Chapitre 7.

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Je pénétrai dans la chambre qui m'est attitrée, c'était vraiment magnifique... C'était tout petit, il n'y avait pas beaucoup de mobiliers. Sauf que, petit détail de rien du tout, il y a des arbres dans la pièce. C'est juste ahurissant. Les arbres étaient au nombre de trois mais ils suffisaient à donner l'impression que l'on se situait dans une forêt.

Au milieu de la salle circulaire se trouvait un beau lit de forme ronde, et à côté une petite table de nuit. C'était simple, mais ça me convenait. En fait, c'était juste parfait et de toute façon, je voyais mal à chez qui j'aurais pu pourrais me plaindre.

Alexandre? Non, je ne lui faisait pas confiance, il m'avait l'air instable et à moitié fou. Je ne devais pas oublier la façon dont il s'était comporté tout à l'heure, je ne devais pas me laisser embobiner par cet homme. J'avais peur qu'il se moque de moi, je ne voulais pas souffrir par sa faute.

J'avais une demi-heure devant moi, ça me laissais du temps sachant que je n'avais aucune envie de déballer mes affaires maintenant. Je n'avais qu'à aller au salon commun, j'étais presque certaine que j'y trouverais Nella.

Je pris mon sac-à-dos sur une épaule, je ne faisais pas confiance aux autres filles, elles pourraient très bien pénétrer dans ma chambre. Après tout, on ne nous avait pas envoyées dans la cité engloutie pour une promenade de santé, si nous étions ici, c'était pour une question de vie ou de mort. Je risquais probablement de mourir demain... Je ne voulais tuer personne, je n'en aurais pas la force.

Je devrais sûrement m'inquiéter quant à ma mort, mais en fait, c'était à peine si j'en avais quelque chose  à faire. Je croyais qu'il valait mieux mourir que de devenir une princesse et être à la solde du prince. Je pensais que j'avais déjà eu un bon aperçu de ses méthodes...

Bon,  Alexandre m'avait dit que pour aller jusqu'au salon commun, je n'avais qu'à aller sur la gauche en partant de ma chambre et poursuivre tout droit jusqu'à arriver.

J'avançai presque à tâtons dans le long couloir censé me mener à destination tant l'obscurité y était présente. J'espérai sincèrement que Nella serait dans le salon, j'étais effrayée par les sombres galeries de la cité engloutie.

Et je n'imaginais même pas celle de Ni, la légende décrivait la cité comme un véritable labyrinthe. Une allusion à ne pas prendre à la légère...

Je débouchais enfin sur le salon commun, heureusement c'était un grand espace car j'avais cru que j'allais devenir claustrophobe. On pouvait dire qu'ils avaient décoré cet espace avec goût, le sol était recouvert de magnifiques tapis et les murs étaient rendus invisibles par des tapisseries très colorées. Il y avait des chaises, des canapés et des fauteuils un peu partout dans la pièce. Ce joyeux capharnaüm rendais le salon commun très attrayant et m'aurais presque fait oublier que si la cité engloutie m'accueillais, c'était pour voir ma mort et celle de mes compagnes.

Je ne m'étais pas trompée, Nella était bien là, elle était pelotonnée sur un des canapés. Elle semblait tellement renfermée sur elle, pas un sourire sur son visage, toute sa joie de vivre habituellement si coutumière avait disparu. C'était terriblement triste. Elle pouvait même passer inaperçue tant elle paraissait banale, sans personnalité.

Je m'assis à sa droite, j'avais tant besoin qu'elle me réconforte. Elle me regarda enfin, et j'avais presque l'impression qu'une lueur d'espoir était momentanée apparue dans ses yeux. Mais si je n'avais pas rêvé, cette lueur avait déjà disparu. Nous étions piégées ici et nous ne pouvions rien y faire.

-Enfin tu es là Talia. J'espérais que tu allais venir, je suis ravie de voir que je ne me suis pas trompée.

Je n'en étais pas certaine, mais je crus avoir vu mon amie sourire, un tout petit sourire, mais qui eut le don de m'apaiser. Je demandai à Nella:

-Ta cousine n'est pas avec toi? Ca m'étonne, tu l'a toujours bien aimée et il me semblait que c'était réciproque.

Nella se rembrunit.

-Elle dit que nous allons nous combattre à mort et qu'elle ne veut pas avoir de pitié à ce moment là, qu'elle ne veut pas souffrir de perdre ceux qu'elle l'aime.

Je trouvais que la réaction de la cousine de mon amie était juste horrible. Mais en même temps, je la comprenais un peu. Elle voulait se protéger de la douleur. Sauf que visiblement pour cela elle devait perdre son humanité. Je ne pouvais pas la blâmer, nous allions toutes perdre notre humanité, même si ce serait d'une manière différente. Il y aurait celles qui mourraient les premières, leurs vie leur serait enlevée avant qu'elles n'aient eu le temps de s'en rendre compte. Certaines mourraient après avoir tué et finalement il n'en resterait plus qu'une, obligée de refouler ses émotions si elle ne voulait pas qu'elles la consument. je n'aurais pas aimé être la survivante.

Peut-être que la mort était une délivrance. C'était vraiment ce que je souhaitais, je ne voulais plus souffrir et porter le poids que la vie m'avait infligé. Ma maman, mon papa, ils allaient tellement me manquer. J'espérais qu'après la mort, on pouvait revoir ses proches que l'on n'était pas condamné à finir seul. Tant d'hypothèses sur la vie après la mort étaient possibles...

-Je m'ennuie et j'ai faim, se plaignit Nella. Je vois que tu as ton sac, je peux regarder ce que tu as dedans? Je te promets que je ne te volerai rien!

J'acquiesçai en silence, de tout façon ça m'était égal que l'on sache ce que j'avais dans mon sac. Mon amie l'ouvrit délicatement et plongea à moitié la tête dedans. Elle la remonta environ trente secondes plus tard, elle avait l'air déçu. Elle me dit en soupirant:

-Tu n'a pas de chance, ta mère ne t'a pas préparé grand chose. Seulement quelques vêtements de rechange et elle a laissé une lettre. Je ne l'ai pas lue, elle t'appartient.

Je pris un air indifférent mais au fond de moi j'étais blessée. Ma mère n'avait pas pris la peine de bien préparer mes affaires. Je devrais sûrement faire comme Ilena, la cousine de Nella et refouler mon humanité. Le problème c'est que n'en avais pas la force. J'étais trop faible pour abandonner mes sentiments.

J'allai lire  ma lettre après le repas, quand je serais tranquillement installée dans mon lit. Pour ma dernière nuit... Je comptais bien en profiter.

Un des hommes d'Alexandre vint nous chercher pour nous annoncer qu'il était l'heure d'aller dîner. J'étais affamée, tout comme Nella. Nous suivîmes d'ailleurs l'homme sans discuter. Mais je ne me sentais pas le courage d'affronter les convives qui seraient attablés. J'étais bien trop lâche, qu' allait il advenir de moi?

Hey :)
J'espère que ce nouveau chapitre vous a plu! Je l'ai écrit plus rapidement que la dernière fois car maintenant j'ai reçu mon ordinateur et c'est plus facile d'écrire dessus que sur mon portable...
A votre avis, que contient la lettre de la mère de Talia? Je peux vous promettre quelques révélations :)
Si je compte bien, les filles seront lâchées dans le labyrinthe de Ni dans le chapitre 9 ou 10.
Bisous, Juliette <3




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