Chapitre II

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Image: Alec

- Tu es une sorcière, ma chérie.
- Mais pourquoi tu ne me l'as jamais dit.
- Parce que tes pouvoirs ne s'étaient pas manifestés, me répondit-elle.
- Et avec ce que j'avais eu, il y avait un rapport?
- Non, je pense que tu avais vraiment de la fièvre ce coup-là.
- Mais toi, tu es une sorcière?
- Oui je suis une sorcière comme toutes les femmes de la famille, m'expliqua-t-elle.
- Et tu viens de me donner tes pouvoirs? Demandais-je.
- Oui.
- Pourquoi?
- Parce que je sentais que je devais les transmettre à ma fille et cela s'est fait tout seul. On ne choisit pas le moment où on les partage. La boule de feu qui s'est formé ne provenait pas de moi, elle s'est créée toute seule mais il me reste quand même mes pouvoirs, je suis toujours une sorcière.
- Mais alors pourquoi ce froid?
- Je ne sais pas du tout car dans notre famille, nous avons le pouvoir de l'été, c'est à dire du feu.
Je restais perplexe en regardant ma mère qui elle réfléchissait. Tout à coup j'en eus ras-le-bol de toutes ses cachoteries et de ne pas savoir ce qui m'arrivait aujourd'hui. C'est alors que je sentis toute la chaleur de mon corps se concentrer dans mes yeux comme si des flammes dansaient dans mes pupilles. Je me regardai aussitôt dans ma glace. Merde! J'avais les yeux rouge sang. Mon corps gelait alors que mes yeux brûlaient.
La sonnette retentit et je me rappelai que Calixte était censée venir. Je me calmai rapidement et courus lui ouvrir. J'avais envie de tout lui raconter, alors je me hâtais. J'allais si vite que j'avais l'impression de voler. Quand j'ouvris la porte et que je vis son visage insouciant, je me ravisai.
- Salut, bon anniversaire!
- Merci mais je t'avais dit de ne rien amener.
- Quand même, il faut bien quelque chose pour fêter ça.
Je la laissai rentrer en priant que je puisse contrôler mes pouvoirs devant elle. Elle posa son cadeau et le gâteau. Sa mère était pâtissière alors j'étais sûr qu'il serait délicieux. Ma mère amena dix-sept bougies et Calixte commença à les allumer puis elle me demanda de les souffler. Je me penchai: je n'avais même pas ouvert la bouche qu'elles s'étaient toutes éteintes.
- Elles sont bizarres ces bougies.
Elle les ralluma et le phénomène se reproduisit, nous laissâmes tomber et mangeâmes le gâteau, un pur délice. Je voulus boire mais quand je portai l'eau à mes lèvres, elle se cristallisa. Je cachai mon verre rapidement de la vue de Calixte qui n'était au courant de rien. La suite de mon anniversaire se déroula sans problèmes majeurs et à la fin de la journée, je ramenai Calixte chez elle et je rentrai chez moi crevée des événements de la journée. Je me laissai tomber sur mon lit et m'endormis profondément. Cette nuit pas de rêves étranges.
Je passai le dimanche à poser des questions à ma mère et à regagner la confiance de Damien après l'avoir congelé. Je devais aussi m'entraîner pour mon concert de la semaine prochaine.

Lundi matin quand je me réveillais, je commençai à m'habiller jusqu'au moment où je me rappelai que nous devions faire une dissection en SVT. Les quinze minutes qui suivirent furent consacrées à ma préparation mentale à cette épreuve que j'allai subir.
Sur le chemin, je sentis une présence comme si quelqu'un m'espionnait. Par réflexe, je me retournai et vis deux yeux noirs qui me fixaient. Je pris mes jambes à mon cou et courus jusqu'au Lycée. Quand j'entrai dans l'enceinte, je ralentis mais pas assez tôt pour m'empêcher de foncer dans Jason qui me rattrapa une fois de plus.
- C'est moi ou j'ai l'impression que tu aimes être dans mes bras?
- Non, c'est juste que tu me croises à chaque fois que je cours.
- En parlant de ça, tu cours vachement vite, je n'ai même pas vu que tu arrivais et tu m'es encore rentrée dedans, dit-il.
- Oui, je sais mais qu'est-ce que tu fais toujours sur mon chemin?
- C'est le destin, rigola-t-il. Bon! Moi j'ai Chimie avec Mme Labarre.
- Bonne chance! Mais moi c'est pire: j'ai une dissection avec M. Chancre, lui annonçai-je.
- Moi, ça ne me dérange pas.
- À chaque fois que l'on fait ça, je tombe dans les pommes, dis-je en rigolant.
- Chochote, bon allez, bonne chance!
Sur ce, nous nous séparâmes mais avant que je ne rentre dans la classe, il m'attrapa le poignet et me demanda si je voulais manger avec lui à midi.
- Oui, mais il y aura Calixte, mon amie qui viendra squatter.
J'entrai dans la classe et pris la dernière place libre à côté d'Alec. Non! Quand j'arrivai vers lui une odeur de chien me chatouillait les narines. J'en fis abstraction et m'assis à côté de lui.
- Salut, me dit-il.
- Salut, répondis-je avec une voix neutre.
Quand soudain, le prof arriva et lança:
- Bonjour les jeunes! Nous allons commencer la dissection. Veuillez aller chercher votre cœur de dinde dans le frigo et les autres, prenez le protocole sur la table à l'entrée.
Quand Alec vit mon air dégoûté, il se proposa pour aller chercher le cœur. J'en fus soulagée jusqu'à qu'il le pose sous mon nez mais l'odeur du sang ne me dérangea pas plus que ça. Elle était presque attirante. Nous suivîmes le protocole à la lettre jusqu'au moment où l'odeur entêtante devint séduisante mais je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, je commençais à m'inquiéter. Après m'être aperçue de ceci, j'eus envie de vomir. Je demandai au professeur de sortir pour prendre l'air comme j'avais déjà fait au moins trois malaises pendant ces dissections. Il me laissa sortir jusqu'à la fin du cours. Quand la sonnerie retentit, je revins chercher mes affaires et fus interpellée par Alec.
- Ça va? me demanda-t-il.
- Oui mais je déteste les dissections, répondis-je gênée qu'il s'inquiète de mon état.
- Je pense que c'est bien plus que ça car pendant le cours tes yeux sont devenus noirs.
- Tu dis n'importe quoi mes yeux sont noisette, ils ne vont pas changer de couleur.
- Par exemple, tes yeux viennent de changer de couleur à l'instant, ils sont passés de marron à bleu en quelques secondes.
Je le fixai et j'eus l'impression que j'avais déjà vu ses yeux quelque part mais pas sur lui. Je l'abandonnai sur place et me rendis à mon cours suivant. Une fois les cours de la matinée finis, je me rendis au réfectoire et expliquai à Calixte que Jason viendrait manger avec nous.
- T'as réussi à ramener le Prince Charmant!
- En fait, c'est plutôt lui qui me l'a demandé.
- Ah! ça veut dire que tu lui plais, répondit-elle avec un grand sourire.
- Mais non.
Jason nous attendait déjà à une table à l'autre bout du réfectoire, nous nous dirigeâmes vers lui, mais je vis qu'Alec se trouvait à ses côtés et n'avait pas l'air heureux du tout. Jason m'adressa un sourire charmeur et je m'assis à coté de lui. Nous parlâmes tout le repas mais plus je me rapprochais de Jason plus Alec était de mauvaise humeur! Je ne le comprenais pas. Nous n'étions même pas ami! Quelques minutes avant que les cours ne reprennent nous sortîmes du réfectoire et allâmes en classe chacun de notre côté mais Alec me rattrapa et s'exclama :
- Mais tu es complètement folle de te rapprocher de ce mec.
- Ce "mec", comme tu le dis, s'appelle Jason et il est très sympa!
- Merci, je sais comment il s'appelle!
- Bon lâche moi je dois rentrer en classe!
- Fais attention à toi avec ce mec! Au fait tes yeux sont encore devenus rouges et la température du couloir vient d'augmenter de quelques degrés! Tes pouvoirs ne vont pas passer inaperçus bien longtemps...
- De quoi parles-tu ?
- Amanda, je sais tout sur toi! Sur ce, je dois aller en cours!
J'en restai bouche bée. Comment savait-il?
Ce mec était très bizarre et il me faisait même un peu peur! J'étais encore dans mes pensées lorsque mon prof m'appela et me demanda de rentrer en classe. La suite de la journée se déroula normalement sans apparition d'Alec ou de Jason.

La Guerre du pouvoir, TOME I: Troublantes révélations [TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant