Chapitre 3 : Une toute autre perspective.

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Je me réveillais ce matin avec beaucoup d’anxiété, tout d’abord parce que j'allais peut-être recevoir mon diplôme d’études et ensuite parce que je repensais encore aux déclarations de Jake.

Elle demeurait malgré les réticences de Panem, des flashs chaotiques d’explosions, de morts par milliers et cette tête morne et froide, où une barbe blanche pendait à ce menton qui soutenait une antre buccale tapissée de sang d’un ulcère longtemps ignoré par son hôte, prenaient possession de mon crâne pour m’effrayer un instant. Mes mains se portèrent automatiquement à mes tempes, un mouvement inutile qui était normalement destiné à cesser ces horreurs.

Ces visions s’estompèrent lentement, comme une brume qui se dissipe progressivement dans l’air matinal.

Je commençai à comprendre les cris que poussait ma mère suite à un cauchemar qu'elle aurait fait sur son passé. Seulement voilà, chaque héros a sa faiblesse et n’est pas invincible.

Je descendis prudemment des escaliers en bois, me remettant peu à peu de mes émotions, ma vue et mon ouïe étaient troublées, j’avais une certaine difficulté à entendre les paroles qui semblaient encourageantes, de mon père; puis j’entendis distinctement.

-Mais tu l’auras ton diplôme ! Fais pas cette tête là !

C’était mon frère, une parole que je reconnaîtrai entre mille, Sascha était la seule personne en qui je pouvais avoir une entière confiance, il est mon ami de toujours, jamais je ne pourrais concevoir une vie dans laquelle il ne serait plus. C’est mon point d'attache, mon ancre, mon pilier.

-Non, je pensais à autre chose, répliquai-je en esquissant un faible sourire néanmoins sincère.

Je m’assis sur la première chaise qui me tombait sous la main près de la table, du pain était servi, ainsi qu’un tas d’autres viennoiseries. Mon thé m’était versé et j’avais même droit à un petit mot de ma mère qui était partie tôt ce matin là pour travailler : “ Tu l’auras, aie confiance, notre amie a toujours été la confiance en soi. “.

Ma mère inventait souvent des dictons pour bien mener notre vie mais je dois avouer que celui-ci, je ne l’avais jamais entendu. Je levais la tête en direction de mon père qui semblait occuper à couper son bout de pain.

-Tu es sûr qu’elle ne viendra pas ?certifiai-je par cette question.

-Il y a eu des problèmes à...la mairie ! Et en tant que mairesse, maman est obligée d’intervenir, répondit-il avec la meilleure volonté du monde.

La meilleure volontée du monde parce que son invention était un pur mensonge. Si mon père avait hésité, ce n’est pas parce qu’il ne trouvait plus ses mots, c'est parce qu’il était entrain d’inventer un mensonge; qui plus est, il avait cette fâcheuse habitude de me parler comme une enfant de cinq ans lorsqu’il inventait ce genre de mensonge.

-Ah d’accord, acquiai-je.

Après mon petit-déjeuner, je me préparais en vitesse. Je me couvai de vêtements simples vu qu'ils allaient être recouvert d'une longue toge grise lors de notre remise de diplôme.

Mon père et mon frère m’accompagnèrent dans cette dure attente, ma grande toge pendait à mon bras et pesait lourd pour un tel bout de tissu. Nous pénétrâmes dans cette cours immense où une cohue d’élève s’attroupait autour de la liste la plus intéressante aujourd'hui, celle qui nous indiquera si notre avenir est sauf.

Je me dirigeais lentement vers cette liste, la plupart sautaient de joie à l’idée d'avoir un travail plus tard, d'autres pleuraient parce qu’ils devront le passer l’année suivante.

AFTER GAMES : Nouvelle GénérationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant