XLVI. Changement de plan

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BAM !

Le son venant du camp sorti Tony de ses pensées. Encore un rôdeur trop gênant probablement et Malcom ne s'était pas donné la peine d'y aller au corps à corps.

BAM ! BAM !

Encore ? Tony regarda Nicolas d'un air interrogateur, celui-ci haussa les épaules, il semblait un peu confus lui aussi, hésitant entre stresser ou prendre ça à la légère.

BAM BAM BAM BAM BAM ! BAM BAM ! BAM BAM BAM !

Cette fois, des dizaines de coups de feu retentissaient au loin. Tony senti son cœur exploser dans sa poitrine, il avait l'impression qu'il allait sortir de force. Derrière, la horde commençait déjà pour une grande part à faire demi-tour.

- Merde, grogna Tony en appuyant maladroitement sur le klaxon.

Mais les coups de feu qui raisonnaient au loin remplissaient l'espace et entraînait malgré eux la horde vers le camp. C'est alors que quelque chose de terrible se passa : Fabrice actionna sa corne, espérant ainsi refaire changer de direction les rôdeurs. Le pire dans tout ça, c'est qu'il réussi partiellement son coup. La horde, qui n'avait pas encore passé les deux immeubles dans lesquels étaient Amélie et Fabrice, commença à partir en vrille, entre ceux qui venaient vers les voitures, ceux qui allaient vers le camp et ceux qui tentaient de répondre à l'appel de Fabrice, le groupe de mort-vivants se divisa et commença à s'éparpiller.

Nicolas ouvrit sa fenêtre et appela Tony qui fit de même.

- Mec, on va chercher Amélie ! Cria Nicolas, les yeux froncés.

- Comment on s'y prend ?! S'inquiéta Tony.

- Il y a une porte derrière le bâtiment, on va la dégager ! Suis moi !

Il allait appuyer sur l'accélérateur quand il pensa à quelque chose :

- Attend ! Et Fabrice ! On fait quoi !

- Il n'a pas la même chance, il est prit au piège, en plus il a une masse à sa porte ! Laisse le, on prend pas de risques inutiles !

- T'es pas sérieux, on le laisse pas là !

- Tu as accepté ce qu'a dit Amélie ou pas ! Le but est de revenir avec le plus de gens vivants, et sauver Fabrice serait du suicide !

Tony fit une grimace de désapprobation, il ne voulait pas abandonner Fabrice là, mais en même temps, il savait que Nicolas avait raison. Et puis faisant partie de l'équipe d'expédition dans son camp, il devait avoir de l'expérience.

- Vas-y, je te suis ! Finit-il par crier.

Apparemment satisfait, Nicolas avança, suivit de près par Tony, moins à l'aise. Ils tournèrent dans les rues jusqu'à revenir à l'arrière de l'immeuble où se trouvait Amélie. Contre la porte une petite dizaine de rôdeurs frappait et grattait sans comprendre le but d'une poignée.

- Je les dégage, tu prend Amélie ! Cria Nicolas.

Puis, sans laisser à Tony le temps de répondre, il klaxonna quelques petits coups secs afin de ne pas attirer l'attention de la masse de mort-vivants qui se trouvait de l'autre côté du bâtiment. Le petit groupe s'éloignant, Tony arrêta son véhicule près de la porte et entra dans l'immeuble sans hésiter. Le couloir était sombre et les murs humides témoignaient d'un entretient définitivement absent. Un petit filet de sang coulait le long d'un comptoir en bois au pied duquel gisait un corps inanimé. Amélie avait du nettoyer un minimum les lieux avant de grimper au troisième étage. Il monta donc relativement confiant mais en gardant une certaine méfiance. On ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver. Il atteint sans difficultés le troisième étage et entra dans l'un des appartements, espérant avoir un bon sens de l'orientation.

- Amélie ? Appela-t-il.

- Oui, je suis dans la cuisine, répondit une voix calme.

Tony fut soulagé de l'entendre.

- On doit partir, on a plus le temps là, dit-il en la rejoignant.

Elle était en train de remplir son sac à dos de boîtes de conserves trouvées dans les placards. Elle leva son regard brillant vers lui et sourit. Un sourire qui se voulait et était rassurant, chaleureux.

- On y va, dit-elle.

Ils descendirent les étages rapidement et réussirent à reprendre la voiture sans problème. Plus loin, Nicolas continuait d'entraîner les zombies le long de la route. Il avait dû les voir car il sortit une main par la fenêtre et fit un signe en direction du camp. Les deux véhicules prirent donc la direction désignée. Au loin, les coups de feu s'étaient interrompus, mis à part quelques coups brefs et timides de temps en temps, probablement en prévention.

Tony eu un pincement au cœur. Fabrice... Dire qu'il était là haut, seul, et qu'il attendait probablement de l'aide de leur part... Et ils partaient comme ça, sans rien dire, sans rien faire.

Après deux minutes à rouler dans des rues parallèles à celle empruntée par la horde, Amélie regarda Tony et demanda :

- Nicolas a récupéré Fabrice ?

Tony senti un creux dans son estomac, il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Que devait-il dire ? Qu'ils étaient partis en sachant qu'ils l'abandonnaient à une mort certaine ?

- Il est condamné, dit simplement Tony.

Il n'osait pas la regarder en face. Il ne voulait pas voir son expression changer dans ses yeux.

- Pardon ?

Elle avait très bien comprit, mais elle espérait juste qu'il se soit mal exprimé.

- Il est toujours là-bas, entouré de ces choses. Il est condamné.

- C'est pas vrai...

Elle passa une main dans ses cheveux. Puis le silence.

- On ne pouvait pas...

- Je sais. Maintenant on doit se préparer à ce qui nous attend là-bas.

Elle avait parlé froidement, mais Tony savait qu'elle avait été touchée par la nouvelle. Et c'était normal, lui-même se sentait lâche, terriblement cruel d'avoir accepté de le laisser. Dans le meilleur des cas, Fabrice se suiciderait avant de devenir fou ou mort de faim, au pire il serai dévoré par les rôdeurs avant de devenir l'un d'eux. Quelques instants plus tard, loin derrière eux, un coup de feu retenti. Le coup raisonna quelques secondes dans les oreilles de Tony. Le message était simple et clair : Ils avaient perdu quelqu'un d'autre...

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Je vous dis à bientôt ! :)

Humanité : Tome 1 - ConfianceWhere stories live. Discover now