Pas à pas (Tome 1)

L'attente

*21h30 dans la salle d'attente*

PDV Rayane:

J'ai été prévenu par Maxime que Denitsa s'était blessée à l'entraînement. J'ai tout de suite voulu en savoir plus mais personne à part Christian n'avait été autorisé à rester auprès de ma fiancée. En faites, je ne suis pas réellement étonné parce que Denitsa et Christian ont toujours eu une relation très fusionnelle. Il la considère comme sa sœur et elle le considère comme son frère. Ils se protègent l'un et l'autre. Ils ont vécu ensemble dans leur bulle de danseurs pendant des années, uniquement dans leur petit monde. Je ne suis pas jaloux et puis, je sais que le réconfort de Christian est au moins aussi bon que le mien. J'espère juste que ça ne va pas durer encore longtemps, je tourne en rond dans cette horrible salle d'attente, je ne sais pas ce qui se passe, je trouve ça long, personne ne me dit rien.

Christian: Rayane...

Je relève la tête du portable et découvre Christian à quelques mètres de moi, tout près du long couloir desservant plusieurs pièces. Je me précipite jusqu'à lui:

Moi:Pourquoi tu es tout seul? Où est Deni?

Complètement dans un état second, il est d'un incroyable calme, un peu comme s'il avait fumé un truc:

Christian:Elle est avec l'infirmière, viens, on a déjà signé les papiers de sortie.

Il marche en direction du couloir, je le suis sans savoir où il me conduit:

Moi:Je te remercie d'avoir veillé sur elle, c'est vraiment génial. J'étais avec mon agent, j'ai eu le message de Maxime tard, après je suis venu ici mais j'ai pas eu le droit d'entrer et...

Christian:Tu n'as pas à te justifier, je sais que tu as fait le maximum. Et puis, c'est normal que je sois resté avec elle, elle aurait fait pareil pour moi.

Nous nous arrêtons quelques secondes plus tard. Nous sommes toujours dans le service des urgences mais là où il y a des chambres pour les patients de passage:

Moi:Quel est le verdict?

Je préfère le savoir avant d'être face à Denitsa je risque de perdre tous mes moyens, je dois être au courant avant d'entrer dans cette chambre:

Christian:Une entorse, les ligaments sont abîmés.

Ça ne m'aide pas vraiment, ça me fait même encore plus peur:

Christian:Deux semaines minimum sans poser le pied par terre. Ensuite elle aura le droit de marcher mais pas de danser. Béquilles, glaces, médocs,la totale.

Il est blasé, dégoûté,frustré, agacé, écœuré comme si cette blessure était la sienne:

Christian: Ça va être très difficile moralement pour elle, Deni aura besoin de toi pour la soutenir, elle aura besoin que quelqu'un la rassure.

Je savais déjà que j'allais endosser ce rôle qui me revient tout naturellement. Soudain je réalise que la tournée est compromise pour Deni et aussi pour moi puisqu'elle est ma partenaire. Encore que moi, c'est pas grave si je ne danse pas mais ma fiancée ne supportera pas de voir ses amis sur scène sans pouvoir les accompagner:

Denitsa: Je vous ai dit non!

Paniqué de l'entendre crier, je me précipite dans la pièce. Je découvre ma chérie assise sur une table d'examen qui refuse de s'installer sur le fauteuil roulant proposé par l'infirmière:

Christian:Excusez-la, elle est danseuse et vous imaginez bien qu'un fauteuil roulant n'est pas un ami pour les sportifs de haut niveau.

Infirmière:Je m'en doute bien Monsieur, mais votre amie ne doit pas poser le pied au sol et c'est la procédure de l'hôpital.

Qu'est-ce qu'elle nous prend la tête avec la procédure celle-là! J'entre complètement dans la pièce pour serrer fort ma chérie contre moi. Je la serre fort, fort, fort pour lui témoigner ma force, mon envie de la protéger encore plus qu'auparavant. Notre câlin dure quelques secondes ou une minute tout au plus, je recule, son visage est tout près du mien, ses yeux sont remplis de larmes:

Denitsa: Emmène-moi loin d'ici s'il te plaît.

Moi:Accroche-toi à moi princesse, on rentre à la maison.

Ma fiancée passe ses bras autour de mon cou. J'attrape doucement ses jambes. Son pied gauche est entouré de nombreux bandages. Son pied droit est nu lui aussi. Pourquoi? Je n'en sais rien. Je lui demanderai des explications plus tard, ce n'est pas le moment.