Scène 9 : Je t'appartiens, à toi seule.

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You're the one and only person that I yearn for

Yeah, it's only you.

Only youPark Hyoshin


- Haewon ! Haewon !

Tu te levas avec précipitation avant d'accourir vers la voix criarde de Madame Taeyeon. Alors que tu venais enfin de te coucher, Madame se décidait à rentrer. Elle semblait si agacée, si ses constants tambourinements contre le carrelage n'était pas une preuve suffisante, et il était hors de question qu'elle déchaîne sa déferlante colère sur toi. Non, pas encore.

- Qu'est-ce que tu faisais durant tout ce temps ? Te demanda-t-elle en élevant toujours la voix.

La regardant agir de la sorte, tu pus remarquer à quel point Monsieur et Madame pouvaient se ressembler. Certes, leurs traits physiques pouvaient parfois les confondre mais leur commune saute d'humeur était quelque chose de curieusement impressionnant. Comment réussissaient-ils, en l'espace de quelques heures, à passer du chaud au froid, d'une personne admirable à quelqu'un de fort exécrable ? La famille Byun te payait chaque fin de mois, mais il était certain que tu restais toujours celle qui payait les frais de leur caractère.

- Je dormais Madame. Avouas-tu bravement.

- Et ne t'ai-je pas déjà dit de ne te coucher qu'une fois ton travail terminé ?

- J'ai fait tout ce que j'avais à faire, Madame.

Pendant un instant, Madame te regarda dans les yeux avant de s'approcher de toi, puis dit de cette voix monotone : « La preuve que non, prépare mon bain ».

- Oui Madame. Tu te résolus sans faire attention aux caprices de ces riches, car eux seuls pouvaient avoir besoin, à minuit passé, d'un bain parfumé au jasmin et à la rose.

Tout naturellement, la salle de Bain de Monsieur et Madame était toujours propre. En vérité, il y avait dans cette maison trois salles de bains et une salle d'eau. Près de la cuisine, la salle d'eau était bien sûr destinée au personnel, et une autre pièce était attribuée aux invités. Les deux dernières étaient, quant à elles, situées à l'étage, juste en face des pièces de Monsieur et Madame. Une personne sensée pourrait penser que l'une appartenait à Monsieur et l'autre à sa femme, néanmoins, ces deux-là préféraient partager, laissant ainsi une dernière salle de bains sans usage particulier.

Les riches sont vraiment de drôles de personnages...pourquoi se serrer alors qu'on a donc toute la place ? Pourquoi partager alors que la corbeille de fruits est pleine ? Pourquoi donner une simple salle d'eau à plusieurs personnes alors qu'une pièce reste tranquillement inutilisée ? Non, vraiment les riches pouvaient être si difficilement compréhensibles.

Sortant de leur salle de bains, tu remarquas depuis l'entrouverture de la porte de leur chambre des feuilles éparpillées par dizaines sur le lit des Byun. Il s'agissait sûrement des documents de travail de Monsieur et soupirant, tu te dépêchas d'aller les ranger avant que Madame ne les voie et te fasse à nouveau un carnage. Pendant un court instant, tu te dis qu'il ne fallait peut-être pas toucher à ces feuilles mais les mots de Madame ne cessaient de se répéter dans ton esprit.

- Sors. Tu reçus alors une réponse à ton dilemme.

Voyant que tu n'osais bouger, Monsieur Byun leva les yeux au ciel avant de se diriger vers toi et de t'arracher des mains les feuilles qu'il commença à son tour à ranger rapidement. Tu essayas de lui expliquer mais, têtu comme il était, il ne te prêtait pas oreille. Au contraire, il t'adressa froidement un second « sors » et, tout naturellement, tu te plias à son ordre non sans soupirer silencieusement.

En refermant la porte derrière toi, tu entendis une dernière remarque à ton égard : « En fin de compte, ce n'est pas plus mal que tu veuilles pas apprendre à lire », par contre lui n'entendit le crissement produit par ton cœur mutilé.

Il venait tout juste de partir en éclat.

- Comment s'est passée ta journée ? Demanda ennuyeusement Baekhyun à sa femme.

L'homme, dans son lit, attendait le retour de celle-ci en tournant nonchalamment les pages de son livre en français. Il ne le lisait pas mais les mots alignés un à un sur les pages défilantes parvenaient à lui faire oublier son éprouvante journée. Néanmoins, dès que Baekhyun vit sa femme entrer dans la suite, avec uniquement sa serviette en coton peigné pour la couvrir, son sourire ne pût s'empêcher de prendre place.

En vérité, Baekhyun était toujours prévenant envers sa femme, et cela malgré les apparences. Tous les soirs il lui posait, comme une mère à son fils retournant de l'école, la même question avant de lui murmurer quelques mots doux, si par malheur la réponse se trouvait être négative.

Taeyeon vint se joindre à lui afin de se blottir dans ses bras chaleureux. Elle ferma les yeux et commença alors à gémir inlassablement : « Si seulement je pouvais partager ma fatigue avec toi. J'avais une réunion à vingt heures, oui tu as bien entendu vingt heures, et à cause de cette maudite femme qui me sert d'inutile secrétaire je n'ai pas pu mettre la main sur mon fichu contrat. Tu sais celui dont je t'avais parlé, avec cette fameuse compagnie chinoise—pas si fameuse que ça d'ailleurs. Bien sûr comme résultat, je suis arrivée en retard à la réunion, et ce Yuan, oui ce fichu Yuan ne s'est même pas donné la peine de m'attendre. J'ai dû même allé le rejoindre à son hôtel, mais rien, il n'était pas là. Bon, dans le fond je le comprends, j'aurais agi de la même manière...mais tout de même je ne suis pas une quelconque personne, je suis Byun Taeyeon, il aurait pu faire un petit effort, en plus d'être un étranger il ne m'est d'aucune utilité. Ne peuvent-ils pas faire les choses correctement, au moins pour une fois ? ».

Baekhyun écoutait d'une oreille les futilités de sa femme en humant de temps à autre.

- Tu essaies de bien faire les choses, de bien faire ton travail mais il y aura constamment ce petit quelqu'un pour te refiler des emmerdes.

- Des embûches, chérie tu en trouveras toujours, que ce soit au travail ou n'importe où.

Madame fit mine de réfléchir avant de lever ses yeux vers ceux de son mari et de serrer davantage son emprise autour de sa taille.

- C'est bien vrai, mais au moins avec toi il n'y en a jamais eu. Dit-elle en souriant angéliquement.

- Bien sûr que non, chérie. Répondit Baekhyun en lui offrant de légères caresses sur le bras.

- Et, il n'y en aura jamais. Rajouta-t-elle pleine de confiance.

- Bien sûr que non, mon amour.

- Nous sommes faits l'un pour l'autre.

- Tu m'appartiens et je t'appartiens, à toi seule.

Comme à chaque fois, Taeyeon sourit à ses mots avant de déposer fébrilement ses lèvres contre celles de son mari. Baekhyun la serra davantage contre son corps et l'embrassa à son tour presque violemment. La jeune femme ne put que sourire de plus bel face à cet homme sachant indubitablement comment se rendre dangereusement désirable. Baekhyun, à son tour, ne voulut que lui faire passer un message, et quel beau message. Elle seule pouvait le saisir, elle seule pouvait apaiser ses torrents de colère et lui faire éprouver ces choses appelées sentiments. Très vite, la serviette blanche se retrouva par terre et un impitoyable combat prît alors lieu pour savoir qui pourrait dominer l'autre cette fois-ci. Taeyeon avait habituellement le dessus sur Baekhyun, car en tant que maîtresse de maison sa voix se devait d'être toujours entendue, gagnant ainsi respect et autorité. Face à elle son mari, trop nonchalant, était facilement vaincu. Or, dans l'intimité créée par ses mêmes murs, le brun prenait bien souvent les choses en main. Ce dernier, gagnant enfin sa bataille personnelle, remplaça rapidement leurs baisers enflammés en une nuit d'amour où leurs corps s'entremêlaient, se découvraient presque à nouveau.

Les cris de Madame, et les quelques gémissements de Monsieur parcoururent toute la pièce, et en bas, dans une petite pièce près de la cuisine on pouvait honteusement les entendre.




A/N : Je crois bien qu'en Corée l'épouse garde son nom de famille, donc normalement ça doit être Kim taeyeon, mais ce n'est pas si grave.

[T1] La servante // [BAEKHYUN]Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα