Chapitre 29 : L'appartement de Victor Krum

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  La confrontation que j'avais eue avec Drago la veille m'avait clairement remis les idées en place. Il fallait que je redevienne l'Hermione d'avant, sinon tout le monde continuerait de se poser des questions et Drago le premier. Il fallait que je lui prouve, comme je lui avais assuré la veille, que je m'entendais toujours à merveille avec mes amis de Gryffondor.
C'est ainsi, que je pris une profonde inspiration en entrant dans la grande salle pour le petit déjeuné ce matin. Alors que je m'approchais de la table des Gryffondor, je vis Ginny me lancer un regard hésitant, je lui répondis par un sourire ce qui parut beaucoup la surprendre. Je vins m'asseoir à côté d'elle, en face de Harry qui lâcha maladroitement sa fourchette et Ron qui avala de travers. Harry fut le premier à m'adresser la parole.
- Ça va ?
- Oui oui très bien, on a vraiment une tonne de devoir, je passe mon temps à la bibliothèque ! J'espère que vous travaillez aussi hein ?
Je n'aurais pas pu faire mieux. C'est ce qu'Hermione Granger aurait répondu. L'Hermione Granger que je n'étais plus, car j'étais à présent Hermione Lestrange. Prononcer ce nom de famille, même intérieurement, me donnait la nausée.
- Tu ne vas pas faire comme si rien ne s'était passé quand même ! S'exclama Ginny en me fixant intensément du regard.
- Je suis désolée pour cette semaine, marmonnai-je alors faussement honteuse, j'avais juste pris beaucoup de retard dans mes devoir à cause...
- Pas à nous Hermione, me coupa Harry.
- A cause de Drago, repris-je irritée qu'il m'ait coupée la parole. Je ne suis plus avec Drago et il a visiblement du mal à se faire à l'idée. Mais moi je vais bien, je vous assure, affirmai-je sûre de moi. C'est juste tendu entre nous.
- Alors pourquoi tu n'as adressé la parole à personne de la semaine ? Insista-t-il. Il s'est passé un truc avec Malefoy j'en suis sur.
- Elle a passé une mauvaise semaine, ça arrive à tout le monde, intervint Ron. Chacun gère ses ruptures comme il le peut.
Je vis Harry lui lancer un regard glacial, car il savait parfaitement, tout comme moi, que Ron disait cela juste pour regagner mon amitié.
- Exactement, répondis-je alors d'un air suffisant.
J'étais bien trop heureuse de cette opportunité pour envoyer balader Ron. Il ne fallait pas que j'oublie que le but était d'effacer mon comportement de cette semaine et il m'aidait énormément avec son intervention.
- Alors vous avez terminé votre devoir d'étude des moldus ? Demandai-je à Harry et Ron.
A leur grimace je compris que non. Etaient-ils au courant que nous avions ce cours à 10h ?
- C'est pour qu'on ça qu'on s'est levé pour huit heures, m'expliqua Harry, on aura deux heures pour le finir.
- Mais qu'est ce que tu as à la fin Ron ! S'exclama Ginny qui fixait son frère d'un air agacé.
- Mais rien, répondit celui-ci mal à l'aise.
- Qu'est ce que tu as avec la Gazette depuis lundi ?
- Mais rien, insista-t-il.
Un hiboux lâcha le journal en question face à Harry qui y était abonné et je vis Ron se tendre lorsque Harry l'ouvrit.
- C'est vrai que tu as l'air un peu stressé, fis-je remarquer.
- Hein ? Fit Ron qui semblait à présent totalement perdu.
Harry toisa son meilleur ami quelques secondes, avant de lever les yeux au ciel et de se plonger dans la lecture des gros titres.


Une fois le petit déjeuné terminé je me rendis seule à mon cours de Rune tandis que Ron et Harry se rendirent en salle d'étude pour terminer le devoir que nous avions à rendre à dix heures.
Le trajet sans eux me permis de réfléchir à ce qu'il allait se passer à présent. Drago allait facilement pouvoir être mis de côté étant donné que je vivais désormais seule en dehors de Poudlard et il ne manquerait surement pas à mes amis de Gryffondor. Par contre, mes amis de Serpentard allaient être une autre paire de manche. Après tout, j'avais frappé Pansy à l'épaule. Nous avions beau être très amies, je savais qu'elle ne pardonnait pas facilement, surtout face à l'humiliation que je lui avais infligé.
Mes deux heures de Rune se passèrent dans le plus grand calme et lorsque je rejoignis Harry et Ron pour le cours d'étude des moldus ils étaient déjà installés dans la salle. J'aurais préféré m'asseoir seule, au premier rang, mais je devais faire celle qui allait bien. Je pris donc place à côté de mes deux amis.
- Vous avez pu finir votre devoir à temps ? Me forçai-je à demander à Ron qui était assis à côté de moi.
- Oui oui, dit-il en me montrant ses parchemins sur la table.
Il se mit cependant aussitôt à froncer les sourcils en jetant un œil à mon propre devoir que je sortais de mon sac.
- Tu n'as donc jamais vécu avec des moldus ? Demanda-t-il hésitant.
- Non...
- Mais alors, comment as-tu fais pour en connaître autant sur les eux? Continua Ron. Harry ne s'est jamais rendu compte de rien, c'est quand même dingue !
- Oui c'est vrai, admit Harry.
- Je passais mes été à prendre des cours sur eux... A tester leur objets, visiter leurs villes, goûter leur nourriture et boissons...
- Tu passais tes étés à étudier ! S'exclama Ron choqué. Ma pauvre !
- Les moldus sont très intéressants et certainement plus intelligents que nous, répliquai-je. Tu n'as pas idée du nombre de choses qu'ils ont inventé pour pallier leur manque de magie.
- Oui oui je n'en doute pas, répondit-il aussitôt craignant certainement de m'avoir énervée.
- C'est juste que ... tu es bien l'Hermione qu'on connait quoi avec ta soif de connaissance.
- C'est simplement une histoire de motivation, répondis-je avant de tendre mon devoir au professeur qui passait entre les rangés pour les récupérer.

Nous avions déjà écrit quatre parchemins de cours lorsque Harry m'interpella à voix basse.
- Hermione, il faut que je te dise quelque chose..
Je suspendis le mouvement de ma plume et lui lançai un regard interrogatif.
- Nous nous sommes parlés hier avec Drago. Il ne comprend pas ce qu'il t'arrive. Tu es sûre que vous avez rompu ?
- Si elle te le dit, fit Ron.
- Drago est une personne très fière comme tu le sais, expliquai-je en ignorant l'intervention de Ron. Il ne veut pas que l'on sache que j'ai mis fin à notre relation, il n'accepte pas que ce soit moi qui aies pris la décision. Mais je ne pensais pas qu'il ferait autant l'autruche, murmurai-je faussement ennuyée.
- Tu devrais lui parler, me conseilla Harry. Lui réexpliquer.
- Nous en avons déjà parlé ce weekend et hier soir, fis-je d'une voix cassante. Et depuis quand t'inquiètes-tu pour lui ?!
Harry ne répondit pas et reprit le fil du cours.

La pause déjeuné se passa bien, dû moins je jouais parfaitement bien le rôle de l'Hermione  qui allait bien. Pourtant, je ne cessais de jeter de furtifs coups d'œil à la table des Serpentard et j'avais croisé à deux reprises le regard noir de Pansy. J'étais fixée, elle m'en voulait toujours, ce qui n'était pas une si mauvaise chose finalement. Au moins, elle ne viendrait pas me reparler de si tôt. De son côté, Blaise m'avait lancé un regard désespéré. Par chance, Drago ne leva pas le nez de son assiette et j'eus le loisir de l'observer autant que je le pouvais. Il semblait d'une humeur massacrante. Je n'avais pas ouvert mon carnet noir depuis un bon moment maintenant et il n'avait ni chauffé, ni brillé. Ce qui signifiait que Drago ne m'avait pas écrit, où du moins pas suffisamment pour que le carnet me le rappelle. Je savais que c'était bon pour moi, bon pour nous, mais je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir. Après tout, n'avait-il pas dit hier qu'il découvrirait ce qu'il se passait ? Pourtant il ne faisait rien ! J'étais tellement perdue dans mes pensées, que j'avais à peine remarqué que nous nous étions tous levés de table pour aller dans le parc, en attendant l'heure du cours de défense contre les forces du mal. Nous nous installâmes sur les marches de l'entrée du château et un vent frais balaya mon visage. Pourtant je n'avais pas froid. Pas froid car je ne cessais de penser à l'altercation que j'avais eu avec Drago la veille. J'essayais de me souvenir de ce que j'avais ressentis lorsqu'il avait passé sa main sur mon ventre tout en me chuchotant à l'oreille. Le meilleur moment avait été lorsqu'il avait posé sa bouche contre mon cou pour y déposer un baiser. Ses lèvres avaient été brûlantes mais si douces en même temps. J'eus un haut le cœur en revenant à la réalité. C'était mon cousin, je ne pouvais pas avoir de telles pensées à son égard, je ne pouvais pas penser à lui de cette façon.
- Ça ne va pas Hermione ? Tu penses à Victor Krum ?
Je levai brusquement les yeux vers Luna assise sur les marches un peu plus bas, à côté de Ginny. Je sentis tous les regards peser lourdement sur moi.
- Victor Krum ? Répéta Ron en arquant un sourcil.
Oui Victor Krum. Il fallait que je le trouve, il fallait que je l'embrasse, il fallait que je fasse quelque chose. Je me levai alors des marches sous l'œil étonné de mes amis.
- J'ai oublié un truc. Je reviens, dis-je alors en tournant les talons pour leur fausser compagnie.
Je rentrai dans le hall au pas de course et me précipitai à la porte de Victor Krum. Je me fichais que les élèves présents dans le hall me voit frapper à sa porte, je m'en fichais totalement. Il fallait juste qu'il m'ouvre, que je rentre dans ses appartements et que je l'embrasse. Cependant, il ne semblait pas être là. Désespérée, je me mis à tambouriner à la porte et enfin, la poignée bougea. La porte s'entrouvrit à peine pour me laisser suffisamment de place pour entrer. Je me glissai alors à l'intérieur troublée par l'obscurité. Pourquoi tout était fermé en pleine journée ? Victor était-il malade ? L'avais-je réveillé ?
- Qu'est-ce que tu fais là ?!Siffla une voix venimeuse.
- Et toi ! M'exclamai-je reconnaissant la voix et la silhouette de Drago.
- Je t'ai posé une question, cracha-t-il en me repoussant contre le mur.
- Je voulais parler au professeur Krum moi, répliquai-je agacée. Toi par contre, tu n'as rien à faire ici .
Je ne savais pas ce qui me mettait le plus hors de moi. Le fait qu'il sache à présent que j'étais entrée dans les appartement de Victor Krum dans le but de voir ce dernier, ou le fait d'être tombée sur lui et donc de devoir lui parler.
- Pourquoi voulais-tu le voir ?!
- Cela ne te regarde pas.
- BIEN SUR QUE SI !
Je sentis sa main s'enfoncer davantage dans mon épaule. Je retins un gémissement de douleur.
- QU'EST-CE-QUE TU LUI VOULAIS ? S'énerva-t-il. Je te jure que si...
Ma main partit se loger contre sa joue dans un claquement impressionnant, le coupant dans sa phrase. Maintenant que je m'étais habituée à l'obscurité de la pièce, je pus voir distinctement le regard de Drago. J'avais l'impression qu'il allait me tuer. Mais étrangement, au lieu de me rendre ma gifle comme je m'y étais attendu, il fit glisser ses mains sur ma taille.
- Lâche moi, m'exclamai-je aussitôt en essayant de me dégager de son contact.
Cependant ses mains s'accrochaient fermement à moi et je ne parvins pas à m'écarter de lui.
- DRAGO ! M'écriai-je alors.
- Certainement pas, murmura-t-il en se penchant jusqu'à mon oreille.
Il pressa son corps contre le mien tout en enfouissant son visage dans mon cou. Il fallait que je me dégage de son contact, il fallait que nos corps se séparent, il fallait que la chaleur en bas de mon ventre, qui avait reprit de plus belle, disparaisse. L'une des mains de Drago se détacha de ma hanche pour se glisser son mon pull, tandis que mes mains attrapèrent la tête de Drago pour l'approcher de la mienne, et alors que nos lèvres allaient se toucher la porte de l'entrée de l'appartement s'ouvrit.
Par chance, nous eûmes le temps de nous séparer lorsque Victor apparu face à nous. Il nous fixa silencieusement pendant quelques secondes, complètement abasourdis par notre présence ici.
- Je ...
- Hermione te cherchait, comme tu peux le voir elle s'est permise de rentrer dans ton appartement, expliqua Drago. La voyant faire je l'ai suivit pensant éviter qu'une chose affreuse se passe. Je ne vais pas t'apprendre Krum, que les relations entre élèves et professeurs sont interdites.
Il le menaçait ! C'est tout bonnement ahurissant. C'était lui que j'avais trouvé dans l'appartement de Victor à faire je ne sais quoi et il renversait la situation.
- Je n'ai rien à me reprocher, répondit alors Victor d'une voix dure. Je ne sais pas à quoi Hermione pensait en entrant ici, mais je n'y suis pour rien. Maintenant je vais vous demander de sortir. Estimez-vous plutôt heureux que je n'en parle pas à vos directeurs de maison.
J'avais envie de disparaître et ne plus jamais recroiser le regard de Victor tellement j'avais honte. Je pris alors le chemin de la sortie tête baissée. J'entendis Drago dire à Victor qui le tenait à l'œil, puis sortir à son tour.
Je traversai le hall sans faire attention aux élèves qui m'avaient vu sortir des appartements de Victor, suivit de Drago. Je me fichais de ce à quoi ils pouvaient bien penser. J'avais terriblement honte et je tentais de mettre le plus d'écart possible entre Drago et moi. Cependant, alors que je montais à l'étage supérieur, j'entendis toujours Drago derrière moi, dû moins j'étais sur à 90% que c'était lui. Me suivait-il ?
- Hermione, m'appela-t-il.
Je fis volte face et lui lançai un regard effrayé. "Hermione" ? Voulait-il vraiment griller ainsi ma couverture et ma protection ? Il dû prendre conscience de sa gaffe car il paru déstabilisé quelques instants. Je profitai de cet instant d'hésitation pour reprendre mon chemin et mettre le plus de distance possible entre nous.
- GRANGER ! Cria-t-il alors.
Les élèves présents se tournèrent vers nous. Ne pouvait-il pas simplement se taire ?!
- Je te préviens Granger, si tu ne t'arrêtes pas ça va mal se passer ! J'ai ma baguette en main et je n'hésiterais pas à m'en servir !
- Certainement pas ! S'exclama soudain notre professeur de défense contre les forces du mal. Et d'ailleurs il est presque quatorze heures, rentrez en classe pour attendre le reste des élèves.
Je vis Drago faire un effort surhumain pour ne rien répondre et se plier à l'exigence de notre professeur. Moi, je l'avais échappé belle, mais j'étais certaine que Drago ne s'arrêterait pas là. Pas après le geste que j'avais eu dans les appartements de Victor, par après que j'ai attrapé son visage pour l'approcher du mien. Nous avions faillit nous embrasser. J'avais faillit embrasser mon cousin. Lui ne savait rien, mais moi je savais ! Je n'avais aucune excuse, je me dégouttais. 

Mon identitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant