☆ Chapitre 12 ☆

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POINT DE VUE DE MIKAËL.

La voir galérer avec les armes blanches aurait été drôle, sans doute. Mais ce n'était pas le cas. Ses aptitudes étaient impressionnantes, et, après quelques jours seulement, elle arrivait à manier quelques armes déjà. Si on continuait comme ça, elle allait nous rattraper rapidement. Chose peu souhaitable pour nos réputations respectives. Enfin, Eva et Maxime s'en fichaient éperdument, mais pas moi. Elle allait nous créer des ennuis, d'énormes ennuis. Je le savais, je le sentais. C'était mon instinct qui me le disait. Et lorsque que j'ai appelé mon père par téléphone la dernière fois, il est devenue froid, distant, quand j'ai parlé des Chaugnet. Bizarre, non ? Pourquoi réagir comme cela ?

Mais s'il y avait bien une chose qui m'inquiétait plus que tout, c'était moi. Non, je ne suis pas quelqu'un de narcissique. Enfin, si, en apparence, mais ce n'est pas le cas. Donc je disais que je m'inquiétais pour moi-même. Parce que je sentais mon renfermement sur moi-même. Bizarre ? Non, je me connais juste relativement bien, je sais comment je suis et je sais que je ne suis pas comme d'habitude depuis que Tyler est ici. Il y a quelque chose qui me dérange, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus.

Je me levais, étant allongé sur mon lit, enfilait une veste et sortie de la pièce que je partageais avec Maxime pour la nuit, pour aller dehors. Le manque d'air était hallucinant, et plus les jours passaient dans cette école, et plus je me sentais oppressé. Je ne supportais plus cette ambiance, cette hiérarchie des pouvoirs.

Je me dirigeais lentement vers l'entrée du bâtiment, descendant les escaliers en pierre. Je n'aimais pas non plus la bâtisse. C'était trop m'as-tu-vus, pas assez sombre à mon goût. Mais chacun sa façon de voir les choses, n'est-ce pas ?

J'arrivais aux grandes portes, et aperçus la silhouette de Tyler assise sur les marches. C'était son endroit préféré, du moins, c'est que je me disais, puisqu'elle était toujours assise ici, à regarder les hais. Qui sont, avouons-le, magnifiques. Les seules choses que j'aime ici sont les jardins. Alors pourquoi empiétait-elle sur mon territoire ? C'était interdit de sortir la nuit alors pourquoi était-elle là ? Et puis ses marques me sautèrent aux yeux. Elle n'avait pas ses bandages. Qu'elle imprudente !

Je serrais les poings dans mes poches et repartie sur mes pas, tout en allant vers l'arrière du bâtiment. J'avais besoin de me défouler. D'évacuer.

Je passais silencieusement dans les allées en gravier et arrivais à la piscine couverte. J'enlevais ma veste et mon tee-shirt, ainsi que mon jean, mes chaussettes et mes chaussures avant de plonger. J'entamais plusieurs longueurs, me concentrant sur les sons de l'eau qui s'agitait qui se répercutait contre les murs de la piscine. Au bout d'une dizaine de longueur, je m'assis sur le bord, m'appuyant sur mes mains, passé plus loin derrière moi. Des goûtes d'eau coulaient de mon visage et je passais l'une de mes mains dans ma nuques, touchant au passage mes marques qui ne cessaient de s'agrandir, allant à présent jusque dans le bas de mon cou. Je soupirais. Cette fille n'apportait que des ennuis.

Je me relevais en un geste souple, remis mon jean sur mes jambes trempées et rentrait aux dortoirs, où je partis me doucher. Je revins dans la chambre et trouvais Eva et Maxime en train de discuter ou de philosopher sur la vie, au choix. Je ne fis pas attention et je partis ranger mes affaires. Je m'installais ensuite sur le canapé du truc qui nous servait de salon et j'allumais la télé qui s'y trouvait, coupant court aux discutions de nos deux tourtereaux. Ils allaient bien ensemble Eva et Maxime. Elle avait un effet de socialisation sur lui et lui, bas elle était plus calme en sa présence.

Une porte qui claqua me coupa court dans mes pensées et une Tyler totalement trempée et... bleutée ?... Entra. Oui, bleutée, pas en mode schtroumf, en mode bleus, coups de poings.

Eva se précipita sur elle et je repartis de la pièce en claquant la porte. Elle n'avait toujours pas de bandages.

Maxime m'a rejoint quelques secondes après en me regardant bizarrement. Bas quoi ? J'ai un truc sur le visage ?

A.A.T. ACADEMYWhere stories live. Discover now