ana

Trouvée

Un rayon de lune pénètre par la fenêtre ouverte, qui grince doucement au rythme du vent. Il caresse doucement le plancher de bois verni, et laisse une flaque d'argent sur les draps couleur de neige. Le ciel est d'un noir d'encre, il n'y a même pas d'étoiles. Les immeubles de la rue se dressent, majestueux, effrayants, presque fantomatiques. Il n'y a pas un bruit.
La rue est calme, elle aussi. On entend simplement un bruit léger, oh ! presque rien. Un petit clap clap, d'une discrétion exemplaire.
Et puis, soudain, un nuage passe, et la lune perd de son éclat. Lorsqu'elle réapparaît, sa lueur laisse apercevoir deux ombres qui s'éloignent lentement. Elles sont serrées l'une contre l'autre et avancent vers le croisement. Où vont-elle ? Aucune idée. À la mer, peut-être. Ou bien ailleurs ; qui sait ce qui se passe dans la tête des deux filles qui s'enlacent ainsi en pleine rue. La reine des ombres les éclaire un instant de sa bienveillante lumière d'argent : une cicatrice se creuse dans la joue de la plus petite silhouette, et le rayon de lune s'amuse quelques secondes avec les cheveux d'or de l'autre.

Qui sait vers où se dirigent ces deux âmes perdues, mais elles laissent derrière elles leurs larmes, leur rage et leurs douleurs. Ana et Cassie sont perdues, mais elles se sont trouvées, et c'est le principal.

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