TOME I - IV.

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— Oui, je crains que vous n'ayez reçu un choc trop fort, ce qui vous a temporairement rendue amnésique. Cela vous reviendra sûrement d'ici quelques jours. Mais, dites-moi... depuis combien de temps êtes-vous l'apprentie de Gandalf ?

Gloups. Elle n'en avait aucune idée. Et c'était justifié, car c'était un mensonge monté de toutes pièces pour la protéger, visiblement.

— Je, euh...

Elrond haussa un sourcil. Ariane se ratatina sur elle-même.

— Ariane est mon apprentie depuis un an et demi, maintenant.

La concernée se redressa d'un seul coup pour observer le vieillard qui venait d'entrer sans ménagement dans le bureau du seigneur elfe. Ce dernier avait d'ailleurs l'air irrité par ce comportement.

— Gandalf ! s'exclama Elrond. Je ne vous attendais pas avant plusieurs heures.

Oh ! Quel menteur éhonté ! Il avait assuré à Ariane que Gandalf arriverait d'ici quelques minutes...

— J'ai compris votre petit manège, Elrond, mais Ariane est autant digne de confiance que moi. Elle n'obéit pas au Seigneur des Ténèbres. Vous n'avez rien à craindre là-dessus.

Il se tourna vers Ariane et lui offrit un sourire, ses yeux bleus débordant de gentillesse.

— Comment vas-tu, mon enfant ? La médecine des elfes fait-elle effet ?

— Ou-oui. répondit timidement Ariane. Je n'ai presque plus de migraines.

— Tant mieux. Seigneur Elrond, si vous voulez bien m'excuser un instant, je souhaite m'entretenir avec mon apprentie.

— Eh bien, je ne vois pas ce qui vous en empêche. grogna Elrond.

Gandalf hocha la tête et fit signe à Ariane de se lever. Elle le rejoignit immédiatement. Le vieux magicien désigna une porte sur la droite, questionnant Elrond du regard. Ce dernier fit un geste — moins gracieux qu'avant — pour l'autoriser à passer dans la pièce d'à côté. Gandalf posa une main sur l'épaule d'Ariane et la fit passer devant lui. Elle entra à petits pas dans la pièce et se retourna immédiatement vers son acolyte.

— J'espère que vous aurez plus d'explications que les autres, car pour l'instant c'est le noir complet dans ma tête.

— J'aurais peut-être quelque chose qui vous intéresserait... Avez-vous déjà entendu parler des Valar ?

— Pas du tout.

— Ce sont les puissances de notre monde.

— Comment ça votre monde ?

— Vous venez de loin, de très loin, ma chère. La porte qui sépare votre monde du nôtre semblerait vous avoir été ouverte, par je ne sais quel façon.

— Attendez, vous voulez dire que j'ai traversé l'espace en un claquement de doigts ? Comme ça, sans raison ?

— Il doit y avoir une raison, mais les Valar ne me l'ont pas soufflée. Ils ne m'ont appris que votre nom. Étiez-vous en danger de mort avant de vous réveiller ici ?

— Non, je ne crois pas... Enfin, j'ai eu un accident mais je n'ai gardé aucune séquelle, ici. Je n'avais qu'un affreux mal de tête, en me réveillant.

Gandalf sembla réfléchir un instant.

— Étrange... Si vous étiez aux portes de la mort, Mandos pourrait y être pour quelque chose...

— Qui est Mandos exactement ?

— Le juge des morts. Il vit dans ses cavernes et prononce le jugement de chaque être qui trépasse.

— Et quel rapport cela aurait avec moi ?

— J'ai déjà entendu dire que seul un être ayant à peine dépassé les vingt ans et étant voué à mourir pouvait être épargné par Mandos, si ce dernier le juge pur.

— Mais je n'étais pas en danger de mort ! protesta Ariane, ne voulant croire à ces sornettes. J'étais avec Louise et...

Une ampoule s'alluma dans son esprit.

— Louise... murmura-t-elle. Bien sûr...

— De quoi parlez-vous, ma chère ?

— Vous aussi, vous êtes dans le coup j'imagine ?

Gandalf — enfin, si c'était vraiment son nom — écarquilla les yeux de stupeur. Ariane éclata de rire.

— LOUISE ! hurla-t-elle. C'EST BON, J'AI COMPRIS ! TU PEUX TOUT ARRÊTER ! C'ÉTAIT BIEN TROUVÉ MAIS CE N'EST PAS TA MISE EN SCÈNE POURRIE QUI ME FERA AIMER LE SEIGNEUR DES ANNEAUX !

— Calmez-vous, nous ne sommes pas seuls ! gronda Gandalf.

Ariane continuait à appeler sa meilleure amie, entre deux éclats de rire.

— Vous jouez vraiment bien, monsieur ! Mais j'ai tout deviné, le piège n'a pas fonctionné ! Dommage !

Gandalf se leva et attrapa le bras de la jeune fille.

— Ma chère Ariane, je ne sais pas qui est cette Louise mais personne n'a essayé de vous piéger, vous êtes en sécurité ici. Bon, venez...

Ils repassèrent dans le bureau d'Elrond. Ce dernier afficha un air interloqué devant une Ariane hilare. Gandalf lui glissa :

— Je la raccompagne à sa chambre, elle ne sent pas bien.

Elrond n'eut pas le temps de répondre, Gandalf et Ariane étaient déjà partis. Sur le chemin jusqu'à sa chambre, Ariane s'extasia sur tout.

— Ça respecte bien le film, en tout cas ! Ah oui, parce que je les ai tous vus, les six ! J'imagine que vous aussi, sinon vous n'auriez pas accepté de vous déguiser comme le vieillard magicien. Louise est une grande fan de cette saga, je me demande où elle a trouvé les moyens pour tous vous engager ! Mais bon, si je n'aime pas, je n'aime pas... Elle a tout essayé, pourtant, je vous assure ! Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai jamais accroché...

Gandalf ignora ses délires verbaux et la fit s'allonger sur son lit. Il mouilla un linge et le plaça sur son front, persuadé qu'elle était fiévreuse. Ariane était passée d'une alégresse certaine à une panique bien visible. Elle avait remarqué que le "vieillard" semblait vraiment tourmenté par son comportement.

— M-mais, si v-vous n'êtes pas un ac-cteur... bredouilla-t-elle. Qui êtes vous ?

— Je suis Gandalf le Gris, ma chère, et j'éclaircirai votre situation coûte que coûte.

J'espère que ce chapitre vous a plu ! On a rencontré deux personnages importants, j'espère que les réactions d'Ariane étaient assez crédibles... dites moi tout ! À bientôt 👣

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant