Chapitre 15 ; La maison des Secrets

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Espoir en avait vu des merveilles dans sa vie. Elle avait participé à une excursion dans la pyramide de Khéops en Egypte, avait visité le Louvre, le colisée, la tour de Pise, le grand Canyon, les citées maya, Stonehenge, l'Ile de Pâque... Mais, le jardin de la maison des Secrets était -et de loin !- la plus belle merveille qu'elle ait jamais vu.

Le sentier dallé était entouré de fleurs de toutes tailles, de toutes formes, de toutes couleurs. C'était un véritable arc-en-ciel, malgré le fait que les couleurs étaient plus sombres offrant de magnifiques dégradés de bleu et de violet. La lune illuminait le chemin, bordé de peuplier, de saule pleureur, de bouleau, de chêne... Des lucioles, éclairant de leur lumière tamisée des roseaux bordant un petit lac aux couleurs d'un étang, sur lequel était délicatement posé à sa surface miroitante, des fleurs blanches de nénuphars.

Iris leva la tête et hoqueta de surprise et d'émerveillement ; des milliers d'étoiles habillaient la voûte céleste comme les feuilles d'un arbre. De multiples statues de marbre blanc étaient éparpillées çà et là, dans le jardin. Il y avait des bustes, des têtes, de jeunes femmes souriantes représentant des déesses de la mythologie grecque et romaine. Espoir reconnut Aphrodite, à demi dévêtu, Athéna, avec son bouclier à la tête de Méduse incrusté en son milieu, Zeus et Poséidon y avaient également leurs statues. Devant-elles, se dressait une maisonnette, aux volets vert-canard et au toit de tuile rouge. Deux statues de lion gardaient le porche d'entrée.

Iris ravala sa salive, et pris tout son courage à deux-mains pour toquer à la porte. Mais Espoir la rattrapa :

« Attend Iris, c'est peut-être un piège. » Lui dit-elle.

Iris la regarda et lui répondit avec plus de courage qu'elle n'en espérait :

« Nous sommes obligées, grande sœur, je te protégerais, si ça tourne mal.

-C'est sensée être mon rôle, Iris. »

Espoir toqua. Un silence angoissant s'en suivit. Elle poussa donc la porte qui grinça horriblement sur ses gongs. L'intérieur était extrêmement sombre. La seule lumière était celle de la lune entrant par la fenêtre du salon. Celle-ci était grande et large, couverte de poussière mais cela ne suffisait pas à éclairer la pièce. Espoir fit apparaître une boule de feu dans sa main droite. La lueur dansante des flammes éclairaient la maison. Au centre de ce qui devait être la salle à manger et le salon, une table monumentale en chêne. De la vaisselle en porcelaine étaient encore sur la table, mélanger aux couverts d'argents finement travaillés. Des fleurs séchées restaient inanimées dans un vase de verre sans eau. Iris s'en approcha, et saisit une tasse au motif floral. Elle la retourna dans tous les sens.

« Espoir, regarde ! » Dit-elle frénétiquement.

La grande sœur s'approcha :

« Y'a quoi ?

-Regarde, tu vois dessous cette tasse, il y a quelque chose d'écris. Mais je n'arrive pas à le lire. Dit-elle en pointant l'étrange écriture de son doigt.

-Montre-moi ça. Lui répondit Espoir en prenant la tasse que lui tendait Iris. C'est écrit en Orfiz.

-En quoi ?

-En Orfiz. L'une des huit langues parlées dans ce monde. L'Orfiz est parlé par les Orafiéziens, les habitants du royaume d'Orafiézie. L'Aornien, par les habitants d'Aornia, ce royaume, le Troemn, par les habitants de Troemina, l'Elafirc est parlé par les elfes et les fées de tous les royaumes, le Shmangi par les Shéméngiens, et le reste je ne le sais plus.

-Co... Comment tu sais tout cela ?

-Euh... Je... Je ne le sais pas moi-même. Dit Espoir en baissant tristement la tête.

La guerre de la reine du feu [PAUSE]Where stories live. Discover now