XXIX. Humanité

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"Kévin"

Emma courait, elle ne devait plus perdre de temps, il fallait alerter les autres qu'une bande de mercenaires était en ville, qu'ils allaient bientôt tous y passer s'ils n'agissaient pas. Le prisonnier qu'elle avait aperçus là-bas n'était autre que Kévin, ce jeune maladroit qu'elle avait rencontré il y a... longtemps ? La notion de temps lui avait échappé, mais pour le moment, elle savait que chaque seconde comptait. Si Kévin avait dit vrai, son frère savait où il était, et s'il voulait le sauver, cela risquait de finir en carnage. Emma arriva à l'appartement à bout de souffle. A l'entrée, elle perça le crâne d'un zombie qui s'amusait à cogner contre la porte. Elle monta les marches quatre à quatre et ouvrit la porte à la volé. La nuit était déjà tombé, il était proche de 23 heures et si son retour à l'appartement avait été si rapide, c'était tout simplement car la plupart des morts étaient encore dans un coin de la ville à former une horde démentielle.

- Tu étais là-bas... dit Martin, assis sur le fauteuil, les yeux fixés sur elle.

- J'ai bien fait d'y aller, on doit partir d'ici au plus vite.

- Ne t'inquiète pas, on comptait le faire, avec on sans ton avis.

Le jeune homme était froid et distant. Il était évident qu'il lui en voulait d'avoir agit en solo.

- Très bien, il faut rejoindre une autre ville, plus petite si possible. De quoi trouver de la nourriture et...

- On reste dans cette ville, coupa Martin. On quitte juste ce camp. NOUS avons parlé durant ton absence, ces gens semblent très bien, ils nous ont proposé de nous allier, ils disent vivre une école primaire, à l'autre bout de la ville, ils racontent qu'ils ont de nombreuses armes, beaucoup de nourriture, et ils seraient un groupe de 11 personnes. Tu confirme ?

Emma ne savait pas quoi répondre. Mais elle se ressaisit et décida de suivre le jeu de Martin, elle ferma son cœur et devint à son tour froide et distante :

- Je peux confirmer pour les armes seulement, mais aussi te dire qu'ils ont beaucoup d'ennuis. Je comprend pourquoi ils voulaient que nous les rejoignons.

Cette fois Martin semblait inquiet, au grand soulagement de Emma qui prenait donc l'avantage.

- Comment ça ?

- Ils ont attrapé un gars qui a des relations plutôt... dangereuses. Des fous qui n'hésitent pas à tuer et tirer dans le tas pour avoir ce qu'ils veulent.

- Comment tu sais ça ?

- J'ai croisé le prisonnier en question un peu avant de te rencontrer toi. Je peux te dire qu'il était bien accompagné.

Martin semblait réfléchir. Un long silence s'installa dans l'appartement. C'est Tony qui, sortant de sa chambre, dit :

- Je suis resté seul trop longtemps. Aujourd'hui, croiser des gens bien c'est pas courant, et plus le temps va passer, moins ce le sera. Qui sait,-il regarda Emma- si on ne s'était croisé que dans 3 mois, qui dit que tu ne m'aurait pas tout de suite tué ? Et toi,-il observa Martin-on t'aurait probablement laissé dans cette arrière boutique, j'aurai volé la voiture, comme je l'ai fait d'ailleurs, puis je serai parti seul dans ma direction. Ce Paul n'aurait pas été là pour tuer ces trois types qui t'ont menacé...

- Où veux-tu en venir, demanda Martin.

- Ok il y a eu des pertes, c'est vrai, mais si on est là, nous tous, c'est parce qu'il y a eu quelqu'un pour le permettre. C'est parce que pendant un court instant, on a regardé une personnes en danger et qu'on s'est dit qu'elle en valait la peine. Pour cet autre groupe c'est la même chose, c'est des types bien qui ne cherchaient qu'à venger leurs amis, et aujourd'hui, ils ont besoin d'aide.

Il regarda de nouveau Emma :

- Il n'y a pas un moment où tu les as regardé et où tu t'es dit qu'ils étaient peut-être des gens bien ? Des gens qui ne méritaient pas la mort ? Alors... ce n'est que mon avis, je sais qu'il ne vaut pas plus que le votre ou le leur -il désigna les portes fermées-mais je pense que nous devrions aider ces gens. Et dans quelques jours, je vous regarderai comme maintenant et je vous direz simplement "Vous voyez, ils en valaient la peine". Bon, je vous embête pas plus longtemps. Bonne nuit.

Il sourit puis retourna dans sa chambre et ferma la porte. Un long silence s'installa de nouveau dans l'appartement.

Emma fût d'abord surprise d'entendre Tony parler ainsi, puis elle médita ses paroles. Et autant le dire, dans l'appartement, tout le monde était réveillé et tout le monde avait entendu ce que Tony avait dit. Personne ne pu dormir de la nuit...


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Humanité : Tome 1 - ConfianceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant