Chapitre 3 : Matt - La rencontre.

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 On m'avait dit que la France était un pays magnifique. Pour le moment, la seule chose que j'ai vu de Paris ce sont ces quatre murs gris. Vous savez, ce gris désespérant qui vous donne l'impression que les pires horreurs vont vous tomber sur la tête. Hier soir, on m'a emmené dans une cellule et on m'y a laissé avec un petit paquet de linge. Très petit. À peine de quoi me changer tous les trois jours.

J'ai fait la connaissance de mon « partenaire » de cellule, un homme très charmant qui ne connaît que ces quelques mots : « Bats les couilles » et « putain ». Cet homme très avenant purge sa peine pour mise en danger d'autrui, vol à main armée et harcèlement sexuel. Autant vous dire que j'ai passer une très très bonne soirée.

Après une nuit de sommeil un peu écourtée par de nombreux cauchemars , un policier aimable au possible est venu pour m'emmener dans une salle grise avec une table et deux chaises. Je suppose que c'est un parloir, ou une salle d'interrogatoire. Depuis qu'il m'y a laissé, j'attends bien sagement. Je ne sais pas ce que j'attends, mais j'attends.

Le cliquetis de la serrure se fait entendre, la porte s'ouvre et une jeune femme entre, encadrée par deux policiers. Elle est ravissante. Ce n'est pas le truc que je devrais penser en premier mais c'est plus fort que moi. Elle s'avance vers moi, me tends la main et me dit :

- Maître Riley, votre avocate.

Avocate. Je ne croyais pas avoir demandé d'avocate mais je suppose que je n'ai pas réellement le choix. Je dédaigne sa main tendue pour taper dans sa paume deux fois comme on faisait, à la prison.

- Salut baby, dis-je, avec une moue insolente.

Elle me dévisage, paraît déconcertée une seconde, puis lève ses magnifiques yeux noisettes au ciel en soupirant.

- Bonjour monsieur Cassy, reprend-t-elle comme si je ne l'avais pas provoqué.

- Riley, dis-je pour la saluer, en hochant la tête, adoptant le ton détaché du mec qui n'en a rien à foutre.

J'en ai tout sauf rien à foutre, qu'une femme -et pas la plus moche, loin de là- m'accorde de l'attention, ne serait-ce que quelques instants. Mais j'aurais préféré que ce soit une autre femme qui m'accorde de l'attention.

Cara.

Elle me manque mais je ne pense pas que la voir soit une requête que je pourrait effectuer.

Blondinette reprend d'une voix dure :

- Maître ! Maître Riley, précise-t-elle.

'Maître' Riley rougit quand elle s'aperçoit du ton qu'elle a employé.

Elle pose sa main sur la table en penchant légèrement son buste vers mon regard.

Naaaaan mais c'est une blague ?!

Comment voulez vous que je me concentre avec son buste sous le nez ?! Je ne pense pas qu'elle l'ai fait exprès. Même pas du tout.

Elle ajoute, d'un ton plus timide :

- Vous êtes ma première affaire.

- Eh ben j'suis pas sorti, hein...

Oui, c'est pas gentil, mais c'est plus fort que moi, mon côté provocateur fini toujours par reprendre le dessus. Ça ne doit pas être facile de m'avoir en première affaire. Et je ne compte pas mettre du mien pour lui faciliter la tâche.

- En même temps, je crois que la société, ainsi que notre chère petite planète, n'a pas besoin d'un déchet en plus.

Finalement cette femme a plus de répartie que je ne l'aurais cru. Du coin de l'œil, je vois les deux autres poulets armés glousser. Je reporte mon attention sur Riley.

Elle a peur de moi, ça se voit dans son attitude. Je peux la comprendre, qui sait ce qu'on lui a raconté sur moi, et en plus, elle a certainement lu le dossier qu'elle tient dans ses bras, mais cependant ce n'est pas le genre de femme qui se laisse marcher sur les pieds, en plus elle a du sang-froid. Une qualité rare chez les femmes de nos jours. Je réplique :

- Je n'ai pas demandé d'avocate et je n'en veux pas.

Ok, là je mens parce que je ne veux peut-être pas d'avocat mais elle ça ne me dérangerait pas. Je sais, c'est mon avocate, mais ça fait un mois que je n'ai pas vu de femmes. N'importe qui aurait dit la même chose. En même temps, elle est plutôt pas mal. De longs cheveux blonds ondulés, un petit nez retroussé, une bouche...

Non je ne vais pas décrire cette bouche parce que ça pourrait devenir gênant. Elle a des putains d'yeux noisettes dans lesquels je pourrais rester planté des heures. Et cette robe... Ou jupe, j'en sais rien. C'est trop court, trop sexy... Comment elle peut sortir comme ça? Un crime pour l'humanité.

- Peut-être, mais je suis votre avocate et il faudra faire avec, dit-elle soudainement, me tirant de mes pensées.

Un petit sourire suffisant s'installe sur ses lèvres. Bon dieu, mais elle est vraiment... Belle. Je ne devrais pas être autant troublé par une femme. Surtout pas par mon avocate. Ça n'arrivait pas au Matt d'avant, de se laisser intimider par une petite blondinette intello.

Elle tire la chaise en face de moi et s'installe, les jambes croisés. Elle pose précautionneusement le maigre dossier sur la table, comme si c'était un objet très précieux et me lance :

- J'aimerais qu'on résume ensemble les faits, Mr Cassy.


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3ème Chapitre !

Merci pour toutes ces vues, on vous dit merci !

A bientôt !!

L'avocate Et Le Badboy Where stories live. Discover now