Chapitre 15 : Les soupçons d'Harry

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  Victor et moi étions finalement allés nous promener dans le parc. Nous avions l'air trop bête à rester planté debout dans le grand hall. Je lui racontai mes dernières années à Poudlard, la mort de Voldemort, cette nouvelle année paisible qui commençait et lui sa démission en tant que joueur dans l'équipe nationale de Bulgarie.
- J'en avais marre de cette vie, expliqua-t-il. Je ne parle pas du quidditch en lui-même, mais de tout le reste, tout ce qui va avec. Tu sais au début ça me plaisait en totalité, surtout quand j'étais encore étudiant à Dumstrang. J'admets que j'aimais ce regard impressionné qu'on me lançait parce que j'étais le plus jeune sportif dans une équipe de quidditch. Mais finalement rien n'était vrai.
Je fronçai les sourcils.
- Mes seuls amis sont les membres de mon équipe, continua-t-il, parce que je n'ai pas le même rythme que mes anciens amis de Dumstrang et les seules filles qui m'approchait étaient uniquement intéressées par ma carrière. Mais surtout, je n'ai pas une vie qu'on pourrait appeler normale, je ne sais pas ce qu'est vraiment travailler dans le fond. C'est pour ça que j'ai mis ma carrière entre parenthèse jusqu'à noël. Je veux voir à quoi ça ressemble.
- Oui, je comprends ce que tu veux dire, dis-je.
Je ne l'avais jamais entendu parler si longtemps et j'eus l'impression qu'il était vraiment malheureux.
- Ce te fera du bien d'être ici, ajoutai-je. Et puis j'imagine qu'enseigner à des élèves doit être très gratifiant. Tes premières heures de ce matin ce sont bien passées ?
- J'avais oublié que voler n'était pas naturel pour les première années, dit-il d'un air amusé. J'avais oublié que je tremblotais moi aussi sur mon premier balais.
Nous discutâmes un bon moment de sa nouvelle condition de professeur et je ne savais pas comment aborder le sujet vis à vis de son comportement envers moi. Je ne savais pas comment lui dire qu'un professeur n'était pas censé copiner avec un ou une élève, surtout une élève à vrai dire. Et ma plus grande peur finalement, était que McGonagall nous surprenne. Bien sûr nous ne faisions rien de mal, nous discutions simplement en marchant, mais tout le monde savait que je n'étais pas ici avec lui pour lui demander des conseils pour voler sur un balais, d'autant plus la directrice de l'école.
Il fut bientôt l'heure pour moi de reprendre les cours et je n'avais pas trouvé le courage de lui dire. Il semblait tellement heureux de me parler, que je n'avais tout simplement pas eu le coeur non plus. J'avais attendu son arrivée avec impatience, mais maintenant qu'il était là, je me sentais surtout mal à l'aise en sa présence. A un moment nous étions d'ailleurs passé assez proche de Harry et Ginny qui m'avaient regardé d'un drôle d'air amusé. Si eux-mêmes se faisaient des idées, je n'osais pas imaginer ce que penseraient les autres élèves, d'autant plus que j'étais préfète en chef !
Le seul point positif était que Ginny arrêterait peut-être de me parler de Drago et qu'elle laisserait ainsi ses idiotes suppositions de côté.

Quand je rejoignis mon cours d'histoire de la magie, Harry était déjà dans la salle et me fit un signe de main. Je le rejoignis et posai mes affaires sur le bureau dans un profond soupire.
- Alors cette escapade avec Victor ?
- Oh Harry je t'en prie, dis-je levant les yeux au ciel.
Le cours assommant du professeur commença et Harry entreprit aussitôt de s'endormir la tête sur ses bras croisées sur la table. Quant à moi, je sortis le petit carnet et je jetai un œil à la conversation que j'avais avec Drago. Il m'avait écrit.

" Tout le monde t'a vu t'afficher avec Krum. Tu n'as vraiment honte de rien. Une vrai groupie ! "

Les mots de Drago me blessèrent plus que je l'aurais imaginé. Je me tournai alors dans l'espoir de l'apercevoir. Il était tout au fond de la classe et fixait le fantôme qui récitait son cours avec peu d'entrain. Il n'avait jamais semblé aussi intéressé par cette matière et j'étais certaine qu'il faisait semblant de ne pas me voir. Je me retournai alors vers mon bureau, le carnet noir toujours ouvert sur mes genoux.

" Je ne parviens pas à comprendre quel est ton problème avec ça ! "

Drago ne me répondit pas des deux heures de cours et il en fut de même avec le cours de métamorphose. Soit il n'avait pas vu que je lui avais répondu, soit il m'ignorait. J'espérai que ce soit la première solution.
A la fin de cette journée, j'avais compté sur Harry pour me remonter le morale, mais au lieu de ça, il rentama le sujet de Victor.
- Tu sais, il est sympa dans le fond Victor, déclara-t-il alors que nous descendions les escaliers pour rejoindre le grand parc de Poudlard.
- Où est-ce que tu veux en venir ?
- Je veux dire par là, que ce serait compréhensible que tu ais envie de sortir avec lui.
- Harry...
- Et puis il serait une meilleure fréquentation que certains... dit-il mal à l'aise.
Je m'arrêtai pour le fixer, étonnée. Il m'attira près d'un arbre au bord du lac et m'invita à m'asseoir à côté de lui.
- Hermione, continua-t-il d'un extrêmement sérieux. Je t'ai vu l'autre soir sur la carte.
- De quoi tu parles ? Demandai-je en fronçant les sourcils.
- Je t'ai vu dans la salle commune des Serpentards au milieu de la nuit grâce à la carte des maraudeurs.
- Mais qu'est-ce que tu racontes Harry ? C'est moi qui ait la carte, tu nous l'as donné à Ron et moi le soir de la bataille. Elle est encore dans mon sac chez moi.
- Non, répliqua Harry, Ron me l'a rendu le soir même. Tu n'as pas la carte, c'est moi qui l'ait depuis la fin de la grande bataille.
J'allais répliquer quand je me stoppai nette. Avais-je fait un telle erreur ? Harry avait-il vraiment récupéré la carte où était-il en train de me tester ? Si c'était le cas, il ne fallait pas que je lâche le morceaux. Mais s'il mentait bien, comment aurait-il su ?
- J'ai accompagné Zabini jusqu'à sa salle commune un soir, après une ronde. Il y avait un chahut pas possible et je l'ai donc accompagné à l'intérieur. Nous avons calmé le jeux et puis je suis repartie.
- Quand je t'ai vu sur la carte, tu étais seule avec Malefoy, insista Harry.
- Oui, il en a profité pour m'énerver et nous nous sommes disputés. Rien d'étonnant comme tu vois.
- Hermione... marmonna Harry.
Il sentait que je mentais, je le savais. Mais je ne pouvais pas tout lui balancer là comme ça.
J'aurais dû lui annoncer lorsque je me serais sentie prête et non parce qu'il avait des soupçons ! Rien ne se passait comme prévu c'était affreux.
- Harry enfin ! Que voulais-tu que je fasse d'autre dans leur salle commune ! M'exclamai-je en bonne comédienne.
Il paru se détendre quelque peu et secoua la tête, comme pour se remettre les idées en place.
- Oui tu as raison, c'est juste que te voir là cette nuit, m'a surpris...
A présent il semblait mal à l'aise de m'avoir soupçonné et je me sentais encore plus mal de lui mentir. Mais je ne pouvais pas lui dire comme ça, non, je voulais que lui et Ron l'apprennent en même temps, mais surtout, je voulais avoir le soutient de Ginny.

Nous restâmes dehors à discuter une bonne heure avant de rentrer dans le château travailler. Harry monta jusqu'à la tour de Gryffondor tandis que je bifurquai à l'angle du couloir pour me rendre à la bibliothèque. Je préférais travailler dans un endroit calme et j'avais toujours aimé l'odeur de cette immense pièce. Ce lieu me détendait considérablement, et après les questions soupçonneuses de Harry, j'en avais vraiment besoin. Je choisis une table à l'écart et m'installai. Cependant, au lieu de sortir des parchemins et commencer ma dissertation sur la création de la banque Grigott, j'ouvris mon petit carnet noir. Drago m'avait répondu.

" Mon problème avec Victor, c'est que je n'ai pas envie que tu sortes avec n'importe qui "

Je soupirai d'agacement, sortis une plume et mon encrier pour lui répondre.

" Pourtant il me semble que la semaine de la rentrée, tu m'as dit qu'il avait été le seul à ma hauteur"

Contre toute attente, je vis des mots s'inscrire lentement sur le carnet, Drago était en train de me répondre en direct.

" Oui mais à l'époque tu avais quinze ans !"

" Et alors ? " Répondis-je agacée

" Alors maintenant tu vas avoir dix-huit ans vendredi, et je doute que de simples bisous soient encore de notre âge, d'autant plus que Krum a trois ans de plus que toi ! "

Nous y étions ! Drago me reconfirmait ce qu'il l'énervait réellement, il ne voulait pas que je couche avec Victor. Je n'en revenais pas ! M'avait-il demandé mon avis avec de coucher avec Pansy ? Non, bien sûr que non. Il me ressortait encore l'histoire des mœurs, que c'était mal vu pour une fille. Je détestai ces réactions machistes.

" Comme tu le dis si bien, je vais avoir dix-huit ans. Je pense donc être assez grande pour prendre ce genre de décision. Tu as couché avec Pansy et je ne te l'ai jamais reproché. Et si je me souviens bien tu étais en quatrième année toi ! Mais ce n'est pas la même chose, évidemment, parce que MOI, je suis une fille ! N'est-ce pas ? "

Cette fois-ci la réponse, mis plus de temps à arriver. Il devait réfléchir.

" J'ai été stupide de coucher avec Pansy. Je veux juste que tu ne regrettes pas ta première fois Hermione. C'est important. Je ne veux pas qu'il se foute de toi et te laisse tomber une fois qu'il aura eu ce qu'il voulait."


" C'est très gentil de t'inquiéter pour moi, mais je suis assez grande pour prendre mes décisions toute seule. Et puis, il me semble que je suis quelqu'un d'assez intelligent pour ne pas me jeter dans les bras du premier venu. Et de toute façon, je ne vois même pas pourquoi on parle de ça. Je ne compte pas coucher avec Victor".

" Tu m'en vois ravi"

Je restai un moment à fixer la dernière phrase de Drago, pour voir s'il allait ajouter quelque chose, mais il ne semblait pas enclin à dire quoi que ce soit de plus. Je plongeai alors ma plume dans l'encrier et lui écrivis un nouveau mot.

" Harry m'a vu avec toi dans votre salle commune sur la carte des maraudeurs. Il doutait de moi mais j'ai trouvé une excuse et il m'a cru. Je suis une horrible amie."

Je ne savais pas ce que j'attendais comme réponse, du réconfort surement. J'espérais que Drago me dise que non, que j'avais bien fait si je ne me sentais pas prête à lui dire.

" Tu es bête, tu aurais pu éviter une nouvelle occasion de lui mentir. Quels beaux amis vous faites"

Parfois je me demandai de quel côté il était, n'était-il pas sensé me soutenir ? Après tout, ce n'est pas comme si j'avais mentis toutes ces années pour m'amuser ! Je n'avais pas eu le choix. Drago ne comprenait rien de toute façon, tout ce qu'il voyait c'était que mes amis n'étaient pas au courant pour lui. Au final, il ne s'intéressait vraiment qu'à sa petite personne, comme cette histoire de ne pas coucher avec Victor. Il ne voulait juste pas que nos amis l'apprennent. C'était vraiment un égoïste. Je fermai rageusement le carnet et le fourrai dans mon sac. Après m'être levé pour récupérer quelques livres utiles pour ma dissertation, je commençai l'introduction de ma dissertation en essayant de ne penser ni à Harry, ni à Victor et encore moins à Drago.  

Mon identitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant