La ceremonie du gauna

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En photo: Amhtab et Sonya lors de la cérémonie du Gauna.
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Quelques jours après l'arrivée de Sonya, arriva Amhtab, le petit frere de Indra.
Il ressemblais beaucoup au deuxième fils, le mari de Maéva, je ne trouvais pas que il avait quoi que ce soit à voir avec Indra et son grand frère.
Indra lui, ressemblait à son père, le visage allongé, les yeux sombres, les cheveux épais et la peau au caramel, alors que Amhtab ressemblait plutôt à sa mère et à Rani, le visage rond carré, une grande taille, le regard fixe et sévère.

Cela faisait 3 ans que il était aller faire des études au Emirates. Cela servait à quoi si il allait finir par travailler dans le magasin de la famille ? C'était bien-sur  une question que  je gardais pour moi.
Maéva ... Cette vipère, elle était vraiment enceinte. Son ventre commençait à ressortir, mais sur moi aussi ma grossesse je le ressentait, je vomissait au moins trois fois par jour, j'étais toujours très fatigué, de mauvaise humeur. C'était très dure de me lever tout les matins et de prendre soin de Shvant. Sans oublier que tout les matins, je devais être maquillée coiffé, bien habillé...

Tout les matins, tout les matins... Hors de question de sortir de la chambre en pyjama ou sans maquillage ou bijoux, celles qui ne portaient pas de bijoux étaient les veuves, et une femme mariée sans bijoux cela est inconcevable, cela ne se fait, cela n'a pas de sens.
Bien-sûr que au début c'était très dure, il m'est arrivé une fois que j'étais en retard pour la prière et je me suis pas maquillée ni mis aucun de bijoux. Je me suis fait allumer. Et depuis ce jour là jamais, jamais je n'ai commis cette "erreur".

Ici en Inde certains parents marient leurs enfants très jeune, comme Amhtab et Sonya qui ont étés mariés assez jeune... Lui a l'âge de 10 ans et elle a l'âge de 8 ans. Normalement d'après la coutume dé le moment où la fille a ses règles elle doit aller vivre chez leurs mari, mais Indra me dit que les temps avaient changés et maintenant on attendait un peut plus jusqu'à ce que les enfants deviennent plus vieux. En vrai il avait dit le mot " adulte " mais le fait que Amhtab et Sonya se marient. L'âge adulte cela ne veux pas dire que tout le monde le faisait.

Encore une fois la maison était à plein feu, on est tous aller au temple... Oui, mes beaux-parents, le grande frère d'Indra, Maéva, la petite Lakshmi, Indra, Shvant, Johal, Shanti, Amhtab, Sonya et moi.

Prier, prier... Mantras, offrandes, cela durait des heures, pendant les fetes religieuses on avait plusieurs séances de prières par jour, c'était horrible, je n'aimais pas ça, je n'y croyais pas, les dieux me faisaient plus peur que autre chose. Je ne pouvais m'empêcher de somnoler et de regarder autour de moi ou de me perdre dans mes pensées, parfois je jouais avec Shvant en silence et quelques rares fois je prêtais attention, je me laissait envahir par les nuances balayantes des mantras, et je priais, quelques rares fois je priais encore.

J'avais perdu tout espoir qu'un miracle se produise pour que je puisse échapper à ce destin. Avant j'étais jeune, mais au fur et à mesure du temps, avec les responsabilités que on me donnait et que j'avais à présent , aussi par toute les expérience que j'avais déjà traverser, je me rendais compte je n'étais personne, j'étais seul au monde, personne me cherchais en France, la canadienne avait raison, je ne passait d'une étrangère, juste une fille perdu dans le monde parmis tant d'autres en même temps que moi, avant moi et après moi, des filles qui seraient perdus à jamais et on fini par percer ses racines ici.

Si la canadienne était deja ici depuis présque dix ans, sans jamais avoir revu ses parents, personne était venu la chercher, pourquoi cela allait-il être différent pour moi? Que es ce que j'avais de différent de ses autres filles qui allait me permettre de me sauver et pas elles ? Je n'étais rien je n'étais personne juste une fille parmis d'autres avant, pendant et après moi, de simples étrangères insignifiantes qui allaient être oubliés et engloutis par le temps...
J'avais un enfant et j'étais enceinte de mon deuxième.
Il était clair et net que Indra n'allais jamais me laisser partir avec son premier fils, et il était limpide et véritable que je n'allais nul part sans mon fils, m'enfuir de ce pays m'étais impossible, j'étais une femme indienne à présent, la seul solution etait de rester et crever ici...

Sani: prisonnière dans un mariage forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant