Lìriel resta interdite un moment, puis sembla se souvenir de quelque chose.

— Ah, oui, le Seigneur Elrond m'avait dit que vous aviez un peu perdu la raison... Cela doit être dû au coup que vous avez reçu. Très bien, si vous êtes réveillée je vais vous laver et vous habiller, le Seigneur Elrond aimerait vous rencontrer.

— Qui est-il ?

— Le Seigneur de notre magnifique cité, Imladris.

— Ok, alors soit je deviens complètement dingue, soit je rêve... murmura Ariane pour elle-même.

Elle ferma les yeux et se pinça violemment le bras. Elle ressentit une vive douleur et retira immédiatement sa main, grimaçant.

— Bon, mauvaise idée.

Lorsqu'elle croisa de nouveau le regard de Lìriel, cette dernière la regardait comme si elle venait de voir un alien. Ariane afficha un sourire gêné.

— Donc, ce Seigneur... veut me rencontrer ?

— Oui, demain à la première heure, annonça-t-elle avant de marquer une pause. Elle reprit quelques secondes plus tard : Vous rappelez-vous de votre accident, ma Demoiselle ?

— Mon... accident ?

— Celui qui vous a causé cette blessure au front. expliqua Lìriel en désignant du menton l'énorme bosse sur le crâne d'Ariane.

— Ah, euh, oui... Eh bien, justement... non. Je crains que je n'aie aucun souvenir que ce qui m'est arrivé.

— Je vais vous dire ce que je sais. Mais, d'abord, venez avec moi. Vous avez besoin d'un bon bain.

Lìriel vint lui attraper le bras et l'entraîna dans la salle de bains. Ariane remarqua qu'elle était plus petite qu'elle de quelques centimètres. Ses cheveux auburn étaient attachés en une longue tresse qui pendait dans son dos. De plus, deux petites nattes partaient de chaque côté de sa tête et se rejoignaient à l'intérieur de la longue tresse. Elle avait de grands yeux noisettes et un visage parfaitement lisse. Cependant, alors qu'Ariane la scrutait, un détail retint son attention. Ses oreilles. Au lieu d'avoir un bout rond comme celle de la jeune fille, elles étaient pointues. Ariane les regarda longtemps, se frotta les yeux, les ferma puis les rouvrit mais rien ne changea. Ça y est, je deviens folle, pensa-t-elle.

Lorsque Lìriel eut fini de remplir la baignoire, elle se tourna vers Ariane et défit le laçage qui tenait sa chemise de nuit. Ariane poussa un cri de suprise et s'éloigna.

— Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-elle d'une voix un peu trop forte.

Lìriel écarquilla les yeux.

— Ma Demoiselle, il faut bien vous déshabiller si je dois vous laver, répondit-elle.

Ariane resta coite un instant.

— Je... oui, bien sûr, déglutit Ariane.

Elle était de genre assez pudique mais elle avait peur de blesser la seule personne qui pouvait lui venir en aide. De plus, les mœurs d'ici semblaient être très différente de ce qu'elle connaissait. Elle laissa donc Lìriel la déshabiller et entra dans le bain. L'eau chaude la détendit immédiatement. Elle replia ses genoux contre sa poitrine et profita du moment. Lìriel lui laissa un peu de temps avant de commencer à la savonner. Ariane ferma les yeux et se laissa aller. Lìriel frotta avec une grande éponge et une brique de savon au lait d'ânesse chaque partie du corps d'Ariane. Cette dernière eut l'impression qu'on la massait. Lorsque vint le tour de ses cheveux, Lìriel lui appliqua une étrange lotion parfumée à la camomille. Elle lui massa doucement le crâne avant de le lui rincer et de la faire sortir de la baignoire et de l'envelopper dans un grand morceau de tissu doux comme de la soie. Lorsqu'Ariane regarda son reflet dans le miroir, la pâte grise qui recouvrait sa blessure avait disparu, laissant à la place un hématome jaunâtre et une bosse. Voyant que la jeune femme était déstabilisée, Lìriel tenta de la rassurer.

Excursion imprévue.Where stories live. Discover now