Lui. 34

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            Elle est là juste devant moi à cinq mètres. Il faut que je recolle les morceaux. Je ne peux pas vivre sans elle. En l'espace de quelques mois, je suis devenu accro à cette fille. Elle est pire qu'une drogue. Ce n'est pas possible. Je la trouve si fascinante, parfaite... On dirait une créature venue d'ailleurs.

- Abby, il faut qu'on parle, soufflé-je en me plantant face à elle.

Elle détourne le regard sans aucune émotion.

- Toi et moi n'avons rien à nous dire, Michaël.

Il y a tellement de hargne quand elle crache mon prénom que je recule. Ça fait mal. J'ai l'impression de m'être brûlé.

- C'est important.

- Pas pour moi, rétorque-t-elle sèchement.

Elle ne me laisse pas le choix.

- S'il te plait, dis-je en me mettant à genoux après avoir attrapé sa main.

J'ai conscience de n'être qu'un pauvre type pitoyable en cet instant mais je m'en fous. Royalement. Tout ce qui m'importe, c'est elle. Ses sourcils se froncent avec inquiétude. Elle doit se demander, comme ma conscience, où est passé le Michaël arrogant... Ouais, bah il est tombé amoureux.

- Relève toi !

Elle tire sur sa main. Mais je tiens bon. Cette fois, je suis décidé.

- Pas tant que tu ne me laisses pas une chance de m'expliquer. Abby, je t'en prie. Écoute moi. C'est tout ce que je te demande. Accorde moi cette faveur. Après si tu veux que je sorte de ta vie, je le ferai mais... Écoute moi d'abord. Je n'abandonnerai pas tant qu'il me reste de l'espoir.

Je la fixe avec intensité. Il faut qu'elle sache que je n'ai jamais été aussi sincère. Elle détourne le regard. Oh et puis zut, quoi ! Il n'y a rien qui m'empêche de parler ici. Tant pis pour les spectateurs.

- Tu m'as plu dès la première fois que je t'ai vue. Tu as remis à sa place David, et ça m'a plu. Ton caractère coléreux est la première chose que j'ai remarqué. J'aime quand tu t'énerves contre moi et me donnes du fil à retordre. Tu es différente des autres filles. D'habitude, elle me tombe directement dans les bras. Pas toi.

Elle lève les yeux au ciel.

- C'est tout ce que tu voulais me dire ?!

Je souris.

- Non, ce que je veux : c'est que tu me comprennes. A l'époque, je sortais avec Anaïs. C'était la plus jolie fille de la fac. Du coup, j'étais content de me la taper. On avait une relation ouverte et sans contrainte, ça me plaisait. Puis tu es arrivée, toi et ton sale caractère. Je n'ai pas tout de suite compris que je tombais amoureux. J'ai oublié que j'étais en couple. Et quand je m'en suis souvenu, c'est quand j'ai reçu ce sms, la veille de notre rupture... pendant cette fameuse nuit que tu regrettes. C'était Anaïs qui voulait qu'on se voie. Je lui ai dit oui. Je devais lui faire comprendre que c'était définitivement fini entre nous. Cela faisait plus de deux mois que je ne la voyais pas en dehors des cours. Parce que je te voyais toi, et uniquement toi. Je te jure que je n'ai rien fait avec elle quand on sortait ensemble.

- C'est vrai que se bouffer les amygdales avec Anaïs ne compte pas hein ? Rétorque-t-elle sur un ton sec.

Je souris devant cette expression avant de lui répondre.

- J'y viens. Le lendemain de la rupture, on était tous les deux au bureau des Tiger. On était en train de se disputer. Elle m'a dit que si elle ne pouvait pas m'avoir, personne ne m'aurait non plus. Elle m'a promis qu'elle casserait notre couple, ou de m'atteindre à travers toi. Tu es arrivée au moment où je venais de la remettre à sa place. Elle allait me répondre quelque chose quand elle a vu quelque chose ou plutôt quelqu'un derrière moi. Et cette personne, c'était toi. Alors elle s'est vengée en te faisant croire qu'on était toujours ensemble... maintenant que j'y pense, je me rends compte que d'un point de vue extérieur, on avait l'impression qu'on s'embrassait avec fougue alors que j'essayai juste de la repousser tandis qu'elle se pressait contre moi comme pas possible. Je comprends que tu ne veuilles pas me croire. Mais... au moins j'aurais essayé de t'expliquer les choses comme je les ai vécus.

Je soupire avant de continuer.

- Il y a juste une chose que je veux que tu sois sûre : je t'ai vraiment aimé et je t'aime toujours. Et je te remercie pour ça. Je n'ai jamais connu ce sentiment avant toi. Le cœur qui bat à cent à l'heure, l'envie de courir vers toi dès que je te vois... Tous ces trucs-là, je n'y connaissais rien. Petit à petit, je me suis attaché de plus en plus à toi et ça m'a fait peur au début. J'étais terrorisé à l'idée de succomber à quelqu'un du coup j'ai eu du mal à te faire confiance. Je détestais malgré moi l'idée de tomber amoureux. De m'attacher à quelqu'un. C'était une faiblesse. Un talon d'Achille, que je ne voulais pas avoir. J'ai perdu ma jumelle, il y a dix ans. Ça m'a fait affreusement mal. J'avais peur de revivre la même chose avec toi. C'est pour ça que j'avais l'impression que tu ne m'aimais pas vraiment. Le problème, c'était moi et mes doutes... Mais tout ça n'a plus d'importance. Parce que je ne te vois plus comme ma faiblesse. Tu es ma force, Abby. On ne peut pas goûter pleinement au bonheur sans avoir expérimenté au moins une fois le malheur. Je suis content d'avoir croisé celle que je considère comme mon âme sœur.

Je reprends ma respiration avant de me remettre à parler.

- Je... je t'aime tellement que je décrocherais la lune pour toi. Je ferai tout pour toi. Je ne veux que ton bonheur princesse. C'est pour ça qu'à partir de maintenant, je ne te dérangerais plus. Je vais disparaître et tu ne me reverras plus.

Je lâche un rire sans joie.

- Je savais que je n'étais pas bon pour toi, dès le départ. Tu es si innocente, lumineuse ... tandis que je suis tout souillé.

Je souris avant de relever la tête vers son visage. Je ne distingue pas son expression dans la pénombre de la soirée. Et je crois que c'est mieux ainsi. Une seule grimace d'elle peut me rendre si misérable.

- Merci pour tous ces souvenirs: nos rires, nos disputes... Tout absolument tout. J'ai vraiment vécu les plus belles semaines de ma vie à tes côtés. Je te souhaite de vivre heureuse et de trouver une personne qui te mérite vraiment.

Je me relève, partagé entre le soulagement qu'elle ne me rembarre pas, et l'anxiété de ne pas avoir de réponse après avoir dit toute ma tirade. Je l'embrasse sur le front avant de murmurer :

- Au revoir mon ange.

Avec cette dernière réplique, je m'en vais. Dommage pour le Happy End, ça n'existe que dans les contes de fées.

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Hey, c'est la fin...ou presque :D
Réagissez si vous souhaitez un Happy end... peut-être un tome 2 qui sait ! Haha A vous de nous convaincre donc à vos claviers ! :'')
J'espère que le chapitre vous a plu ! Qu'en avez-vous pensé ? La tirade de Mika vous a fait fondre ? ^^
Dites-nous tout ce qui vous est venu à la tête ! :p

Votre dévouée Zazou <3

xoxo

Love Game TOME 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now