Chapitre 26

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Alex ouvrit les yeux, il était encore dans l'obscurité. Était-ce encore un souvenir ? Non, tout ça semblait réel.
Il était assis. Il essaya de se lever, mais sans succès. On lui avait attaché les mains et les pieds à la chaise sur laquelle il se trouvait.
Le garçon gigota comme il put. Ça ne servait à rien. La seule chose qu'il réussissait était de se brûler les poignets et les chevilles, c'était douloureux. Il sentait les poils de la corde avec laquelle on l'avait attaché, c'était très désagréable et ça piquait.
Il essaya maintenant de faire bouger la chaise. Elle se déplaçait légèrement ou tanguait dangereusement, mais rien d'utile. Après plusieurs tentatives et un bon coup de reins, Alex bascula. Avec un bruit sourd, il tomba sur son épaule gauche. La douleur lui fit lâcher un petit cri. Quelle heure était-il ?
Le garçon ne le savait pas, ses bras étaient derrière son dos et il ne pouvait pas les ramener devant lui, il n'était pas assez souple.
Avant, il s'était fais mal à l'épaule droite, maintenant c'était la gauche. Il était réduit en mobilité.
Il fallait arrêter de se débattre, ça ne servait à rien. À la place, couché sur le côté, le jeune homme essaya de discerner les contours et les détails de l'endroit où il se trouvait. Le sol était blanc, comme les mûrs d'ailleurs. Il n'y avait pas de lumière... Ah si ! À un mètre au dessus du sol, sur les cloisons, un trait lumineux rouge faisait le tour de la pièce. Ça l'aida beaucoup dans ses mesures. La pièce faisait une quinzaine de mètres carré. Cet endroit lui était familier, ou du moins, lui rappelait quelque chose. Il était déjà venu là, c'était sûr. Alex réfléchit un moment...
La possibilité que des infectés l'ai capturé était écarté. Il serait déjà mort sinon. Donc... Il était forcément à la planque !
Non... Dans tout les cas, il allait mourir. Gaby voulait sa peau et les infectés aussi. Le garçon ne savait même pas laquelle des deux situations étaient là meilleure. En tout cas, elles étaient toutes tragique.
La pièce avait une odeur de plastique, il savait où il se trouvait, ou du moins, ce n'était qu'une question de temps.
Face à lui, Alex entendit des bruits, une conversation étouffé par les murs. Qui était-ce ?
Soudain, un bruit mécanique se fit entendre et un fin filet de lumière éblouit le garçon, encore par terre.
Il fut obligé de détourner le regard car il n'était pas habitué et que des tâches rouges dansaient déjà devant ses yeux.
Deux formes sombres marchaient vers lui. Il ne pouvait pas encore déterminer qui c'était, il les avaient juste remarqué du coin de l'œil. Le filet de lumière s'était élargit et maintenant, il se refermait sur lui-même.
De puissantes lumières éclairèrent d'un coup toute la pièce. Alex ferma précipitamment les yeux et grogna. Maintenant encore il voyait les tâches rouge car la lumière s'imprimait durant quelques minutes sur sa rétine. La tête lui tournait.
- Quel bordel il nous à fait... Soupira Gaby.
Il avait dit ça seulement car son prisonnier était tombé.
Son camarade ne dit rien. Il se posta juste près de la porte.
Alex grogna une seconde fois et gigota autant qu'il put. Il n'allait pas mourir en se laissant faire.
- Tu ne mourras pas aujourd'hui rassure toi, il est trop tard maintenant, je suis fatigué, tu as de la chance !
On avait l'impression qu'il avait lut dans ses pensées.
Les yeux d'Alex commençaient à s'habituer à la luminosité environnante, il les ouvrit légèrement. Le grand garçon noir se tenait droit, impassible devant lui. Même l'expression de son visage était neutre.
- Où sommes-nous ? Finit par demander le prisonnier.
- Oh, vraiment ? Tu ne reconnais pas cet endroit ?
Alex fit lentement "non" de la tête.
- C'est ici que j'ai faillis te tuer la première fois, tu avais eus de la chance tout de même...
C'était la salle de coffres. Mais dans ce cas, où étaient donc passé toutes les boîtes ?
- Pourquoi tu ne me tues pas maintenant alors ? Tu semblait si pressé la dernière fois pourtant.
- Il faut savoir profiter de sa vengeance, et ce n'est que ce matin que je m'en suis rendu compte. Alors prenons notre temps, je vais te laisser manger, et tu pourra dormir. Tu as de la chance que ma vengeance ne soit pas contre toi, je t'évite une mort lente.
Il marqua une pause, et voyant qu'Alex écoutait encore, il continua.
- Tu sais, au début je ne voulais pas te tuer de mes propres mains, quand tu as disparu j'ai cru que c'était bon. Ça m'avait presque soulagé car je ne veux pas te tuer... Ensuite j'ai appris en espionnant tes petits copains que tu étais encore en vie. Imagine ma tristesse alors.
- Tu n'es pas obligé de me tuer ! Dit Alex la tête posé par terre. Il ne tenait plus, il fallait qu'il accepte son destin. Il avait dis ces mots mais pensait le contraire. Il voulait que tout ça se termine, et vite.
- J'avais également pensé à te bannir d'ici, te laisser seul parmi ces infectés zombie je ne sais quoi. Mais tu es revenu, il fallait donc écarter cette possibilité. Quand mes gars t'ont retrouvé, je leur ais dis de faire beaucoup de bruit et de te laissé évanoui au même endroit, puis je me suis ravisé, c'était vraiment lâche.
Gaby se rapprocha de son prisonnier et le releva avec sa chaise.
- Tu sais, crois le ou pas, mais j'ai des valeurs, et si je dois te tuer, c'est de mes propres mains.
Alex ne put s'empêcher de rire. Tout ça n'était pas clair.
- Détache moi si tu n'es pas un lâche, laisse moi me défendre.
- Je ne suis pas bête, je ne vais pas courir de risques. Mais tu as faim peut-être... Tu veux manger ?
En hochant de la tête, Alex pensait déjà à trouver un plan de secours. Gaby paraissait fou, en repensant à ses souvenirs, le garçon se demanda : comment avait-il pû finir dans l'armée ?
Il avait un problème mental, s'en était sûr. Comment pouvait-on réagir comme lui ? Alex le comprenait dans le fond, mais ils étaient tout deux dans la même galère, et le tuer maintenant ne servirait à rien.
Après un léger signe de main de Gaby, le garçon qui était près de la porte s'en alla.
- Tu as de la chance, aujourd'hui, nos fameux cuistots inconnus nous ont préparé des frites avec des ailes de poulets. Rien de meilleur que cette graisse la !
Alex rigola. Non pas parce que Gaby était devenu drôle mais parce qu'il parlait à son prisonnier comme s'il voulait s'en faire un ami.
- Ne te fatigue pas à me taper la causette ! Rétorqua le garçon.
Il n'avait plus rien à perdre maintenant.
L'infirmière entra dans la pièce. Elle jeta un rapide coup d'œil à Alex puis détourna vite le regard.
- Des personnes ont envie de dormir, mais les autres "prisonniers" (elle eut beaucoup de mal à dire ce mot.) sont encore dans le dortoir.
Sa forte poitrine n'échappa pas aux yeux de Gaby. Celui-ci, sans même chercher à être discret, contempla ses seins.
- Ah Julie ! Fais les venir ici, ils mangeront tous en même temps, ensuite on les emmènera tous en même temps dans le dortoir et on leur attachera les poignets à leur lit. Dit le jeune homme sérieusement.
Ensuite son ton changea. C'était carrément l'opposé.
- Mais si tu veux je peux réserver le dortoir juste pour nous pendant un moment ! Continua-t-il le sourire malicieux.
Ses mains s'approchaient lentement de la poitrine de l'infirmière. Cette dernière leva un sourcil et devint agressive.
- Ne t'avise pas de me toucher sale porc !
Puis elle fit demi-tour et s'exclama en s'en allant :
- Je vais les prévenir !
Le ton de sa voix était sec. Elle était en colère.
Son prénom rappelait quelque chose à Alex. Il chercha dans ses souvenirs.
Oui, c'est bon il savait !
Ça avait été la coéquipière de Sam durant le test final. Elle avait donc survécu et avait un bon potentiel.
Ah, son meilleur ami avait donc eût beaucoup de chance sur ce coup là. Julie était belle et avait un beau corps, sans parler de ses atouts. Elle n'était ni trop maigre, ni trop grosse. Ses cheveux blond lui allait à merveille, sans forcément lui donner un air stupide. Il y avait tellement de stéréotypes sur les blondes...
Le silence retomba. Tout était calme. Gaby avait un peu honte de sa tentative de séduction échoué, et Alex n'avait pas le cœur à parler, surtout avec quelqu'un qui voulait sa mort.
Au bout d'une minute, cinq garçon firent leur apparition. Ils avaient tous un plateau repas. Sam, Sandra, Anthony, Julien et Thibault les suivaient. Et un groupe d'autres adolescents fermait la marche pour dissuader les prisonniers de s'échapper.
Quand ses amis le virent, ils accoururent tous vers Alex.
- Oh mon dieu ! S'exclama la jeune fille, tu vas bien ?
- Je savais que tu y arriverais mon pote ! Dit fièrement Sam.
- Impressionnant ! Fit Anthony.
- Tu nous as manqué ! Sourit Julien.
Thibault ne dit rien mais contempla Alex avec admiration.
- Je veux bien et merci à tous ! Répondit Alex pour tout le monde, mais occupez-vous de vous et mangez, on en parlera après. Vous devez mourir de faim !
- C'est sûr ! Ricana Sam, il est vingt-deux heure et on a mangé vers onze heure ce midi ! Et on a même pas eus de goûter !
Tout le monde lâcha un sourire. Malgré la situation, Alex était très heureux de retrouver ses amis.
Les cinq adolescents prirent leur plateau que l'on avait posé par terre puis commencèrent à manger en silence. Quelle bande de morfales ! Pensa le garçon, encore ligoté sur sa chaise.
Soudain, Julie fit son apparition au bout du couloir, elle tenait un plateau, celui d'Alex. Elle se précipita vers lui et posa son repas par terre.
Un objet brillant dans sa main attira son attention. Un couteau.
- Je vais faire ça vite ! Chuchota-t-elle.
Elle prit fermement le manche et pointa la lame vers le garçon.
- Gaby voulait le faire plus tard, mais je préfère maintenant !
De quoi parlait-elle ? De sa mort ? Alex se mit à trembler légèrement. Elle était donc de mèche avec lui. Le jeune homme jeta un œil sur ses amis et voyant qu'ils étaient occupé à manger, il s'agita sur sa chaise.
- Ne rends pas les choses plus compliqué s'il-te-plaît ! Supplia Julie.
Le garçon ouvrit grand les yeux.
- Ne fais pas cette tête et laisse toi faire, comment tu va faire pour manger sinon ?!
Alex leva les yeux au ciel. Il était stupide. Elle voulait simplement le libérer de ses liens. Puis, il ne bougea plus.
- Reste comme tu es jusqu'à ce que Gaby s'en aille, ne montre pas que tu n'es plus attaché !
La jeune fille passa derrière Alex.
La corde qui nouait les poignets du garçon s'assouplit, quel soulagement.
- OK, c'est bon !
Puis, Julie jeta un rapide coup d'œil vers Gaby. Ce dernier était en pleine conversation avec les adolescents qui avaient apporté les plateaux.
La jeune fille déposa un doux baiser sur les joues d'Alex.
- Bonne chance !
Sur ces mots, elle tourna les talons et s'en alla.
Sandra venait tristement d'assister à la scène. Son sourire s'effaça.

Survival: In the City (FR)Where stories live. Discover now