Chap. 23

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(Je n'ai pas relu la fin alors n'hésitez pas si vous voyez des fautes)

Un énorme creux s'était formé dès la seconde où j'avais ouvert les yeux ce matin et il ne s'était qu'agrandit au fil de la matinée. Je m'en allais pour le lycée et c'était ce qui me faisait si peur. Pas le lycée, enfin un peu aussi mais cela était un autre sujet. J'allais voir Brett et surtout Douglas, Brett allait m'ignorer et Douglas également. Heureusement il y avait Maya et les autres garçons, je pense sincèrement que j'aurai prétendu être malade dans le cas contraire.

Il fallait d'ailleurs que je parle à Maya car j'avais remarqué que quelque chose n'allait pas depuis quelques temps.

En sortant de chez moi, je ne vis évidemment pas le pick-up noir de Douglas, et bien que je savais pertinemment qu'il n'allait pas venir, j'avais gardé en moi une once d'espoir. J'aurai bien voulu contrôler mon espoir mais c'était un sentiment traitre, il n'écoutait pas ce que le cerveau lui disait, il n'en faisait qu'à sa tête. En réalité tous les sentiments étaient traitres car ils ne suivaient pas la logique du cerveau et de la conscience, ils agissaient à leurs guises.

Aristide commençait plus tard aujourd'hui, comme par hasard, je me retrouvais seule quand j'avais le plus besoin de quelqu'un.

En arrivant au lycée, il n'y avait encore personne, je faisais exprès d'arriver plus tôt pour ne pas me faire scruter dès le matin.

Comme à mon habitude je me dirigeai vers les toilettes pour mes quinze précieuses minutes de semi-sommeil en plus. Depuis quelques temps je prenais un spray désinfectant et des cotons pour pouvoir poser ma tête contre le mur des toilettes.

Je ne l'avais évidemment dit à personne, je ne voulais pas être prise pour une folle.

Quand la sonnerie sonna, j'étais déjà en cours à ma place fétiche. Je savais que Brett était dans mon cours à cette heure-ci mais quand il arriva dans la salle, il ne daigna même pas me jeter un regard et partit s'assoir loin de moi. Cela ne fit qu'accentuer la boule qui me tordait l'estomac depuis ce matin.

Je ne réussis pas à suivre le cours, j'étais trop occupée à torturer mon esprit. Alors quand le professeur me demanda de citer les quatre phases de la mitose, je restai muette.

- Je vois que j'ai bien fait de t'interroger, viens au tableau me réciter le cours que tu dois connaitre, me dit le professeur sur un ton plaisant.

C'est pour cela que le lycée m'effraie tant, il est vrai que je suis en tord de ne pas avoir appris ma leçon mais me demander d'aller au tableau est pire qu'une punition. Pour les professeurs je suis juste timide, mais "la timidité ce n'est rien" et c'est apparemment en parlant devant toute la classe qu'elle va s'en aller. Cela peut marcher sur certaines personnes, ou alors ça peut empirer les choses.

En effet je ne suis pas que "timide", j'ai de gros problèmes d'anxiété et probablement un petit trouble de la personnalité évitante.

Est-ce qu'une personne avec la jambe cassée se soigne en allant jouer au football ? Non, elle a une ordonnance qui lui permet de rester sur le banc, alors qu'une personne comme moi est envoyée au tableau ou interrogée sans aucun scrupule.

Le système éducatif n'arrive pas à reconnaitre les troubles mentaux comme de réelles maladies et pourtant allez demander à une personne souffrant de crises de panique si cela n'a pas d'impact sur sa santé.

Les gens comme moi sont simplement qualifiés de "timides" ou "réservés" et comme une personne à la jambe cassée que l'on met sur un terrain de football sans précaution, la blessure s'aggrave.

- Je ne connais pas mon cours, dis-je d'une voix claire, je sentais tous les regards sur moi et mon pouls qui augmentait. J'étais très remontée contre ce professeur qui avait l'air de trouver cela amusant de me demander de venir au tableau.

La (fausse) listeWhere stories live. Discover now