Chapitre 8: Emma

288 21 11
                                    

Cette jupe devrait être interdite par la loi. Elle me serre beaucoup trop, mes hanches passent à peine dedans. C'est de l'abus. Après avoir découvert que Cassy était un collectionneur de classiques de la littérature, et que c'était la seule chose qu'il avait voulu garder en prison, j'ai mis ma stratégie au point. Non sans avoir hurlé de surprise en voyant qu'il possédait un exemplaire d'Orgueils et Préjugés. Orgueils et Préjugés, quand même ! Lui, Matt le BadBoy musclé, il aime Orgueils et Préjugés. Je suis choquée. 

Bref, ma stratégie se résumait simplement : j'allais le faire parler. Je connaissais le nom de son ancienne compagne, mais je voulais qu'il me le dise. Lui, et seulement lui. Pour moi, le métier d'avocat repose sur la vérité et la confiance. Et enfin, si il pouvait m'expliquer tout ce qui s'est passé ça m'éviterait un voyage jusqu'aux États-Unis. Étant donné que je ne sais pas avec quel personnage Cassy se sentirait le plus à l'aise, ou du moins qu'elle attitude l'obligerait à parler ma stratégie était toute trouvée, j'allais tester différent look pour le faire parler. 

Et aujourd'hui, une avocate stricte, sévère et qui n'aime pas perdre de temps m'habitait. Je vérifiai une dernière fois le résultat dans le miroir des toilettes. J'avais fait ça vite fait en dix minutes, mais ça rendait bien. Mes cheveux étaient sévèrement tirés et plaqués sur mon crâne en un chignon parfait, sans aucune mèche qui ne dépasse. Ma jupe crayon noire était plus que moulante et tombait juste au-dessus de mes genoux. J'y avais assorti un chemisier blanc, que j'avais rentré à l'intérieur, et avais complété le tout avec un blazer noir, assez cintré. Mes plus hauts talons étaient de sortie, parce qu'il fallait que j'arrive à dominer son mètre quatre-vingt, histoire de l'intimider. Même si je doutais fortement que ça marche. Je m'étais maquillée un minimum, puis j'étais enfin prête. 

Il était 17h, j'avais fini ma journée de travail. Je termine mon café au lait, m'essuie les lèvres puis applique mon rouge à lèvre rouge vif. Je me dirige vers le bureau de mon patron pour le prévenir que je pars voir Cassy. Une fois que c'est fait, je vais à mon bureau, finir de rassembler mes affaires.

- Wouah, Emma, c'est une vraie... transformation, me dit Hugo.

- Ça ne te plaît pas ? Je demande, sans vraiment le regarder, trop occupée à constituer un dossier avec les papiers nécessaires.

- Si, énormément.

Il s'était lâché sur le « énormément ». Dans sa bouche, ce mot sonnait comme « Je vais te violer tout de suite ». Je levais lentement le regard vers lui, les yeux écarquillés. Sans un mot, il partit rapidement aux toilettes. 

Je secouai la tête et sortis du cabinet pour prendre le taxi. Quelques minutes plus tard, j'arrivai à la prison où avait été transféré Cassy. C'est quand même plus simple pour moi qu'il soit à cinq minutes en voiture. Je me présentai à l'accueil, et puis 10 minutes plus tard, j'entrai dans une petite pièce grise. Cassy était assis sur la chaise, les mains menottés devant lui, sur la table. Une fois à l'intérieur, je me retournais vers l'unique agent qui surveillait la pièce :

- Vous pouvez nous laisser seuls ? Je vous assure qu'il sait se tenir.

Dit comme ça, on dirait que je parle d'un chien. Je me dégoûte moi-même. Matthew Cassy est un être humain, pas un cabot.

- Il a intérêt, ma belle, dit-il en sortant.

Ma belle ? J'hallucine. Je refermai la porte en soufflant.

- Baby, cette jupe vous fait un très beau cul, dit-il.

Je me retourne brusquement en le réprimandant :

- J'ai dit à l'agent que vous seriez sage.

Il se mord la lèvre avec cet air si sexy plaqué sur le visage, et rétorque : 

L'avocate Et Le Badboy जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें