Scène 16: y aller doucement

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Now if we're tallking body

you got a perfect one

so put it on me

swear it won't take you long

Talking body Tove lo






           

Entre ses bras, c'était comme si tu ne pesais rien. Comme une plume légère, tu étais fermement maintenue entre ses doigts, et loin des ailes, il était certain que tu n'allais ni t'envoler ni heurter les marches de ces escaliers guidant vers sa pièce. Il n'y avait pour le moment rien d'autre qui importait, ni ton précédent cauchemar qui te menaçait toujours, ni le silence menaçant de l'obscure maison. Car même dans le noir, les yeux éclairés par l'inquiétude de Monsieur surveillait sans cesse les tiens.

Seuls dans cet endroit, il était le seul qui importait. Il était le seul qui, par ses mots acides, t'asphyxiait pour ensuite par ses gestes tendres, te faire courir dans un champ de fleurs, accompagnée de multitudes de papillons colorés dans le ventre.

Et seuls dans cet endroit, tu étais la seule qui pouvait dès lors tout abandonner pour lui. Sans t'en rendre compte, il t'avait entre ses filets pour maintenant t'entraîner vers une pièce qui ne t'était pas destinée.

Pourtant, tout comme ces papillons colorés, tu finis par chasser toutes ces profondes et inutiles pensées dès que Monsieur, te tenant solidement d'une main, ouvrit de l'autre la porte de la fameuse pièce. Refermant doucement celle-ci, il alla ensuite allumer la petite mais brillante lampe près de son lit. Te regardant enfin dans les yeux avec cet air toujours bienveillant comme voulant te rassurer que tout allait bien, le brun écarta délicatement les quelques cheveux collants ton front puis, d'un geste tout aussi délicat, il te déposa sur son lit.

-          Je dors d'habitude sans lumière. T'informa-t-il en mettant fin au silence absurde de la nuit.

-          Vous pouvez l'éteindre, je n'en ai pas besoin. Tu répondis d'une voix presque inaudible, non sans l'admirer toujours debout.

-          Je n'veux pas te voir faire une autre crise à cause du noi—

-          Tout va bien, ne vous en faîtes pas. Tu le coupas avant de détendre ton corps raide et de profiter de la douceur du lit. Il était certain que tu n'allais plus jamais connaître un lit aussi douillet et confortable, contrairement à ce lit de prisonnier qui t'était attribuée.

-          --Noir, et je ne sais absolument pas ce que j'pourrais faire si tu m'en fais une autre. Il faudrait peut-être voir le médecin dans ce cas-là, ça m'a l'air gra--

-          Baekhyun, tout va bien.

L'homme te regarda alors, la bouche entrouverte, le visage figé et les yeux aussi surpris que ceux d'un voleur pris en plein délit. Il n'était pas surpris parce que tu venais de le couper pour la millième fois ce soir, mais parce qu'il s'agissait bien là de la première fois qu'il t'entendait prononcer son nom. 

Sans même ronchonner, il s'exécuta et éteignit la lumière, laissant à la lune le devoir d'éclairer moyennement la pièce. De sa lumière fébrile, on pouvait distinguer ton corps et celui de Baekhyun qui se mouvait lentement pour rejoindre l'autre côté du lit. 

Prenant le plaid gris que tu lu avais offert il recouvrit vos deux corps en laissant une bonne distance entre eux.

Il ne disait mot, mais comme plus tôt tu parvenais à saisir le son de sa respiration qui indiquait qu'il s'endormait peu à peu. Fermant les yeux alors à ton tour, tu te cantonnas dans la chaleur du plaid, un sourire aux lèvres, et te dit que cette nuit-là était en vérité parfaite.

[T1] La servante // [BAEKHYUN]Where stories live. Discover now