi et cette personne c'était Alec. Je lui souris, mon visage illuminé par le feu que j'avais fait grossir. Il s'assit derrière moi et je m'adossai sur lui. Il s'amusa avec mes cheveux les enroulant autour de ses doigts.
- Toi non plus, tu ne dors pas, lui fis-je remarquer.
- Non, je n'y arrive pas.
Il se racla la gorge avant d'ajouter:
- Je suis désolé pour tout à l'heure, il m'a vraiment énervé.
Je le sentis se crisper à ces paroles. Je lui pris les mains et chuchotai:
- Tu sais comme il est... Arrogant et énervant justement mais ignore ses réflexions et il s'arrêtera.
- Mouais... Dit-il, pas tout à fait convaincu.
Je me retournai pour voir son visage: ses yeux noirs brillaient comme des diamants et il se mordait la lèvre inférieure. Je posai ma main sur sa joue, le caressant avant de déposer un baiser. Et il se détendit. Je laissai tomber ma tête sur son torse et il se coucha doucement sur son blouson déplié. Enfin je m'endormis sereine.