Chapitre 11: L'enquête de Matt

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J'ai attendu comme un con.

Je l'ai attendu mais elle n'est pas venue.

Cela fait trois jours que j'attend en vain qu'on m'annonce que Maître Riley a demandé un parloir mais RIEN. Rien. Le petit cul de Riley n'a pas daigné se ramener au cours des trois derniers jours.

Aujourd'hui, j'ai décidé de me bouger un peu.

J'ai énormément ressassé ce que m'a dit Maître Riley et j'en suis arrivé à la conclusion qu'elle était vraiment partie aux USA. Grosse erreur, elle va avoir des problèmes. Bien fait pour sa gueule, elle n'avait pas à partir, personne ne le lui a demandé, après tout. Ce n'est pas MA faute. Hein pas vrai, c'est pas ma faute ?

J'en viens donc à la deuxième chose qui m'a marqué dans son propos : le fait qu'elle soit lesbienne. Ça me paraît hautement improbable mais une partie de moi veut quand même connaître la vérité. Je suis persuadé qu'elle n'est pas lesbienne. Putain, non, ça ferait trop mal à mon petit coeur de grand sensible. Ah ah la blague.

C'est pour ça que ces derniers jours en prison, j'ai essayé de récolter deux, trois informations lors de ma promenade quotidienne. Bien entendu, me direz-vous, c'est étonnant que je ne sois pas incarcéré tout seul à l'écart de la population sachant que je suis accusé de meurtre et de viol, en tant que criminel dangereux, mais, comme c'est une personne anonyme qui a appelé la police pour dire que j'étais coupable. Et ces poulets n'ont pas fait d'enquête, donc je suis jugé coupable ; mais faute de preuves, je me suis fait incarcéré comme n'importe quel autre prévenu.

Je me demande quand même bien qui a pu appeler ! Quel est le connard qui a été débité des conneries pareilles...

Bref, revenons à nos moutons, j'ai appris que la gardienne qui était à l'accueil était seule. C'est donc la seule et unique gardienne que Maître Riley (faut vraiment que je trouve son nom) a pu côtoyé. Elle s'appelle Linda et d'après mes "connaissances", appelons ça comme ça, elle aurait la quarantaine. Ce point me fait un peu tiquer, c'est quand même bizarre qu'une aussi jeune et belle femme soit attirée par une "vieille". Ça se trouve elle est portée "cougar ". Nan, arrête ces images putain Maaaaatt... Bref, en me levant ce matin j'ai mis une stratégie au point, pour trouver si la gardienne est réellement lesbienne : je vais la draguer. C'est aussi simple que ça! J'ai appris que Linda s'occupait de surveiller les douches ce matin. Nous avons le droit à deux douches par semaines, et c'est aujourd'hui, vendredi, que je peux enfin devenir propre.

Et que je vais pouvoir me raser. Me raser, putain ! Je vous jure, la barbe ça ne me va pas du tout, ça accentue ce soit-disant côté "violeur et assassin" qu'on m'a attribué.

Enfin, je m'éloigne du sujet, je me suis donc levé plus tôt pour pouvoir rencontrer cette fameuse gardienne. Et puis il paraît que tout à l'heure je vais avoir un co-détenu. Rien à voir, mais c'est mieux pour les relations sociales de ne pas sentir la merde, il paraît. J'attrape ma serviette blanche, m'empare du gel douche à disposition sur le petit bureau et ramasse un sweat avec l'inscription " connard " marqué en grosses lettres. J'enfile un bas de survêtement et un T-shirt gris foncé. Je frappe trois coups sur la porte de la cellule et un garde m'ouvre.
-Je vais prendre ma douche.
En arrivant ici j'ai vite appris qu'il ne fallait pas faire de lèche au gardien, ils ne sont que plus mauvais après.
Ce cher monsieur m'accompagne à travers les couloirs déserts. Nous arrivons devant les douches, fermées par une grande porte en béton. Mon garde me laisse ici. Je passe tranquillement les portes et remarque enfin ce que je cherchais.

Linda est assise sur une chaise et lit "Twilight". Ça commence bien plus culcul tu meurs ! Je m'approche d'elle en faisant un maximum de bruit pour que je n'ai pas de choses à dire pour attirer son attention. Je me connais, je vais me tuer si je dois faire le toussotement débile comme dans les films. Linda lève la tête et me sourit d'un air charmeur, première nouvelle : elle est moche. C'est un vrai thon. Elle a un bouton au menton (presque une verrue), les cheveux gras, elle est forte, très très forte pour ne pas dire obèse.

Je suis en train de me demander si Riley ne m'a pas couilloné (ne m'a pas pris pour une couille, quoi, vous avez compris l'idée). Par mesure de précaution, je décide de m'en tenir au plan d'origine et de draguer ladite dame pour m'assurer que Riley est bien 100%pénis et pas100% vagins. Je lui lance une œillade langoureuse avant de dire :

-Salut beauté fatale, t'as un 06?

La phrase de drague de base, aucun mec qui cherche un truc sérieux ne drague comme ça, ou alors il est con. Linda doit cependant être en manque parce que j'obtiens son numéro rien qu'avec cette phrase. Qu'elle est conne. Depuis quand j'ai un portable pour l'appeler ou lui envoyer une photo de mon engin de cette putain de prison ? Louche, je me demande si Riley est vraiment lesbienne. Ou alors elle m'a juste mytho sur la personne qu'elle aimait. Peut-être qu'elle a déjà une petite amie. Une putain de mannequin. Et elles s'embrassent, et elles...

-Qu'est-ce qu'un si beau jeune homme fait de si bon matin aux douches ?

Je l'avais presque oublié, elle.

-Il drague une femme magnifique qui le fait bander.

Je me donne envie de gerber !Rectification : Je vais gerber.
Elle glousse comme une adolescente et me chuchote :

-J'aurais adoré assouvir vos fantasmes mais je suis marié à un homme qui ne mérite pas qu'on le trompe.

Ouf. Riley m'a mytho. Au moins sur la gardienne. Rien n'est moins sûr pour la mannequin cachée dans ses draps.

En même temps je plains le mec qui se tape Linda. En plus lors de l'acte si elle est dessus elle doit l'écraser, non... ?

Bonjour, je m'appelle Mathew Cassy et je suis connard professionnel, ce depuis plus de 8 ans.

Bref passons. J'ai au moins la certitude que Riley ne compte pas donner son corps à cette espèce de femme. Je suis un peu rassuré, non pas que je sois intéressé mais ça m'aurait dégoûté si la seule femme que je voyais en deux mois était en réalité une lesbienne, et qui plus est cougar, avec un très mauvais goût.

Après avoir pris ma douche, je me dirige vers ma cellule. En arrivant je range un peu (les maigres choses que je possède) au cas où mon partenaire de cellule ne soit en réalité qu'un gros maniaque. Je m'allonge sur mon couchage et passe mes mains sous ma tête.

Ce moment où je ne fais rien, je le passe à m'interroger : je me demande quand même qui a bien pu tuer Kylie Eaton, je suis peut-être complice de ce meurtre mais une chose est sûre je n'ai ni tué ni violé cette femme -ça je peux le jurer sur la tête de notre Linda nationale-, je ne pense pas que cela puisse être Cara qui l'ai tué, ce n'est pas possible.

Là, à ce moment précis, mes idées s'éclairssissent.

Si je parviens à trouver qui a tué Kylie étant donné que ce n'est ni Cara ni moi, je parviendrais à m'innocenter et tout ira pour le mieux : je retrouverais la femme de ma vie et on pourra vivre heureux.

Parce que c'est vrai, au final, je dis que j'ai tué Kylie pour que les soupçons ne se dirigent pas sur Cara, mais si elle est innocentée je n'aurais plus aucune raison de mentir. Il faut que je trouve le responsable de tout ça. Et pour ça je ne vois qu'une solution: m'échapper d'ici.

Mes réflexions s'interrompent alors que la clé tourne dans la serrure de la porte. Sans doute mon nouveau colocataire.

Et là, je me fais une promesse : je m'échapperai avant le retour de Riley.

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Hey. On a publié à l'heure et pourtant c'était mal parti! On espère que ce chapitre vous a plu. Gros bisous et à samedi prochain.

LIntemporelle & Dreamingueuse

L'avocate Et Le Badboy Where stories live. Discover now