Je file vers ma chambre et attrape une robe légère à motif floral dans ma penderie. Tandis que je me débarrasse de mon tailleur, je sens la présence de Louis dans mon dos. Je l'aperçois dans le reflet du miroir au coin de la chambre, me regarder avec gourmandise. Sans se rendre compte que je l'observe, il se corrige lui-même, s'obligeant à détourner les yeux. Je finis par pivoter et lui demande de l'aide pour monter la fermeture éclair dans mon dos.

- Tu comptes y aller juste comme ça ? Me demande-t-il, en pointant du doigt l'évidence que cette robe est en effet assez courte.

- Oui pourquoi ? Il fait vraiment très chaud dehors. C'est la taille qui te dérange ?

- Moi ? Ça ne me dérange pas le moins du monde, au contraire. Répond-t-il en s'approchant de moi pour m'enlacer. Mais je te tiendrai entièrement pour responsable si la situation dérape inopinément.

Il dépose un léger baiser sur mes lèvres après avoir prononcé ces mots qui en disent long. Maintenant que les choses vont bien mieux du côté de Harry, je sens plus de légèreté dans notre couple. Le mois qui vient de s'écouler a été chargé en émotions pour nous tous. Nous avons un peu vécu en suspens, au dépend de chaque jour où il luttait pour revenir parmi nous. C'est désormais chose faite. Il est sorti d'affaire. Et chacun reprend le cours de sa vie avec un entrain retrouvé.

Nous rejoignons le salon pour que j'enfile des baskets en toiles qui ne maltraiteront pas mes pieds sur le chemin vers l'hôpital. Joy n'a pas bougé du sofa et pianote sur son téléphone.

- Tu nous accompagnes ?

- Je vous laisse profiter de lui. Me répond-t-elle, avant de se rendre compte que sa phrase prête à confusion. En tout bien tout honneur, bien évidemment !

Louis secoue la tête et passe ce qui l'aide à ne pas être trop épié dans la rue, à savoir une casquette et des lunettes de soleil. L'hôpital est tellement proche de l'appartement que prendre sa voiture relève de l'absurde quand on sait que l'on y accède en plus de quinze minutes, contre trois seulement en marchant. Sans parler de la galère pour se garer ensuite.

- Vous allez voir, il a fait des progrès depuis lundi. Nous indique Joy, avec une certaine fierté dans le regard.

Qui aurait cru que cette jeune londonienne délurée quand je l'ai connue deviendrait si posée et soucieuse de son prochain. Et qui aurait cru les voir finir ensemble un jour. Joy était un électron libre qui ne s'attachait à rien ni personne. Et maintenant, tout son univers gravite autour de l'état de santé de Harry. Elle fait d'ailleurs très marquée depuis un mois. Mais comment lui reprocher de ne plus penser à elle dans de telles circonstances ? Je pense que je serai dans un état similaire au sien si quelque chose arrivait à Louis.

Mon petit ami me tient la porte pour m'attendre. Joy nous fait un signe de main avant notre départ.

- À tout à l'heure. Nous lance-t-elle, en rallumant la console. Ne soyez pas trop long tout de même, il a besoin de repos.

- Ne t'en fais pas. Lui répond Louis. On sera revenus avant que tu n'aies le temps de rattraper tes maladresses de débutante.

- Ne joue pas les malins... Tu sais parfaitement que je suis capable de supprimer tous tes scores en un tour de main.

Louis se retourne vers moi comme pour s'assurer qu'elle ne ferait pas une chose pareille. En soutien pour mon amie, je me contente de hausser les épaules pour le faire mariner. Mais leurs mascarades pouvant aller très loin, je finis par le forcer à avancer en tirant sur son t-shirt.

- Allez, on est partis ! Elle dit ça pour te défier, c'est tout.

Maintenant, c'est moi qui me retrouve à l'attendre, jusqu'à ce qu'il ne se décide enfin à m'emboîter le pas.

YOURS. // Tome 2Where stories live. Discover now