Chapitre 7 : Matt

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Ce matin, je me sens vidé. De toute émotion, de toute énergie. En même temps, on peut dire que je n'ai pas réellement dormi. Même pas du tout.
La raison : Maître. E. Riley.
En effet, ce putain de baiser insignifiant pour elle, est devenu extraordinaire pour moi. C'est la première fois qu'on me regardait, qu'on me parlait comme ça, comme un être humain, comme un égal et pas comme à un chien, c'était la première depuis Cara. Jusqu'à hier je pensais que je ne pourrais jamais ressentir quelque chose de plus fort que ce que j'ai ressenti avec Cara. Je pensais que c'était si fort, ce qu'il y avait entre nous, si... profond. Mais je ne suis plus sûr de rien, maintenant. Je ne suis même pas sûr qu'en couchant avec moi, Cara ne réussisse à me faire sentir ça. J'ai pensé à Blondie toute la nuit. Et tout ça, ça n'a fait que me ramener à Cara, et à notre première fois. J'en ai marre de réfléchir, d'habitude je ne me prends pas la tête comme ça. Avec Cara, c'était simple et là avec Emmanuelle, Emmeline, Enora, Elena, Elise, Elonore, Emmy ou je ne sais quel prénom, il n'y a rien, et je trouve déjà ça compliqué. Le pire, c'est que la seule question qui m'obsède plus que tout c'est « Comment s'appelle-t-elle? »
C'est comme si vous vous retrouviez face à un problème de maths mettant en scène des rénovations, le truc bien lourd où on vous demande de calculer l'aire de la surface à peindre de toute la maison, en comptant la piscine, et peut-être même le chien ; et que la seule question qui vous taraude, c'est : « La prof de maths a-t-elle besoin de rénover sa maison ? »
Tout est confus chez moi, d'un côté j'aime encore Cara et de l'autre dès qu'une nana à peu près baisable me fait la bise, et comme un ado en manque, je m'imagine dix tonnes de trucs. Pourtant je pensais qu'entre Cara et moi, c'était fusionnel... Que c'était différent. Que c'était plus fort. Dès notre première rencontre, j'ai su que ce serait elle, et voilà que je m'intéresse à une autre, c'est pathétique, il faut que je me reprenne.

Flashback, quelques mois plus tôt.

-Un shot de vodka demandais-je au barman.
Comme tous les soirs. Depuis que je me suis fait largué. J'habite dans un foutu hôtel tout miteux. La boisson n'arrangera pas tout, je le sais, mais j'ai besoin de ça pour l'instant.
Une fille que je pourrais me taper si je n'étais pas aussi malheureux s'assoit à côté de moi. Son mascara a coulé, signe qu'elle a pleuré.
-Un shot de vodka demanda-t-elle au barman.
-Dure journée remarquais-je en me tournant vers elle.
Elle avale son shot d'un trait et répond:
-Journée de merde.
-Matt, je lâche en la regardant à peine.
-Cara.
Ce nom me dit quelque chose... Mais mon esprit est bien de trop embrumé pour réfléchir à quoi que ce soit. Je la regarde un peu plus en détails, ça, je dois pouvoir le faire, même avec la tête lourde que je me paye.
Elle est belle. De petite taille, les cheveux bruns, elle possède -sans être vulgaire- des attributs qui feraient changer d'avis un moine tibétain ayant fait vœux de chasteté. Je parie tout ce que vous voulez que ce moine ne saurait même plus se mettre en tailleur pour méditer.
-Vous comptez me dévisager longtemps comme ça ? Demande-t-elle soudain, un sourire au lèvres.
-Le temps qu'il me faudra, répliquais-je calmement.
-En fait je viens de me faire larguer par mon mec, qui, s'est fait défoncé par mon frère Marc.
Je vois. Ce nom me disait quelque chose, c'est normal, c'est la putain de sœur de mon meilleur pote.
- Écoute, chérie. Je suis pas psy, et encore moins ton pote. J'en ai rien à branler de tes problèmes. Mais je peux te les faire oublier.
Elle me considéra une seconde, les sourcils haussés. Ses yeux clairs entraient violemment dans mon regard. Puis l'instant d'après, elle fixait mes lèvres fiévreusement. Sans prévenir, elle se jeta sur ma bouche avec une vitesse impressionnante. Putain de sexy, j'aime quand les femmes prennent les devants. Elle me plaqua contre le bar, en appuyant exagérément son corps contre le mien.
- Abusez pas, et prenez vous une chambre, putain, brailla le barman.
Cara se décale pour le regarder :
- Désolée, je testais la marchandise.
Je me marre, puis l'entraîne avec moi dans les escaliers, et la plaque moi aussi contre le mur de la cage d'escalier en lui rendant son baiser sauvagement. A bout de souffle, on se sépara.
- Matt ? Dit-elle.
- Oui ?
- Baise-moi sans t'arrêter, jusqu'à ce que je ne sache même plus comment je m'appelle.
- C'est comme si c'était fait, ma belle.
On monta dans ma chambre, et elle me laissait explorer les courbes de son corps avec mes mains, ma bouche, ma langue, elle me donnait tout.

Retour au présent.

J'aime quand on se prend pas la tête. Elle voulait baiser, je l'ai baisé. Pas de questions.
Ça a mis du temps avant qu'on s'apprécie plus que pour de la simple baise, on était tous les deux des « largués » et je pense que c'est ça qui nous a rapproché. Je ne pensais cependant pas que cette femme deviendrait l'amour de ma vie. J'aurais fait n'importe quoi pour elle. C'est ce que j'ai fait d'ailleurs. Et maintenant je suis là. Je ne regrette rien cependant, je suis fier de l'avoir fait pour elle, quoi qu'ai fait cette fille elle le méritait.
Et c'est ainsi que celle qui devait être mon plan cul était devenue la seule femme que j'ai aimé.

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Voilà, alors je vous préviens tout de suite, à la base LIntemporelle aurait dû publier le chapitre il y a deux, trois jours mais elle n'a pas eu le temps, et n'a pas revu la version finale donc je publie ce chapitre aujourd'hui car ça fait un petit moment qu'on a pas publié mais il n'est pas exclu que LIntemporelle change quelques petites choses mais rien de très important.
Sinon, n'hésitez pas à nous donner votre avis ça nous ferait très plaisir et ne vous inquiétez pas le chapitre suivant est en cours de rédaction et devrait arriver dans le courant de la semaine prochaine.
Dreamingueuse.

L'avocate Et Le Badboy Where stories live. Discover now