OH PUTAIN IL EST LÀ POUR MOI !

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Je sens déjà mon pouls s'accélérer alors que je vois sa silhouette noir approcher. Un comique costume de justicier masqué, un air sombre et une détermination farouche font de lui un être redoutable. Il n'a plus rien à perdre et c'est ce qui le rend dangereux.
Il arrive lentement. Mes jambes tremblent à chacun de ses pas. Il faut que je me sauve, que je cours très loin. Je m'imagine avoir un avantage sur lui grâce à ma connaissance des lieux, je dois être complètement fou pour penser ça. Cet homme jamais ne perds. Enfin je crois.
Il approche encore. Sa carrure est si impressionnante, il pourrait probablement écraser ma tête d'une seule main. J'imagine déjà mon cerveau dans sa paume ganté, un beau cerveau réduit en bouillie sanglante. C'est bizarre mais cette pensée me fait rire, c'est une fin particulièrement comique, non ? "Un ouvrier meurt le crâne explosé sur son lieu de travail" ces choses n'arrivent pas tout les jours, je deviendrais peut-être célèbre.
Oh merde, voilà qu'il s'arrête à un mètre de moi. Je croyais qu'il allait me défoncer la gueule mais il a pas l'air si motivé en fin de compte. Dommage je ferais pas les gros titres.
" Vous souvenez-vous de ces gens ?"
Sa voix anormalement grave me désarçonne. J'avance prudemment ma main pour me saisir de la photo qu'il me tend. On y voit un couple et leur enfant, ils ont un air qui m'est familier mais je n'arrive pas à savoir pourquoi. Je lui rend et secoue la tête négativement.
" C'est bizarre, il me semble pourtant que vous les avez croisé ? Il y a bien longtemps...
- Vous ... vous devez faire erreur. Réussi je à dire malgré la peur
- Je ne pense pas, non."
Je frisonne et un froid glacial m'envahit. Je recule lentement. Il s'avance sans que la distance entre nos deux corps ne change. L'homme entrouvre les lèvres et se remet à parler.
" Vous ne vous souvenez pas? Vraiment ? Vous ne vous souvenez pas les avoir abattu en pleine rue ? "
Mon dos vient de frapper une porte en métal. Je m'immobilise mais l'homme chauve-souris avance toujours.
" Vous ne vous souvenez pas avoir épargné leur enfant ? "
Il s'est mis à pleuvoir, les gouttes frappent mes mains alors que je cherche la poignée derrière moi. Il est si près maintenant. Je frémis en voyant ces yeux menaçant me fixer. La folie. Voilà ce que je vois se refléter dans ses prunelles : la folie et la haine. Il lève le bras lentement, celui-ci vibrant de rage. J'enclenche la poignée alors que son poing frôle ma mâchoire. Je me retourne et cours dans cet immense couloir. Je sais où il mène, je dois pouvoir lui échapper si je me perds pas au milieu de ce merdier.

Dive with the smileWhere stories live. Discover now