6/ Voir Venise...

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Assis sur le siège passager, Barovi regarda comment se débrouillait Clémentine avec les provisions à l'arrière. Elle fouillait dans les placards sous les bancs à la recherche de quelque chose à manger. Elle avait déjà trouvé pas mal de choses, mais autant vérifier quelles étaient les proportions du stock. Ils pouvaient bien s'accorder un peu de repos, ils n'avaient enclenché le pilote automatique qu'après des heures de vol en pleine nuit !

– Allô ? grésilla une voix. Vous êtes toujours là ?

– Oui, dit-il en se retournant vers une sphère où apparaissait le visage déformé de son interlocuteur. C'est bon, ça y est ?

– Oui, la connexion est établie. Je vous passe le paradis de Paris.

– Merci.

L'image se troubla et fut remplacée par celle d'un préposé aux appels. Court sur pattes et assez épais, ses ailes holographiques pivotèrent légèrement lorsqu'il se pencha en avant.

– Bonjour, quel est l'objet de votre appel ?

– Vous pouvez me passer Vroghein, s'il vous plaît ?

– C'est à quel sujet ?

– La disparition de Salomé. La courtisane. Je sais qui est derrière cette histoire.

– Et vous êtes ?

– Nom de... Son frère ! Dépêchez-vous, c'est urgent !

L'image se brouilla de nouveau. Barovi poussa un long soupir exaspéré. Quelques secondes plus tard, Vroghein apparut dans la sphère.

– Barovi ? C'est toi ?

– Non, c'est le génie des trois jours !

– Eh ben, tu as l'air en forme !

– Désolé...

Le souvenir de leur dernière dispute se dressait entre eux. Ils allaient pourtant bien devoir en parler à un moment ou à un autre ! Ils ne pouvaient pas agir comme s'il ne s'était rien passé !

– Excuse-moi pour la dernière fois, commença Barovi. Je n'aurais pas dû m'emporter comme ça.

– Je ne suis pas totalement innocente non plus, mon grand.

– Mouais... Ecoute, j'ai des informations pour toi. Le pourquoi de l'enlèvement de Salomé et le nom du responsable.

– Que... Comment tu as fait ?

– Euh... Il vaut mieux que tu ne saches pas. Le type s'appelle Mor...

– Minute ! Pourquoi tu me donnes ce nom ? Tu sais que je n'ai pas l'intention de t'aider dans cette vendetta, non ?

– Je le sais bien ! Ce n'est pas pour que tu me le livres que je te dis ça, c'est pour que tu puisses l'arrêter ! Tout ce que je veux, c'est retrouver Salomé et je suis sur le chemin pour. Ce gars-là, je te le laisse. Tu me l'as dit toi-même, je dois te laisser faire ton travail.

– Oh. Merci d'en avoir pris conscience.

– J'en avais conscience, c'est juste que je m'en fichais. J'avais trop peur et j'étais trop en colère pour en tenir compte. C'est tout.

– Je comprends...

Il y eut un court instant de silence, puis Barovi se lança dans les explications de ce qu'ils avaient découvert et ajouta :

– La tête pensante s'appelle Morahn Zidherio. C'est tout ce que je sais de lui. Ni où il vit, ni s'il a de la famille, rien.

– Ça, je pourrai le trouver maintenant que je connais son nom. Merci, frangin.

Le Cœur en FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant