Chapitre 2

329 52 12
                                    

Le soir-même, j'étais affalée sur mon lit mon ordinateur portable ouvert avec de la musique résonnant dans toute ma chambre. Comme à mon habitude en fait. La page d'accueil de mon site internet s'étalait sur tout le long de l'écran. Je la fixais. Je n'arrivais pas à me résoudre de poster un petit message tranchant comme je le fais tous les soirs. Je n'osais pas.

Cameron s'est fait accusé de ma faute. Il aura sûrement de graves problèmes. Et tout ça juste à cause de mademoiselle Aïssa, trop arrogante pour se dénoncer elle-même. Je me mis alors à -vraiment- culpabiliser, chose qui ne m'arrivait jamais. Je m'imaginais Cameron viré du lycée, haït de tous. Un frisson me parcourut le dos. Non, je ne pouvais pas permettre ça, je devais agir.

Une fenêtre pop-up s'afficha soudain à l'écran: nouveau message sur Facebook. Je l'affichai. Mes mains se mirent à trembler lorsque j'apperçus le prénom de Cameron en haut du champ destiné aux messages. Le coeur battant, je me risquai à lire ce qu'il m'avait écrit.

Cameron: Lorsque je me suis rendu compte que c'était toi qui a crée ce site, j'ai trouvé l'idée ingénueuse et même un peu drôle. Seulement, quand on se lance dans quelques chose d'une telle ampleur, on doit savoir en assumer les conséquences. J'aurais compris que tu n'aies pas osé te dénoncer, mais de là à me dénoncer moi.. Tu me dégoûtes Aïssa, tu n'es pas la fille que je croyais que tu étais.

Moi: Alors tout d'abord, j'assume pleinement ce site. Je n'ai aucune idée de la façon dont tu as découvert qu'il était de moi. D'une autre part, je n'ai dénoncé personne: ni moi, ni toi. Je ne sais pas d'où tu sors ça.

Cameron: Arrête, je t'ai vu écrire sur le bout de papier. Et bizarrement, appart mon bulletin avec ton nom et tous les autres me désignant, aucun autre nom n'est sortis.

Je me mordis la lèvre. Alors c'était donc ça; il croyait que je le dénonçai, alors il m'a dénoncé moi.

Moi: Je crois qu'il y a eut lieu à un malentendu: crois moi ou non, j'ai fais semblant d'écrire sur cette satanée feuille pour épargner les remarques des autres. Je ne voulais ni me dénoncer, ni accuser qui que ce soit d'autre.

Cameron: Je ne te crois pas.

Moi: En fin de compte, qu'est-ce que tu me veux?

Cameron: Que tu supprimes ce site. La CPE m'a dit que si d'ici demain matin il aura disparu du net, cette affaire n'ira pas plus loin et je ne serais pas sanctionné.

Quoi? Supprimer Bubblegum Bitch? Mais j'y ai consacré des semaines de travail et la majeure partie de mon temps libre!

Moi: Pourquoi tu ne dis pas que c'est simplement moi?

Cameron: Parce-que je ne suis pas un connard, Aïssa.

Je machouillai mon chewing-gum puis le jettai dans la poubelle sous mon bureau.

Moi: C'est d'accord, il n'y aura plus aucune trace du site demain matin.

Le petit 'vu' s'afficha mais il ne répondit pas.

Le lendemain matin, comme promis, le site avait disparu du net. En arrivant au lycée, j'entendis plusieurs groupes d'amis en parler. Je passais en les ignorant comme je l'ai toujours fait. Je rejoignis Zoe et Lola dans les bras de Marius à notre endroit habituel; un banc en béton à l'abris d'un sapin dans un coin de la cour.

«Eh t'as vu Aïssa, me lança Zoe, Cameron a supprimé le site!»

J'acquiesçai d'un signe de tête. Aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur à comérer ou rigoler. J'étais encore marquée par l'événement d'hier. Je m'assis à côté de Marius (pour vous dire à quel point j'étais à l'ouest) et me mit à fixer le sol. Aucun de mes amis ne sembla remarquer ce brusque changement de comportement.

Bubblegum BitchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant