Bubblegum Bitch

Chapitre 5

Marius: Tu devrais dormir à cette heure-ci toi.

Moi: De quoi j'me mêle?

Marius: Sinon t'auras des cernes demain.

Moi: Et qu'est-ce que ça peut bien te foutre?

Marius: Bon, j'dis pas tu seras moins belle parce-que tu l'es toujours mais c'est toujours mieux sans cernes nan?

Nous étions un dimanche soir et je dois admettre qu'après un week-end passé à skater, j'étais vraiment épuisée. Je sais que les week-ends sont faits pour se reposer mais bon, chacun en use comme il veut. Pour moi, week-end est synonyme de liberté.

Marius m'avait envoyé un message un peu plus tôt dans la soirée pour me demander ce que Lola aimerait comme cadeau pour son anniversaire qui allait avoir lieu la semaine prochaine et auquel j'étais, bien entendu, invitée. Comme je suis sa meilleure amie, c'est à moi qu'il a demandé conseil. Quel crétin. Je lui ai donné quelques idées, mais la conversation a dérapé.

Et le voilà qui était en train de me draguer. Si je lui aurais fait remarquer le contraire, il le nierait. Mais de toutes façons, je ne lui ai rien dis. Peut-être que je n'en avais simplement pas envie. Je ne pouvais pas ignorer mon coeur qui s'est mit à battre plus vite et la boule qui s'est formée dans mon estomac lorsqu'il m'a dit que j'étais belle.Putain de merde Aïssa, reprend-toi!

Moi: Garde ça pour Lola va

Marius: J'ai droit de te dire que tu es belle non? Si ce ne serait pas le cas, je ne serais pas sorti avec toi.

J'allai répondre lorsque un appel entrant s'afficha ainsi que la sonnerie qui allait avec retenti. Je ne mis qu'une fraction de seconde à répondre, sachant parfaitement qui était la personne à l'autre bout du fil. J'avais attendu cet appel tout le week-end.

«Aïssa? C'est Cameron.

-Ahh bah enfin!

-Ehh, ça met du temps à tracer des ordis, se défendit-il.

-Alors, du nouveau? demandai-je ignorant sa remarque.

-La personne qui a crée Skittles Bitch est plus futée que l'on ne le croyait. Elle a brouillé son adresse IP de façon à ce que même les flics aient du mal à la retrouver.

-Oh merde, jurai-je, soudainement mal à l'aise.

-Écoute, ne te casses pas la tête avec ça maintenant, il se fait tard et mon cerveau est en bouillie. Si tu veux, tu pourras venir chez moi après les cours demain, en plus comme on quitte à 15h, on aura large le temps d'en discuter.

-Ce n'est pas parce-que ton cerveau est en bouillie que le mien l'est aussi.» le taquinai-je. Il fit semblant de ne pas m'avoir entendue.

«Alors, c'est OK pour demain?

-Ouais, tout est OK.»

Lundi au lycée, toute la folie de la semaine passée concernant les blogs était retombée. Les gens avaient repris leurs discussions de ragots habituels, donc certains en parlaient forcément mais rien d'énorme. Je me suis rapidement rendu compte que c'était comme lorsque c'est moi qui tenait les rênes de BB. Ça m'énerva exactement de la même façon que lorsque Cameron récoltait la gloire qui m'était normalement destinée. Je pris sur moi et décidai d'ignorer ce sentiment.

La journée ne fut on ne peut plus banale et j'en fus même étonnée; depuis quelques jours, je m'étais habituée à ce qu'il se passe toujours quelques chose dans ma vie et le fait que ce soit d'un seul coup le calme plat me perturbait. Mais vous savez, comme on dit, c'était le calme avant la tempête.