30 novembre

418 29 3
                                    

                                 

------------------------------------------------------------------------------------------

*PDV Sasha*

30 novembre :

Je ne sais pas depuis combien de temps je mon esprit est enfermé, des heures, des jours, des semaines, peut-être des mois... Il fait noir, je n'y voit rien, il fait froid. Il y a cette voix qui me dit à longueur de journée : "Tu n'es rien... Tu n'es strictement rien !" Je reconnais cette voix, je ne l'ai entendu que trop de fois. C'est celle de Crowley. Je ne peux pas lutter contre lui, il est trop fort. On m'a promis que cette souffrance va bientôt s'arrêter. Ils vont me tuer. Ce n'es que ce que je demande. Une lumière blanche s'allume. Je suis aveuglée. Petit à petit je m'habitue à la luminosité. Je suis dans un couloir étroit et délabré. Au bout de celui-ci, il y a une porte, noire, avec des enluminures d'orée. La poignée est en argent. Je m'avance. J'ouvre la porte. Je suis dans le salon du bunker. Il y a Kevin, assis sur une chaise, à la table. Il est là. Stoïque, roide, et muet. Il m'aperçoit, ses yeux se remplissent de haine. Subitement, il se lève, il s'avance vers moi, me regarde dans les yeux, puis me dit :

- Ça y est, tu es venue pour finir le travail ? 

- De quoi est-ce que tu parles ? 

- Tu veux réellement jouer à ça ?

- Mais jouer à quoi ?

- Arrête de salir sa mémoire, arrête de jouer avec son corps, on sait très bien, toi comme moi que tu l'a tuée. Dit moi, avant que l'on en finisse, dit moi ce que tu as ressentis en tuant Sam."

Mon sang se glaça, non, ce n'est pas vrai, je ne l'ai pas tué ! J'aurais aimé lui dire mais la voix dans ma tête répondit à ma place :

- Tu veux vraiment le savoir ?

- Oui, répondit froidement Kevin.

- Un bien fou ! J'étais au summum de la jouissance. Surtout au moment ou je lui ai donné le coup de grâce, au moment ou je lui ai accordé le répit éternel. Surtout quand j'ai senti l'abandon de la lutte dans ses yeux. Je n'ai jamais été aussi heureux. Enfin, je pensais être au summum en tuant Sam, mais quand je l'ai tué, quand je l'ai tué lui... Quand j'ai tué Dean, juste après lui avoir fait perdre tout espoir de futur avec sa bien-aimée... Ce fut une révélation, ce fut LA révélation ! Voilà ce que c'est que le vrai bonheur ! Dean tué par l'amour de sa vie, celle qu'il n'avait pas réussit à sauver... Quelle tragédie ! Son âme m'appartient maintenant, même ça, aucun d'entre vous n'a réussit à la sauver. C'est pathétique, c'est hilarant."

Je n'avais pas fait attention, mais j'ai une dague dans la main, j'avance ma main et je l'enfonce dans le torse de Kevin. Crowley rigole, mais moi je pleure. Sam est mort. Je viens de tuer Kevin. Dean est mort. Je ne sais pas quoi faire. Je me laisse tomber sur les genoux. Je fais la dernière chose qu'il reste à faire. Je pris, réclamant Castiel. Je pense que si je peux accepter Castiel comme hôte il pourra expulser Crowley.

Sauf que je ne peux plus parler, plus aucun son ne sort de ma bouche. Doucement, l'image du salon se décompose. Je reconnais immédiatement la salle aux pentagrammes. Je suis entourée de photo, de moi avec Dean, puis Sam, puis Kevin, il y une photo de ma famille aussi. Il y a des post-it coller sur le tableau qui se trouve en face de moi, je reconnais l'écriture des garçons. Il y a une lettre, mais de là ou je suis, je n'arrive pas à voir ce qu'il y a écrit. Crowley me dit : 

"Tu n'es rien... Strictement rien ! Et il essaya de reprendre le contrôle.

- Je ne suis pas rien, dis-je en déliant ma bouche de son emprise. 

- Tu n'es rien, tu n'as jamais été quelque chose, tu ne seras jamais rien !

- Je ne suis pas rien, dis- je voulant me convaincre moi même.

- Tu n'en ai même pas convaincu toi même, comment veux-tu en convaincre les autres ? Tu n'es rien !

- Je ne suis pas rien ! Je commence à m'énerver.

- Tu n'es rien, Sam préférerai que Bobby revienne plutôt que toi !

- Je NE suis PAS rien !

- Tu n'es rien, Kevin t'échangerai volontiers contre sa vie avant d'avoir rencontré Sam et Dean !

- Je NE SUIS PAS rien !

- Tu n'es rien ! Même l'Impala de Dean a plus de valeur que toi à ses yeux. 

- JE NE SUIS PAS RIEN. Tu m'entends, je pleurais en même temps, je ne suis pas rien, JE N'AI JAMAIS ÉTÉ RIEN ! Je ne suis pas rien !

- Tu n'as jamais été autant rien que aujourd'hui. Tu n'a plus rien, plus de famille, plus rien."

J'ai de la famille, certes, pas de la biologique, mais maintenant je n'avais plus que eux, alors je m'époumona : 

"SAAAAAAM ! KEVIIIIIIN ! DEEEEEAN !" 

On attendit, l'espace d'une minute, puis Crowley me dit :

"Tu vois, tu n'es rien, ils ne viennent même pas."

Je commençais à perdre espoir, alors finalement c'est peut-être vrai, peut-être que je ne suis rien. La porte s'ouvrit avec fracas :

"Sasha, c'est toi ? Dean se jeta dans mes bras.

- Oui c'est moi, mais je ne sais pas quoi faire pour qu'il parte, je veux qu'il s'en aille, je t'en supplie aide moi ! Dis-je dans un murmure glaçant.

- Je... Je ne peux rien faire... Il n'y a que toi qui puisse le battre, il faut que tu renonces à l'idée de mourir dans ses bras, et que tu acceptes l'idée de vivre avec nous. 

- Mais il es trop fort !

- Tu peux le faire... Tu vas y arriver ! Je... Je t'aime"

«Carry on my wayward son»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant