Chapitre 5.

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Deux hommes, le conducteur et le présumé neveu du prince nous firent sortir une par une du véhicule.

J'étais éblouie par la lumière du jour, à l'intérieur du camion, c'était très sombre. D'après les zébrures rose-orangé qui déchiraient le ciel avec une étrange grâce, il était environ dix-sept heures. Ils semblait que le Choix avait duré plus longtemps que prévu, normalement ça devrait durer seulement pendant une petite heure. Je me questionnai, qu'est ce qui avait pu leur prendre autant de temps?

Alors que mes yeux commençaient à s'habituer à cette clarté soudaine, je saisis que nous étions en dehors de la Ville Libérée. Devant moi de grandes plaines d'un vert vif respirant la vie... J'inspirai un grand coup, je me sentais bien.

En me retournant je pouvais voir les remparts de cette dernière J'étais tout de même déçue. Je pensais voir rivières et forêts, plaines parsemées de collines mais il n'y avait rien de tout cela, rien à part un petit bois proche de l'endroit que le camion avait choisi pour se garer.

En regardant un peu mieux, je pus distinguer quelques maisonnette aussi vertes que l'herbe si bien qu'elles sont très difficiles à apercevoir. Peut être que ce sont les habitations des mythiques Cultivateurs!

Le garçon qui conduisait le véhicule nous informa:

-On va dans le petit bois que vous avez probablement vu. Je vous préviens, ce n'est pas la peine d'essayer de vous échapper, il n'y a rien dans les environs et nous aurions tôt fait de vous rattraper.

Ils étaient seulement deux et on était dix. Il se passa quelque chose d'étrange. Au même moment nous tournions toutes les dix la tête vers les autres. Il y avait des filles que je n'appréciais pas mais c'était le seul moyen de nous échapper.

Nous devions nous disperser au même instant, normalement les menottes ne devraient pas trop nous entraver dans notre course. Nous avions toutes compris, un seul regard me suffit pour le savoir.

J'avais du mal à saisir ce qui était vraiment en train de se produire mais j'avais l'impression d'être en transe, de pouvoir communiquer par télépathie.
Un décompte muet se fit entendre par mon esprit. Trois... deux... UN!

Je courus comme si ma vie en dépendait, ce qui était sans mentir un peu le cas, et je vis Nella me suivre. J'avais envie d'éclater de rire, j'étais libre et que c'était bon de sentir le vent dans mes cheveux!

Alors que j'allais pousser un cri de joie, je fus arrêtée dans mon élan. Une décharge parcourut mon dos et je m'effondrai, terrassée par une douleur aiguë.

Mon ventre était transpercé d'une sorte de flèche, faite d'une matière non solide et à l'éclat d'un blanc très pur. Cette chose était en train de me ronger de l'intérieur, que j'avais mal...

Le neveu du prince et le conducteur de camion étaient maintenant accompagnés d'une dizaine de gardiens de la paix. Ils avaient prévu le coup. Je pleurais tant je souffrais, mais c'était aussi des larmes de rage et de déception, comment avais-je pu être aussi naïve? Nous nous étions toutes les dix faites piéger de la même façon.

Un gardien de la paix avança vers moi et arracha la flèche de mon dos sans cérémonie, m'arrachant un cri de douleur. Il déclara avec un petit air satisfait:

-Ces nouveaux bijoux de technologie sont parfaits, à croire que nos armes sont magiques! Il faudra remercier le prince.

Le prince, toujours le prince, j'en avais assez! Il était la source de tous mes problèmes. Comment un seul homme pouvait réussir à faire autant de mal à autant de personnes?

J'avais peine à me lever, j'étais trop faible. Mes jambes étaient incapables de me porter et mon dos me faisait affreusement souffrir.

Le gardien de la paix mit fin à mes tentatives d'essai en me soulevant par la taille. Il me plaça négligemment sur une de ses épaules et rejoignit ses camarades qui portaient chacune de mes compagnes.

Je n'avais même pas la force de me plaindre de ma position tant mes muscles étaient endoloris. Je me demandais de quoi était faites ces flèches, je me sentais à moitié paralysée.

Nous avions vite fait d'atteindre le petit bois comme l'avait annoncé le conducteur. Le gardien de la paix qui me portait me laissa tomber brusquement et me tendis une gélule. Il expliqua d'un ton bourru:

-Tu ferais mieux de prendre ça, tu te sentiras mieux après, du moins c'est ce qu'a déclaré le prince.

Je fronçai les sourcils, je n'avais aucune envie d'avaler quoi que ce soit venant de cet homme. En même temps, si ça pouvait apaiser la douleur... Nella avait déjà pris le sien et poussa un soupir de soulagement. Résignée, j'enfournai le médicament d'un coup.

Une sensation de chaleur m'envahit, je me sentais vraiment mieux! Voyant que nous avions toutes avalé nos remèdes, le neveu du prince prit la parole.

-Nous allons passer sous terre en prenant un passage secret. En dessous vous trouverez de quoi vous loger mais Ni, la cité engloutie se trouve exactement sous la Ville Libérée. Personne n'y pénétrera avant demain. Me suis-je bien fait comprendre?

J'acquiesçai avec entrain, j'avais peur de cet homme, les regards ardents qu'il me lançait de temps à autre sonnaient dans ma tête comme un avertissement. Je devais faire attention et ne pas oublier qu'il avait tenté de me faire du mal...

Il appuya de sa main gantée sur un point précis d'un gigantesque arbre. Ce point se teinta de blanc. Le phénomène qui se produit ensuite était inexplicable. L'arbre sembla clignoter mais pas de façon mécanique, presque de façon naturelle.

Soudain, une porte se découvris et laissa un passage de taille indéterminée. Poussée légèrement, j'entrai, suivie du des autres.

Il n'y avait rien d'autre que du noir. Et puis soudain un cri. Je vis les gardiens de la paix et le conducteur du camion se plier en deux et se boucher les oreilles. Je ne comprenais pas, ce bruit n'avait rien de mauvais, au contraire il m'apaisa et il m'apparut comme une chanson que mon inconscient semblait reconnaître.

Ma vision se troubla, des souvenirs m'envahirent, mais ce n'étaient pas les miens. Je vis la belle jeune fille matte aux longs cheveux noirs à côté de moi. Je murmurai:

-Dénissia...

Elle me contempla de ses beaux yeux d'un noir profond et dit à son tour:

-Thalya, un jour tu reviendras... Et ce jour marquera la fin du mal qui est en train d'occire notre peuple.

Le son mélodieux cessa, me ramenant à la réalité. Ma meilleure amie, à côté de moi, avait l'air choqué. Mais pourquoi donc ai je appelé Nella «Dénissia»? J'avais beau chercher je ne trouvais pas de réponse. Pendant un instant, j'avais eu l'impression de ne plus être moi même...

Je regardai autour de moi, nous étions dans une grande pièce aux murs de terre. Ni, la cité engloutie... Devant moi se tenait l'énorme statue d'une femme. Elle m'était familière, je trouvais qu'elle me ressemblait un peu. Une de ses mains était tendue vers le ciel et l'autre était posée sur son cœur.

Sur le piédestal de la statue était simplement gravé:

«Prends garde à Ni et au labyrinthe maudit. Ceux que tu as toujours connus ne seront plus jamais les mêmes. Le labyrinthe change les gens.»

Pour une raison que j'ignorai, je m'avançai et m'agenouillai devant la statue en pleurant. Je ne savais pas d'où venaient mes émotions et j'étais incapables de les comprendre...

Hey :)
Nouveau chapitre qui j'espère vous aura plu où il se passe plein de choses bizarres x) Vous n'êtes pas trop perdus? J'ai fait une relecture des précédents et j'ai corrigé les fautes parfois choquantes :/ Au fait, j'aimerai savoir, est-ce que vous écoutez la musique mise en média pendant votre lecture? :)
Bisous, Juliette <3

Conspiracy EN PAUSEWhere stories live. Discover now