Chapitre 2.

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M. Drilou m'observais. Ma famille aussi. Plus qu'une étape et je serais une Bleue à jamais. J'hésitais, je n'avais pas envie d'avoir une étiquette à vie. Je n'avais qu'à verser un peu de mon sang dans le liquide qu'on m'avait donné et le boire.

Nella avait eu seize ans il y a deux mois plus tôt. Elle m'avait raconté que le sérum n'avait rien changé en elle à part la couleur de son sang. Elle m'avait expliqué que c'était juste pour avoir le moyen de vérifier dans quelle cité habitaient les gens que ce «rite» existait.

Drilou continuais de me regarder. Bon je n'avais pas le choix, sinon je sentais que j'allais avoir des ennuis. Tout le monde l'avait fait et ça n'avait pas non plus changé leur vie. Drilou me tendis un couteau pour m'entailler la main. Quel rustre! Je n'allais pas faire pas faire ça avec un couteau. De toutes façon, je savais qu'il ne m'avait jamais aimé...

Je refusai donc l'ustensile d'un signe de tête et sortis mon aiguille. Comme je l'avais déjà fait tout à l'heure, j'appuyai légèrement sur un de mes doigts avec, et la perle de sang écarlate qui en sortit tomba dans le liquide. Bleu à la base, il prit une teinte violette. M. Drilou me dit:

-J'ai entendu qu'une fois que ton sang devient bleu,sa nuance dépends de ton âme. Quelqu'un de mauvais a toujours un sang bleu très foncé.

Il me souriait méchamment. Je savais ce qu'il pensait, il croyais que mon sang serait foncé. Quel sale type! Pour lui montrer que son sous-entendu ne m'atteignait  pas, je lui rendis son sourire. Il allait voir si mon sang était sombre! Je n'osais même pas imaginer la couleur du sien!

Je pris le liquide et l'avalai d'une traite. Ma mère intervint:

-Attention Talia, c'est très mauv...

Elle fut interrompue par ma toux. Je suffoquai, ce breuvage était ignoble! Je regardai Drilou, ses yeux pétillaient, il était amusé par ma situation. Je le détestais! Ma toux commençait à se calmer. Ça m'apprendrait à jour les sournoises...

Je m'emparai de mon aiguille et la plantai dans mon pouce. Bon, c'était la dernière fois que je le faisais, je n'étais pas masochiste non plus! Le sang qui s'écoulait de mon doigt était tout sauf rouge. Et il n'était pas non plus foncé, il était d'un beau bleu ciel. Je lançai à M. Drilou un regard triomphant. Je ne lui fit aucune remarque par rapport à ça, mais je lui dis de mon ton le plus poli:

-Merci de votre aide Monsieur. Moi et ma famille vous souhaitons une très bonne journée.

Il avait comprit le message, il dit au revoir à mes parents et puis s'en alla. Ma mère caressa mes cheveux tout en soupirant.

-Alors maintenant tu as seize ans. L'année où tout peut arriver...

Je ne répondis pas, je croyais qu'il n'y avait rien à ajouter à ça.

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Vers quinze heures, j'allai  au parc public. On s'y était donné rendez-vous avec Nella. Quand j'arrivai, elle était déjà là. Elle ne s'en rendis pas compte, mais des garçons lui tournaient autour. Il y avait des fois où j'aurais été presque jalouse d'elle...

-Talia!! Bon anniversaire! Tu vas bien? Alors, comment ça s'est passé avec Drilou? me lança-t-elle.

-Merci Nella! Bon avec Drilou, c'était comme d'habitude...

-Qu'est ce que t'en as à faire de ce sale type?! Allez, viens plutôt, j'ai un cadeau pour toi.

Et bien, c'était ma journée! Mais bon, je n'allai pas m'en plaindre et même temps, c'était mon anniversaire.

Mon amie brandit un paquet mal emballé. C'était du Nella tout craché! C'était aussi pour ça que je l'aimais, pour son côté distrait. J'ouvris le cadeau rapidement, c'était une trousse à maquillage. Elle contenait quelques rouges à lèvres, des fards à paupières et un mascara.

-Ca te plaît? me demanda Nella. J'ai commencé à me maquiller quand j'ai eu seize ans et j'ai trouvé que c'était une bonne idée que tu t'y mettes aussi!

Je la remerciai en la serrant dans mes bras, elle était si gentille! Qu'est ce que j'aurais fait sans elle?

-Nella, on ferait mieux d'aller sur la grande place non? Il est seize heures moins dix et il ne faut pas qu'on rate l'annonce.

-Tu as raison, viens on y va.

Cinq minutes plus tard, nous étions sur la grande place. Il y avait déjà beaucoup de monde, j'aperçus Théo et nous le rejoignîmes. Alors que nous allions commencer à bavarder, nous vîmes un émissaire se mettre au milieu de la place, pour que tout le monde puisse le voir et l'entendre.

Les murmures de la foule stoppèrent, tous voulaient entendre ce qu'allait dire l'émissaire, et plus précisément le prince.

-Cher peuple de Mooristilla, si je vous ai réunis ici, c'est pour vous annoncer une nouvelle regrettable. Nous avons affaire à une disparition. La nuit dernière, la princesse Léane est morte. Vous ne pouvez pas rester sans dirigeante, un Choix aura donc lieu demain.

Non! Pourquoi aujourd'hui?! Il  avait fallu que ça tomba le jour de mon anniversaire... Si seulement ça avait eu lieu il y a une semaine... Mais quelle égoïste, je ne pensais qu'à moi! Je ne risquais pas d'être nominée moi! Nella si... Plus j'y pensais, plus j'en étais sûre. Nella serait choisie.

Dans ma tête, mes pensées s'entrechoquaient. J'étais effondrée... J'étais obligée de me retenir au bras de Théo pour ne pas tomber par terre.

Je regardai Nella, elle ne parlais mais ses yeux disaient tout. Je ne l'avais jamais vue aussi grave. Autour de nous, c'était la cohue. Personne ne s'attendait à ça. Personne n'était prêt.

Théo s'approcha de moi et me serra dans ses bras.

-J'ai peur pour toi Talia... murmura-t-il.

-Ne crains rien, je ne risque pas d'être choisie.

Il me répondis par un grognement étouffé.

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Ce soir, à table, l'ambiance était bien morne. Personne ne parlais et ma mère avait les yeux rouges. Cette nuit, comme le voulait la tradition, elle allait préparer mon sac. Même si nous n'étions pas choisies, nous avions toutes besoin d'un sac, au cas où. Et pour celles qui devaient se rendre dans la cité engloutie, le sac était d'une grande aide.

Ma pauvre Nella... Elle allait être choisie et n'aurait qu'une chance sur dix de survivre... Je refoulai mes larmes, je ne voulais pas pleurer maintenant. Je souhaitai une bonne nuit à ma famille et montai me coucher. Je me déshabillai, pris une douche et j'allai au lit.

Cet anniversaire avait été le pire de ma vie. Je m'endormis en espérant ne pas à avoir à faire avec trop de cauchemars...

Coucou, c'est encore moi, deux chapitres en une journée :)
J'étais très inspirée cette fois ci et je n'ai pas eu besoin de beaucoup de temps ^^ Avez vous apprécié ce chapitre? Avez vous remarquer le détail qui cloche dans l'annonce du prince?
Bisous, Juliette <3

Conspiracy EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant