Talion II - La main du diable

V

Aupas de course  mes séances de réflexion... Et à force de mefaire cramer la cervelle, je finis par mettre le doigt surl'évidence : Don Masacrpone et ses accolytes !

Non,bien sûr que c'est pas son vrai nom ! Il s'appelle AndréCanaletto, et tient son surnom de ses origines « vagued'immigration italienne des années 40 » et de sa ressemblanceavec une louchée de fromage bien crémeux. Un gros tas... Bref, c'est donc lemafieux du coin, enfin, du coin où j'habitais, et si quelqu'unpossède les atouts pour me sortir de ma mouise, c'est bien lui.

Dansses manches, il a à gauche « Coco », un petit bonhommemalingre et insignifiant, redoutable tueur à gages dont on ignoretout. Pourquoi Coco ? Sait pas non plus !

Dansla manche droite, depuis peu, Don Mascarpone a installé un gamin« recueilli » par la famille, dénommé « Jackl'Eventreur ». Aucun PC, aucun réseau, ne saurait résister àJack. Le meilleur des meilleurs...

Sion met toutes ces infos bout à bout, on obtient : uneexcellente protection de la part de Don Mascarpone, de quoi effacermes traces grâce à Coco et une nouvelle identité, etc, grâce àJack. Oui, je sais, je ne suis censée fricotter de ce côté de labarrière, mais là...

Maintenantque je sais qui je vais contacter, faudrait que je sache comment...Allez Zoe réfléchit bon sang ! Suis-je bête ! Uncybercafé !!! Ah, heu, dis la Miss, il te faudrait pas une ou deuxpièces pour payer ?

Mesyeux s'attardant sur mes mains une seconde, j'y vois, heureuxhasard, l'énorme bague en argent, en forme de tête de mort, quiceint mon annulaire gauche. Heureux hasard encore (quel bol je mepaie quand même!), un bijoutier rachetant les bijoux me fait facedans la grand-rue. Je m'y rends donc et tire 30 € de l'affreuxbijou.

Aprèsquoi, mes sous-sous en poche, j'errais un moment à travers lespetites rues, et mis finalement la main sur ce que je cherchais. Aufond d'une venelle sombre, juxtaposé à un kebab à l'air mal fâmé :impeccable !

J'entraissous des regards qui valaient ceux de chiens reluquant de labarbaque, demandais 2 heures de connexion au type qui servait debarman et m'insatllais là où il me le dit.

Mevoilà face au PC sans trop savoir comment m'y prendre pour« appeler » le fromage italien. Un coup d'oeilccirculaire sur la pièce me montre que je 'nai aucune chacne defaire la causette : tous les postes occupés, le sont par desgeeks enfermés dans leurs jeux bizarres.

Aupif, je tape « darknet » dans le moteur de recherche.C'est un truc donct j'ai entendu parler lors d'une enquète, unréseau sous le réseau en quelque sorte. SI mes souvenirs sont bons,il s'agit au départ d'un internet crypté qui permettait à desjournalistes, des dissidents... de communiquer entre eux sans risquerleur vie. Et comme tant de choses, il a été contaminé par lapourriture du monde. C'est donc devenu l'endroit idéal où fairefleurir les places de marché pour trucs illéagux (de la locationde hacker à l'achat d'enfant par des pédohiles). Enfin, c'ets doncforcément là que je vais trouver Jack.

Jevois apparaîre la procédure de téléchargement du logiciel qui vame permettre l'accès au Darknet, et même les instructions etadresses à utiliser après. Piurqui faire compliqué ?

J'installele logiciel, puis suivant les indications, j'entre l'adresse,qui est le site où « louer » des hackers. Je sais que jevais le trouver là.

Lecurseur fait mine dé réfléchir puis j'accède au site. On medemande de m'inscrire, ce que je fais sous le pseudo « Vivaldi »,référence aux origines de Don Mascarpone et à sa passion pur lecélèbre compositeur. Entrée dans le « marché aux pirates »,je patiente en scrutant les pseudos qui défilent.

« Minimoy »,« Cancrelat », « Magic » et autres« Spoiler » vont et viennent sous mes yeux qui fatiguentde fixer l'écran, quant tout à coup, je l'attrape. « J.Event »,ça c'est discret... Tant mieux pour moi remarquez...

- Salut J., tu te suviens de moi. L'opération « chasse au fromage » ? dis-je en référnce au faitq ue j'ai tenté de coincer son patron pour un trafic de stup'.

- Salut Vivaldi. Oauis, ouais, je me souviens. Tu t'es perdu ?

- Non, j'ai besoin d'un service que t'es le seul à pouvoir me rendre.

- Ah, ah... Tu m'intéresses... Ca doit être super important pour que tu changes de côté comme ça. Me lance-t'il.

- Passons les détails, faut qu'on se voit, ça urge !

- Ok. Chez Micheline. 18 h. Sois pas en retard et pas de blague !

- Te biles pas. A tout'.

Michelinen'est pas un bar, mais l'entrepôt de la vieille gare où sontstockées les michelines en attente pour la féraille, quant àl'horaire, il est comme la Terre par rapport au Soleil, décalé de 2heures. Donc, je devais être au rendez-vous à 20 heures, on a mis ce truc au point pour le cas où il aurait des infos intéressantes à me refiler...

Ceciétant dit, je bascule sur le Net tout pour les nouvelles fraîches.Apparemment, rien n'a filtré. Je fouille, je furète, je farfouille,et je ne trouve rien. Bon...