Conspiracy EN PAUSE

Chapitre 20.

[Résumé du chapitre précédent: Talia ne sait plus où elle en est et ne cesse de se remettre en question. Elle décide de traquer Helena afin de venger Janis. Elle finit par la trouver, l'espionne mais reçoit un coup sur la tête qui lui fait perdre connaissance.]

Je sentais le sol dur et froid contre moi. Tous mes muscles semblaient endoloris et j'étais ravagée par un douloureux mal de crâne. Pire, je ne comprenait rien du tout. L'instant précédant, j'étais occupée à observer discrètement Helena et puis... plus rien.

J'avais réellement l'impression que ma tête allait exploser tant j'avais mal. J'essayais de gesticuler un peu pour réveiller mes muscles, mais je ne parvenais pas à me mouvoir normalement.

J'allais ouvrir les yeux quand j'entendis un horrible hurlement. C'était le cri de quelqu'un qui souffrait et qui se faisait torturer. Un frisson me parcourut l'échine. Les hurlements se répétaient, les uns après les autres. Quand ils cessèrent, je me doutais que plus jamais ne sortirai de son de la bouche de celle qu'on avait probablement tuée.

Je commençais à comprendre que ma situation était encore pire que je l'avais imaginé. Cette fois, les paupières se soulevèrent d'elle même, j'avais besoin de voir pour saisir ce qui m'était arrivé. Je crus vomir. À côté de moi gisait le cadavre ensanglanté d'Helena qu'on avait tuée avec une violence inouïe.

Je repensais aux terribles hurlements et j'eu un terrible pressentiment. Je priai pour qu'il n'ait pas lieu d'être, c'était impossible. Je ne pouvais pas bouger, j'étais coincée au sol, pieds et poings et pieds liés à côté d'un cadavre. J'avais l'impression d'être de ces condamnés qui attendaient sur l'échafaud pour que l'on vienne les achever.

Cette sensation ne faisait que s'accentuer, et je me rendis compte que quelqu'un se dirigeait vers la pièce où j'étais piégée, le bruit de pas pouvait en témoigner. La personne qui m'avait probablement assommée et tué Helena pénétra dans l'immense pièce.

Mes yeux s'écarquillèrent d'eux même. Mon pressentiment avait été bien fondé... je ne comprenais pas comment cela pouvait être possible. Je savais donc l'identité de celle qui venait d'assassiner la fille dont j'avais entendu les hurlements. J'eus un haut le coeur.

J'avais peur. Non, j'étais terrifiée. L'effroi semblait me consumer. Il ne me suffisait que d'un regard pour savoir que j'allais mourir. C'était presque inscrit dans les yeux de la jeune qui arriva bientôt à mon niveau. Je ne pouvais pas le croire.

-Que se passe-t-il Talia ? Je pensais que tu serais contente de me revoir...

-Tu... tu viens de tuer Ilena! Comment as-tu pu faire ça? rétorquai-je

Une lueur étrange, peut-être de la tristesse, s'alluma dans les yeux de ma geôlière. Je ne tardai pas à l'identifier, ce n'était autre que de la déception. Malheureusement, elle était mêlée avec de la folie.

-Ilena, Ilena... tu n'as qu'à ce mot à la bouche? Cette traîtresse m'a reniée. Elle n'est plus là et pourtant c'est d'elle que tu parles ! Tu n'en as rien à faire de moi ou quoi? cracha la jeune fille.

-Tu étais mon amie... murmurai-je d'une voix brisée.

-Parce que je ne le suis plus?! dit-elle.

-Je... je suis désolée Nella.

Nella. Pourquoi ? Pourquoi n'arrivai-je pas à reconnaître mon amie de toujours? Comment est-ce que cela pouvait être possible? J'avais le sentiment d'être détruite de l'intérieur par cette nouvelle. Pourquoi elle? Les questions étaient innombrables. Tout. Absolument tout, mais pas Nella.

-Tu as tué ta cousine, accusai-je.

-Je crois qu'on a compris, merci! fit Nella en levant les yeux au ciel. Quand je pense que j'aurais pu te tuer avant et que je t'ai gardé en vie pour que tu sois là dernière... tu sais Talia, tu étais la première dans mon estime, bien avant Ilena.