Chapitre 17: Boucles d'or

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Je me retournais sous le son de la porte qui se refermait, Vincent venait de sortir. Je soulevais un sourcil avant de reporter mon attention sur Leakan. Il avait toujours ses mains sur ma taille. Son sourire traversait littéralement son visage. « Je ne sais pas quoi dire Nao. Tu es tellement magnifique lorsque tu es... toi. » Il relevait le bras et il essuyait une larme qui coulait sur ma joue. Mes cheveux retrouvèrent leur apparence habituelle. « Et l'éclat de tes yeux, ils sont si intenses! Mais je crois que ce que je préfère est ton sourire. » Il me serrait une fois de plus dans ses bras. 

« Je suis si contente de t'avoir ici avec moi! » Je relâchais l'étreinte et remarquais ses vêtements. « Wow, c'est très différent. » 

« Tu n'aimes pas? » Je hochais la tête. « Je devrais retourner me coucher, nous allons pouvoir parler davantage demain matin, et toi aussi devrais aller dormir. » 

Je fronçais les sourcils. « Mais j'ai tant de questions, je veux savoir ce qui s'est passé depuis que je suis partie, et ce que tu as appris! » Il soupirait et il reculait légèrement. 

« Nous aurons tout le temps nécessaire demain, rien ne presse, Nao. » Rien ne presse? Des gens meurent à cause d'eux. J'acquiesçais, après tout je faisais confiance à Leakan. Je lui souhaitais une bonne nuit et j'attendais qu'il referme la porte derrière lui.  

Je courrais vers l'entrée, j'enfilais une paire de souliers et un manteau par-dessus ma robe souillée et je courrais à l'extérieur. Je me dirigeais vers le trottoir espérant apercevoir Vincent. Mais il n'y avait personne à l'horizon. Le vent fouettait mon visage et mes jambes dénudés, il faisait beaucoup trop froid pour partir à sa recherche vêtue ainsi. Je soupirais et je retournais dans l'appartement. La chaleur de celle-ci me réconfortait un peu. Je retirais les souliers et le manteau avant de me rendre dans la chambre de Vince pour y récupérer un chandail propre, je ne voulais pas déranger Leakan. Ma robe tachée de boue me donnait l'impression de peser une tonne et je me traînais les pieds jusqu'à la salle de bain et je la laissais tomber sur le sol. Je laissais le bain se remplir pendant que je me brossais les dents. J'observais le visage familier dans la glace. La blancheur de mes cheveux me surprenait encore à l'occasion, depuis que j'étais ici, je n'avais vu personne avec cette teinte. Je passais rapidement la brosse dans les mèches figées dans le sable séché. Je m'installais dans le bain et m'enfonçais dans l'eau jusqu'à ce que je sois complètement submergée. 

J'avais les idées embrouillées, la fatigue m'envahissait et j'avais tellement de questions. Une impression d'inconfort de la part de Leakan flottait dans ma tête. J'étais sous l'eau depuis un moment lorsqu'une sensation de brûlure se répandait dans mes poumons, je ressortais la tête de l'eau et inspirais profondément. Je lavais mes cheveux et je les tordais, ils séchaient presque instantanément. Je terminais de me laver également, je quittais le confort de l'eau chaude et m'asséchait avec une serviette. Quelque chose sur le plancher attirait mon attention, un bout de papier. Je le ramassais et le dépliais, il y avait le dessin d'un losange avec trois ronds, ma gorge se resserrait. J'enfilais le chandail de Vincent, et je quittais la pièce, le papier en main. 

J'hésitais un moment entre le divan et sa chambre, avant de finalement opter pour sa chambre. Je poussais la porte, il était assis sur le fauteuil dans le coin de la pièce, je sursautais, je ne l'avais pas entendue revenir. Il avait les yeux rivés sur ses mains. Il relevait la tête au son de mes pas, il haussait les sourcils lorsque ses yeux se posèrent sur moi. « Je t'ai emprunté un chandail vu que... » Je ne terminais pas ma phrase, voyant un sourire étirer le coin de ses lèvres. 

« Jamais un chandail de Pink Floyd n'a déjà eu si fière allure. » Je baissais mon regard sur le sol, pendant que mes joues changeaient de couleur. « Tu peux dormir ici, j'avais déjà cet arrangement avec Leakan pendant que tu étais inconsciente. » Son ton de voix était plus sérieux et son sourire avait disparu. 

ZinnaoraWhere stories live. Discover now